Brésil : avec Lula, le Panthéon de la gauche française s’orne d’un nouveau saint… fragile

BOLSONARO

À la veille de la Toussaint, la gauche est en fête : un nouveau saint vient de rejoindre le Panthéon des élus du camp du bien. La gauche française, la joue rouge et les fesses endolories depuis la descente aux enfers entamée à la rentrée de septembre, boit enfin le lait quasi divin d’une victoire électorale. Et peu importe si Rio de Janeiro est à plus de onze heures de vol de Paris ! Nos sans-frontiéristes ne regardent pas à quelques kilomètres près. Le Brésil, c’est la France. On bascule dans le délire.

Le premier prix du triomphalisme brésilien revient sans conteste au président de la République qui laisse apparaître avec une finesse épaisse comme un câble de viaduc que les deux hommes se tutoient.

Un peu de soleil dans l’eau froide présidentielle... Fabien Roussel, représentant français du communisme et, donc, expert en dénonciation des basses manœuvres et du respect de la démocratie, passe lui aussi une bonne journée. On ne terrasse pas le fascisme tous les jours en se donnant si peu de peine…

Sandrine Rousseau en oublie les effets de la pollution capitaliste sur nos poumons à bout de souffle : pour elle, c’est la planète entière qui respire mieux.

En plein transfert, Mélenchon fait de Lula le martyr de la police, de la justice et... des médias ! Il fallait oser, c'est fait.

Des réalisateurs, des journalistes, des profs à Sciences Po, tout ce que la gauche compte de mini-stars blotties dans le confort du camp du bien soulagent leur peur de la défaite et volent au secours du succès.

Et pourtant, cette victoire arithmétique ressemble à s’y méprendre à une cuisante défaite. La première claque est arrivée dès le premier tour. Lula affichait une avance de plus de quinze points dans les sondages d’intentions de vote. On le donnait élu dès ce premier tour face au sortant Bolsonaro, soi-disant usé par les scandales et le pouvoir. Lors de la soirée électorale, la gauche française et internationale a la gueule de bois. Non seulement, Lula n’est pas élu au premier tour mais son avance a fondu au soleil : le candidat de la bien-pensance n’a plus que cinq petits points d’avance sur Bolsonaro. Trois fois moins que prévu. Stupeur et tremblements, rien ne va plus. Les mondialistes avaient fait leur choix, une fois encore, en oubliant un détail : la liberté du peuple.

Au soir du deuxième tour, Lula l’emporte donc d’extrême justesse, en dépit des efforts prodigieux déployés par le camp du bien pour le faire élire : il obtient 50,9 % des voix et 60,3 millions de bulletins, contre 49,1 % et 58,2 millions de voix.

Le vieux président, officiellement lavé de ses nombreuses affaires de corruption, tient donc le drapeau de la victoire. Mais, pour lui comme pour la gauche française, le plus dur reste à venir. Car les hommages de nos professeurs de bonne conscience, si engagés dans la lutte contre le diable Poutine, pleuvent sur un Lula… ouvertement opposé à tout soutien à l'Ukraine. Il faudra expliquer cela aux Français. Par ailleurs, l’incroyable violence de la campagne présidentielle brésilienne (des deux côtés, du reste, soyons juste, donc aussi du côté de Lula) a coupé le pays en deux partis irréconciliables, dans une ambiance de pré-guerre civile qui rappelle la fin de la campagne Trump-Biden. Cette situation, dont Lula est au moins à moitié responsable, il devra la gérer. Et cela ne va pas être un lit de roses. D’autant que la Chambre des députés, le Sénat et les gouverneurs sont majoritairement favorables au diable Bolsonaro. Bolsonaro a aussi le soutien passionné du footballeur Neymar, immensément populaire au pays du ballon rond. Le match n’est donc pas fini. Or, dans ce bras de fer brésilien au retentissement mondial, Lula a un handicap majeur : son âge. Lula a 77 ans depuis le 27 octobre dernier, Bolsonaro a dix ans de moins. Il y a peu de chances que le candidat battu jette l’éponge. Après cette très courte victoire, la gauche française ferait mieux de se préparer à quelques déconvenues.

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Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

29 commentaires

  1. Pauvres Brésiliens ils ne vont pas tarder à réaliser que mettre un repris de justoce à la tête du pays ne les sert pas… Y a-t-il sur terre un pays où la gauche au pouvoir a fait quelque chose de bien ? mdr
    La gauche c’est parlotte et tout pour moi…comme dans les monarchies pétrolières mais l’argent en moins.

  2. Le camp « du bien » serait donc aussi celui de la corruption ?
    On s’en doutait fortement, mais là ça devient très clair.
    Dans toutes les combines juteuses et illégales, celui qui ne joue pas le jeu se fait traiter de tous les noms.

