[REACTION] « C’est contraire au principe de séparation des pouvoirs »

Article mis à jour sur les réquisitions du procureur ce 1er avril 2025;
L’ex-député européen FN et conseiller municipal de Lyon, Bruno Gollnisch, a été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis et un an ferme, ce lundi 31 mars, lors du procès des assistants parlementaires européens du Rassemblement national. Il a annoncé faire appel et réagit auprès de BV.
Étienne Lombard. Vous attendiez-vous à un verdict aussi sévère ?
Bruno Gollnisch. Je m’attendais au pire et je me suis abstenu de venir au tribunal, parce que j’aurais peut-être été porté à pratiquer l’outrage à magistrat. C’est arrivé et je suis bien sûr indigné, car ce jugement méconnaît tous les principes fondamentaux du droit. Et je ne suis pas le seul à le penser. D'autres se sont exprimés, comme les professeurs Pierre Avril et Jean Gicquel, qui sont des sommités incontestées en matière de droit constitutionnel, Monsieur Gicquel ayant été déontologue, assez exigeant d’ailleurs, de l’Assemblée nationale. Le pouvoir judiciaire n’avait absolument pas à se mêler des activités des assistants parlementaires, car sinon, il se mêlait directement de l’activité des députés, ce qui est contraire au principe de séparation des pouvoirs. Principe dont la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 nous dit qu’il est fondamental dans nos institutions. Toutes les règles de droit ont été violées, dont la prescription, puisque l’on est remonté à des années pour obtenir le total des salaires versés à nos assistants, en présumant qu’ils n’ont jamais travaillé le moins du monde pour nous.
E. L. Quels éléments avez-vous opposés pour votre défense ?
B. G. C’est ahurissant. J’ai prouvé que mes assistants avaient travaillé pour moi, et par constat d’huissier, qui a procédé par sondages aléatoires, qu’ils connaissaient parfaitement le contenu de mes 600 dossiers ! Ce jugement est un copier-coller des extravagantes réquisitions du parquet. Mais il faut tout de même se souvenir que tout cela part de nos adversaires au sein de l’Union européenne, les euro-mondialistes, partisans de l’établissement de la dictature du super-État eurocratique. Et en particulier de l’ancien chancelier allemand monsieur Scholz, qui, pour le coup, avait des assistants qui se sont plaints d’être utilisés à des travaux domestiques. Mais on nous accuse et on nous dit que le Parlement européen a subi un préjudice… alors qu’il n’a pas subi le moindre préjudice, pas même d’un centime. On se moque du monde. Cette dotation nous était due. Et l’on nous dit qu’elle devait n’être utilisée que dans l’intérêt de l’Europe, ce qu’a d’ailleurs répété le tribunal, alors que l’on confond là l’intérêt de l’Europe et l’intérêt de la Commission européenne. Or, nous n’avons pas été élus pour servir ces intérêts mais élus sur des listes nationales pour contester les évolutions de l’Union européenne et défendre les intérêts français. Les trois assistants que j’avais étaient des assistants locaux qui, selon le règlement du Parlement européen, n’avaient pas à venir à Bruxelles ou à Strasbourg. Donc, ils ne pouvaient pas assister aux votes. Ils ne pouvaient pas assister aux réunions des groupes politiques dans lesquels sont décidées les politiques législatives, ni assister aux travaux des commissions. Que pouvaient-ils, alors, faire d’autre que de participer à l’activité politique de leur député ?
E. L. Comment expliquez-vous une telle décision ?
B. G. J’ai dit au tribunal, qui n’en a tenu aucun compte, que c’est un peu comme si on dit à des joueurs de football qu’ils ont le droit de jouer, mais individuellement, pas en équipe. C’est exactement la substance de ce jugement aberrant, qui ne tient aucun compte des usages du Parlement, des réalités de la vie politique. Autant de choses que ces gens-là ignorent d’ailleurs, et c’est pourquoi existe le principe de la séparation des pouvoirs. Imaginez, un instant, qu’à l’occasion d’une décision de justice aberrante, comme la libération d’un individu dangereux pour un tampon oublié sur un formulaire, je me mêle de cela en demandant aux magistrats de me communiquer les brouillons de leurs décisions et en les questionnant sur le rôle de leur greffier ou la nature de leurs relations avec leurs assesseurs... Mais on aurait vite fait de me répondre : « Mêlez-vous de vos affaires, vous n’avez pas à vous immiscer dans le fonctionnement du pouvoir judiciaire. ». Eh bien, le pouvoir judiciaire n’a pas à s’immiscer dans les activités d’un assistant parlementaire.
