Bras d’honneur : Sandrine Rousseau contaminée par la « masculinité toxique » ?

Capture d'écran LCP
Capture d'écran LCP

La séquence a fait le tour des réseaux sociaux. Vendredi après-midi, la plus médiatique de nos éco-féministes siégeait à l’Assemblée lorsqu’elle a eu un geste malheureux. « Madame Rousseau a fait un bras d’honneur à la représentation nationale !, s’est ému le député RN Bryan Masson, qui n’en croyait pas ses yeux. Je trouve cela particulièrement indigne. Nous exigeons des excuses ! » Un geste qui intervenait après que le RN a eu gain de cause sur un amendement réduisant la contribution de la France à l'Union européenne de 5 milliards d'euros. Après une courte suspension de séance, l’accusée a bien été obligée de reconnaître les faits. « Le geste que j'ai entamé n'avait pas sa place dans cet hémicycle et, donc, je présente mes excuses à l'ensemble des députés présents », a-t-elle déclaré.

L’incident a en effet de quoi étonner. Premièrement, parce qu’une telle vulgarité aurait été impensable; il y a quelques années encore. Deuxièmement, parce que Mme Rousseau s’était montrée très critique, la dernière fois que ce geste avait été « entamé » à l’Assemblée. C’était en mars 2023. « Moment incroyable en hémicycle sur une proposition de loi sur la violence masculine et ses conséquences en termes d’inéligibilité, Éric Dupond-Moretti fait deux bras d’honneur à la représentation nationale, avait-elle alors tweeté. La masculinité toxique en politique, nième illustration. » Se pourrait-il que la députée ait elle-même été intoxiquée par cette infâme virilité qui pousse à mimer des gestes obscènes ? Ça en a tout l’air.

Le buzz permanent

Volontairement ou non, Sandrine Rousseau poursuit là la stratégie du buzz permanent qui l’a sortie de l’anonymat, il y a trois ans. En 2021, celle qui faisait figure d’outsider à la primaire présidentielle des Verts avait fait sensation avec ses saillies farfelues. « Nous prenons, nous utilisons et nous jetons le corps de femmes. Nous prenons, nous utilisons et nous jetons le corps des racisés », avait-elle lancé sur scène, lors de l’université d’été d’EELV, à Poitiers. Peu après, la candidate avait récidivé lors d’une interview mémorable à Charlie Hebdo dans laquelle elle affirmait : « Le monde crève de trop de rationalité […]. Je préfère des femmes qui jettent des sorts plutôt que des hommes qui construisent des EPR ».

Quelques jours plus tard, elle s’offrait une nouvelle polémique en se déclarant favorable à l’accueil des talibans dans l’Hexagone. Après tout, « ce n’est pas parce qu’ils restent en Afghanistan qu’ils sont moins dangereux. Donc quelque part, le fait de les avoir en France, ça nous permet aussi de les surveiller. » Une stratégie tristement payante : à la surprise générale, l’éco-féministe est parvenue à se hisser en finale de la primaire où elle ne s’est inclinée que d’une courte tête face à l’ultra-favori Yannick Jadot. Il faut croire que le « rousseauisme » correspond aux attentes d'une partie de l’électorat de gauche…

La bordélisation de l’Assemblée

Plus globalement, l’écart de conduite de Sandrine Rousseau s’inscrit dans le climat de conflictualité entretenu par l’extrême gauche depuis plusieurs années. On se souvient de l’exclusion, pour quinze jours, de l’Assemblée nationale du député insoumis Thomas Portes, après la publication, sur Twitter, d’une photo où il posait le pied sur un ballon de football à l’effigie du ministre du Travail Olivier Dussopt, en pleine mobilisation contre la réforme des retraites. Il y a eu ensuite les drapeaux palestiniens, les esclandres montés de toutes pièces, les beuglements incessants.

Interrogée sur la « bordélisation » de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet avait assuré qu'elle ne laisserait « plus rien passer ». Mais comme on pouvait s’y attendre, en fait, tout est passé. Lors de la déclaration de politique générale de Michel Barnier, le 3 octobre dernier, les députés LFI ont encore multiplié les invectives et les perturbations. Dès l'arrivée à la tribune du Premier ministre, les 72 députés présidés par Mathilde Panot ont ostensiblement brandi leur carte d’électeur. Un nouveau happening qui avait pour but de protester contre la non-nomination de Lucie Castets, candidate désignée par le Nouveau Front populaire pour occuper le poste de chef de gouvernement. Pendant une heure, chaque phrase prononcée par le septuagénaire a été ponctuée par les commentaires désobligeants braillés par des députés LFI.

« On passe pour des peintres », s’était désolé un élu socialiste, l’an dernier, déplorant l’image donnée à son camp par l’extrême gauche. Difficile de lui donner tort.

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

2 commentaires

  1. Ces députés LFI , sont tous plus  » allumé » les uns que les autres , le pire étant que les Français aient voté pour des spécimens pareils !!!! Mme Rousseau vice présidente d’une université , pas étonnant que la France soit à la traine dans les classements…… Quand écoute ses interventions on a l’impression d’entendre la Mère UBU …..

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