  3. Quand je vois que même Louis Alliot du RN ne reconnait pas le grand remplacement ; on comprend que tout l’échiquier politique est à gauche, de LFI au RN. Zemmour pour moi est hors jeu car il ne sait que parler d’immigration et est ridicule sur les autres thèmes. Restent Philippot et Asselineau ou quelqu’un d’autre qui sortira du bois. En fait, en France personne ne s’oppose au gauchisme, au progressisme ou au wokisme. Personne. Heureusement que la Russie le fait pour nous. Il n’y a qu’une échappatoire : sortie de l’UE, sortie de l’OTAN , intégration des BRICS et abrogation de tout un tas de normes liberticides. Sinon on continuera à être des laquais…Mais malehureusement je crois que les français se complaisent dans le rôle des moutons : leur approbation de l’injection inconnue et le soutien suicidaire de l’Ukraine ne le démontre que trop.

    • Tout à fait exact, les politiques français sont socialistes mondialiste à 100% ou au minimum à 60%. Seul espoir l’éclosion d’un(e) candidat(e) issu(e) du peuple pour mettre en œuvre un programme coopté et en faveur du peuple.

    • Quand on voit la liste des prix Nobel de la Paix, on se dit que ça équivaut moins à une récompense qu’à un relevé de casier judiciaire.

      • Pas de casier judiciaire, hélas, mais d’assassins couverts de sang (Kissinger, Le Duc Tho, Arafat, j’en passe et des plus sanglants).

  4. Il est vrai qu’il y a de quoi pavoiser, dans un pays déchiré, coupé en deux mème (sauf pour le foot) reconduire au pouvoir un vieillard de gauche au passé plus que trouble, voilà une idée quelle est bonne ! Les commentaire stratosphériques de nos inusables crétins écolobobogauchos et celui de Jupiter en personne qui veut nous faire croire qu’il tutoie ce mec de 77 ans, montrent une fois de plus qu’ils sont complètement inconscients de la réalité. Mention spéciale, oserai-je dire comme d’habitude, à notre Sandrine nationale qui voit en lui le sauveur de la planète. Mais on sait que ces gents là osent tout, c’est mème à ça qu’on les reconnait !

  5. Ce monde américain ressemble à la fin de l’URSS. Le pouvoir accaparé coûte que coûte par le 4me age. Lula, comme Biden, n’ont rien à envier aux Brejnev, Kossiguine ou Gromiko

    • Excellente remarque. Il est une autre similitude : l’évolution forcée de tous ces régimes dans le sens de la dictature communiste tendance Stalinienne.

  6. Entre un parlement fédéral, désigné à la proportionnelle intégrale, donc sujet à toutes les compromissions, et des gouverneurs aux pouvoirs énormes et rarement enclins à faire des cadeaux au gouvernement central, la marge de manœuvre de Lula est bien plus réduite qu’elle ne l’a été lors de ses deux précédents mandats.
    Comme vient de le dire un des commentateurs vedettes de la télé brésilienne, « le nouveau gouvernement ne sera pas de gauche, peut-être même pas de centre-gauche ».

  7. Le mondialisme et synonyme de corruption. Lula est sortie de prison pour ce motif, il y retournera pour ce motif.

  8. Voyons maintenant ce qui va se passer aux USA la semaine prochaine, une victoire des démocrates est à envisager contre toute attente.
    Au fait , que s’est-il passé en Italie ? Un moment de distraction ou bien le feu vert des « services » US ?

  9. Le plus choquant mais aussi le plus éclairant sont les propos de satisfaction de notre président nommé mais non élu. On y voit une fois de plus le cocktail admiratif du tout en un façon chaîne HiFi : subtile mélange du communisme pour les masses et du capitalisme dur pour les amis. Admiration sans limites pour la Chine.

    •  » subtile mélange du communisme pour les masses et du capitalisme dur pour les amis. Admiration sans limites pour la Chine. » Il n’existe aucun mélange. Le capitalisme dur pour les amis est inhérent au communisme. il se nomme alors corruption. Et la Chine demeure la quintessence du communisme abouti, avec la Corée du Nord comme challenger.

  10. Si la gauche Française pavoise, elle se trope lourdement. Le Brésil c’est pas la France, il n’y a rien de commun. Bolsonaro de la manière qu’il était arrivé au pouvoir et ce qu’il y a fait le condamnait mais il na perdu avec une si petite marge qu’il n’y a pas matière à pavoiser.

    • Si si le Brésil c’est un peu la France avec ce petit morceau de France perdu en Amazonie d’où on expédie en orbite des satellites. Bon, c’est vrai que pour notre 1er des Français qui s’est empressé de féliciter le gagnant du match Bolsonaro/Lulla, ce territoire est pour lui une île ! Rire….

  11. Cette unanimité de la bien-pensance à l’égard de Lula devrait alerter les citoyens qui ont encore un soupçon de discernement et d’esprit critique.

  12. Lula le roi des magouilles financières est en effet le digne représentant de Macron et de la gauche française.

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