E. L. Estimez-vous que nous sommes, désormais, face à la tyrannie d’une République des juges ?
B. G. Oui, assurément. Cela a été une évolution progressive, due à plusieurs facteurs. D’une part des juges partisans, puisque le Syndicat de la magistrature recueille un tiers des suffrages aux élections professionnelles, et il s’est fait gloire, sur un « mur des cons » installé dans ses locaux, de désigner à la vindicte de ses adhérents un certain nombre de justiciables, y compris le père d’une malheureuse jeune fille assassinée pour s’être refusée à un viol dans un train de banlieue. Mais il y a aussi l’hubris, que j’ai pu observer chez les élus européens - pas les nôtres bien sûr -, qui les pousse à vouloir augmenter le pouvoir de l’institution par une dynamique de groupe délétère. Ils deviennent ainsi des instruments dociles de la conquête du pouvoir par l’eurocratie. Eh bien, cela existe aussi chez certains juges, cette ivresse du pouvoir. C’est formidable, de pouvoir « se faire » des politiques ! Ils ont réussi à condamner un ancien président de la République à sept ans de taule (Il s'agit des réquisitions du procureur dans l'affaire des soupçons de financement libien de sa campagne : Nicolas Sarkozy n'a pas encore été jugé, ndlr)… Ils ont arbitré la présidentielle de 2017 en inculpant avec une sévérité exceptionnelle ce pauvre Fillon, qui pensait qu’il avait le temps devant lui, qu’on n’oserait pas… Lui qui avait eu l’imprudence de dire : « Imagine-t-on le général de Gaulle mis en examen ? »
Quant aux élus du MoDem, poursuivis pour des motifs similaires à notre affaire, ils ont tous été condamnés, injustement d’ailleurs, comme nous. Tous condamnés… sauf monsieur Bayrou ! LFI, aussi, est concernée par une affaire du même type. Mais étonnamment, elle traîne en longueur. Cela fait sept ans et rien ne bouge. Je pourrais aussi citer le cas d’un socialiste lorrain, qui m’a d’ailleurs envoyé un message, me disant : « Avec des motifs comme celui-là, on pourrait envoyer 500 députés en correctionnelle à chaque législature. »
Nous allons donc faire appel, sauf que pour Marine Le Pen, la décision prise vaut condamnation à mort politique.
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20 commentaires
Il a eu raison de ne pas aller au tribunal, car les petits juges ont le droit d’outrager les personnages politiques, mais ceux-ci n’ont pas le droit d’outrager les magistrats. C’est ça l’égalité devant la loi !
Nous sommes sous l’autoritarisme de l’UE et la prochaine élection me semble déjà compromise si l’élu est de droite.
Un de plus!…
Le juge n’a rien à voir, rien à dire de la façon dont un élu du Peuple utilise (et même de façon discrétionnaire) les moyens mis à sa disposition pour l’exercice d’un mandat confié par le Peuple, dont le Peuple doit rester le seul juge. Tout autre propos VIOLE un principe sacré de la démocratie.
Au cas présent, cette « affaire » n’aurait pas dû sortir du Parlement Européen.
Je suis tout-à-fait d’accord avec Monsieur Gollnisch.
J’en déjà vu des vertes et des pas mûres, jamais je n’avais imaginé que la discalification d’un homme ou d’une femme politique français en vue des élections présidentielles, pût arriver !
Je suis scandalisé.
Pas seulement parce qu’il s’agit de Marine Le Pen, je trouve cela inacceptable.
En même temps, comme dirait celui qui habite l’Élysée, je ne suis pas complètement surpris, car vivre la présidence du même locataire ne devrait plus étonner quiconque !
Même, et pour cause, Mélenchon est sonné par ce jugement !
La France après l’UE !
L’UE a disqualifié Călin Georgescu le candidat Roumain…
En effet, pourquoi Macron et ses sbires aux ordres, ne disqualifieraient-ils pas Marine Le Pen ?
Mais attention !
Quoi qu’il arrive, les français dans leur contradiction habituelle, risquent bien de se révolter dans urnes, et les maniganceurs sus-cités risquent bien de se retrouver gros-Jean comme devant !
Qui sème le vent, récolte la tempête, sauf que pour le moment c’est le vent du boulet, l’explosion risque de faire d’énormes dégâts !
La révolte du peuple de France passera par le verdict des urnes , au grand dam des inquisiteurs .
C’est une autre façon de le dire, à laquelle je me joins !
Trop de castors mougeons pour qu’il y ait la moindre révolte des français.
Très bonne analyse
La séparation des pouvoirs est ici une simple vue de l’esprit.
Nous sommes passés de l’état de droit à l’état d’abus du droit !
Soyons clairs : la tyrannie des juges (petits et grands) syndiqués et politisés. Mais surtout irresponsables.
Pour complèter votre texte, si vous le permettez: j’ajouterai que nous sommes passés; de la démocratie à la dictature d’une entité qui se nomme: L’union européenne!
La France vient de se déshabiller pour montrer sa faillite tant morale que financière. La demo crassie est une réalité en France. La crasse républicaine aneantit la vraie démocratie. La constitution est bafouée par une autorité judiciaire déguisée en pouvoir judiciaire qui ne doit pas exister. Cette affaire est un coup d’état sûrement peaufiné dans les méandres de la politicouardise par des hyènes assoiffés de pouvoir au détriment de la bonne marche d’une nation. Le manteau de la honte recouvre l’hexagone.
Vous allez voir, qu’avec des juges comme ceux là, qu’on va se retrouver en prison parce qu’on n’aura pas voulu laisser entrer des voleurs chez soit pour nous dévaliser.
Ce quii est déjà le cas dans plusieurs affaires.
« Ou bien que l’on prie la fenêtre ouverte chez soi! »
En cherchant bien, c’est la totalité de tous les députés européens qui devraient se balader avec un bracelet à la cheville…
Et avec des grelots. Fête de la musique assurée!…
voire un homme politique comme BRUNO GOLLNISCH finir avec un bracelet électronique au pied me dégoute il paie son rapprochement à jean marie le pen et vue la situation du pays je suis quasi certain ce soir qu’ il faudra renverser la table lors des prochaines elections présidentielles et faire la même chose qu’aux états unis avec TRUMP VANCE KENNDEDY MUSK ETC..
Jje pense que vous avez raison.