« Bretin » en Calaisis, ou la conduite à gauche de Bertrand…
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Le président des Hauts-de-France a eu une fulgurance, fin juin, lors d'un discours à Londres devant un parterre d'entrepreneurs britanniques : les inciter à venir à Calais en les autorisant à rouler à gauche !
Certes, un ADN spécifique marque Xavier Bertrand. Élu à la présidence de région fin 2015, grâce aux voix socialistes - encore consistantes à cette époque -, il est marqué par un penchant qui s'est manifesté récemment encore de manière péremptoire avec les bisbilles entre têtes des Républicains.
"Welcome to Calais, please drive on the left" Quel beau message de bienvenue !
Bien entendu, il conviendrait, avant la grande opération de séduction, de faire travailler les services de l'urbanisme et des routes pour inverser les signalisations. Une chance, sinon une économie, les panneaux STOP pourraient être réutilisés à bon profit, mais changés de côté, évidemment. Les giratoires, entrées et sorties de parking et autres obligations exigeraient une attention particulière pour prévenir les accidents, surtout après les incontournables libations, dans la tradition cht'i, qui concluraient ces singulières et bénéfiques rencontres…
J'imagine que des policiers anglais viendraient en renfort de leurs collègues locaux pour pacifier un trafic qui pourrait s'avérer anarchique, sauf à interdire la circulation à tous les véhicules immatriculés en France - voire en Europe continentale - durant ce grand moment d'amitié économique trans-channel…
Au moment où le Royaume - encore ? - Uni va divorcer du continent, cet appel à un "Bretin", même provisoire, ne manque pas de sel et encore moins d'audace ! On attend la suite avec grande impatience et curiosité…
À ce propos, la spécificité pugnace de Londres avec son Code de la route "so british" mérite attention, sinon compréhension. Après la petite révolution routière de la Suède, dans la nuit du 3 septembre 1967, la Grande-Bretagne avec l'Irlande, Malte et Chypre, héritières des us et traditions de la Couronne, sont les seuls pays d'Europe à conserver cette singularité. Mais l'on voit rarement des véhicules maltais ou chypriotes sur nos autoroutes, alors que les Anglais adorent nos départementales.
La Commission de Bruxelles, si industrieuse en matière de règlements et normes et tatillonne pour leur exécution, n'a jamais réussi à convertir ce grand pays à une règle commune, pour autant qu'elle l'ait tenté. Ce privilège laissé aux amis insulaires constitue une aberration, qui permet à des véhicules à volant à droite de s'insérer dans un trafic droitier. Aux péages d'autoroute, c'est Lady qui doit s'acquitter du paiement, ce qui ne va pas sans pittoresque et contretemps comique ou fâcheux pour les continentaux qui suivent, quand le conducteur anglais juge mal de la distance de passage près de l'automate à carte bancaire…
Mais un vrai danger potentiel existe, tenant des réflexes et défaut de visibilité, en particulier pour doubler. C'est autrement dommageable que ces risques ridicules pourtant couverts par un règlement communautaire telles - entre autres, pléthoriques - la fréquence de clignotement des feux de changement de direction ou une pause de routier amputée de deux minutes - si, si !
By Jove, et si Mister Bertrand, au cœur du problème, proposait une solution ?
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