Brigitte Macron : une drôle de dame à l’Élysée

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J’évoquais hier, ici même, le monde qui séparait Yvonne de Gaulle et Claude Pompidou. La première, « main de fer dans un gant de velours », comme disait ma vieille prof de musique ; l’archétype de l’épouse à l’ancienne, matrimonia dodorosa en latin de cuisine… Une dame qui ne se montrait pas mais dont on dit qu’elle tirait dans l’ombre les ficelles. Refusait, par exemple, qu’on nommât ministres des hommes divorcés.

Avec Tante Yvonne s’acheva donc le règne des épouses effacées. Certes, il y eut une rechute sous Giscard, mais Claude Pompidou avait ouvert la voie aux figures féministo-libertariennes. On eut ainsi une pétroleuse activiste en la personne de Danielle Mitterrand, son époux laissant libre cours à ses engouements militants pour le PKK et la révolution cubaine en échange d’une paix royale sur l’oreiller. Nous finançâmes donc avec nos impôts les amours ancillaires du vieux sphynx et les révolutions marxistes du bout du monde. Bernadette Chirac prit la suite, bafouée mais tête droite. L’aristocratie à la française, en somme… Après, c’est allé de Charybde en Scylla, des Feux de l’amour à Dallas, ton univers impitoyaaaable, les amours de nos républicains monarques se retrouvant feuilletonnées dans les médias. De « Carla, c’est du sérieux » à « Merci pour ce moment » jusqu’au très ordinaire Hollande quittant l’Élysée en scooter et en charentaises pour aller s’épancher rue du Cirque, on aura vécu l’apothéose des French lovers en flanelle.

Enfin Macron vint, tenant Brigitte par la main.

Un couple atypique, les Macron. Sous de Gaulle, Pompidou et même Giscard, Brigitte aurait frisé la correctionnelle. Détournement de mineur par adulte ayant autorité. Dans ce temps-là, on ne couchait pas avec ses élèves, mais ces temps-là ne sont plus.

Sociétalement parlant, comme on dit aujourd’hui, le couple Macron est sans doute une figure de transition. Prochaine étape ?

Un couple « totalement fusionnel » : « Il n’y a pas une feuille de papier à cigarette entre nous », a affirmé Brigitte Macron à Marc-Olivier Fogiel. Il l’avait invitée à venir se confier sur RTL, jeudi soir, prétextant la récente arrivée de la dame du Président à la tête de la fondation Hôpitaux de Paris – Hôpitaux de France. Promue Madame pièces jaunes en remplacement de Bernadette Chirac, notre première dame a entrepris un tour de France. Est passée à Lyon chez son ami Gérard Collomb, puis à Marseille chez le vieux Gaudin, qui a dit beaucoup de bien d’Emmanuel et même appelé à une union LR-LREM. Mais n’y cherchez pas d’arrière-pensées : « Je n'ai ni goût ni compétence pour la politique », assure Brigitte Macron, et c’est un pur hasard s’il faut ravauder le vieux tissu électoral en prévision des municipales à venir…

Enfin, on est rassuré, son époux l’avait dit et redit : « Je ne réussirai pas mon quinquennat si Brigitte n’est pas heureuse. » Alors, elle aussi, elle le dit et le redit : « Oui, indubitablement, résolument, je suis très heureuse, parce que je suis arrivée à préserver mon couple au sein de l’Élysée. »

On est bien content pour eux.

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

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