Bruno Gollnisch : « En ma qualité d’actionnaire, je suis candidat au conseil d’administration du groupe Renault Nissan »
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Bruno Gollnisch réagit à l'emprisonnement, au Japon, de Carlos Ghosn, le PDG du groupe Renault Nissan, en se déclarant candidat au conseil d'administration, voire à la présidence du groupe. Cet homme politique estime avoir les compétences requises pour un tel poste. Explications au micro de Boulevard Voltaire.
Vous vous êtes déclaré candidat au conseil d’administration et à la présidence du groupe Renault Nissan après l’arrestation de son PDG au Japon.
Pourquoi avoir présenté votre candidature ?
Selon toute vraisemblance, il risque d’y avoir une vacance. Je crois que Nissan a déjà décidé de changer de président. On ne sait pas quelle sera la situation de monsieur Ghosn. Je ne me prononce absolument pas sur sa culpabilité. Il a droit à la présomption d’innocence. Mais il me semble que la situation du groupe est extrêmement sérieuse et que cela requiert en tout cas la convocation extraordinaire d’une assemblée générale. C’est ce que je demande en vertu de l’article 22 et 26 des statuts.
Je suis moi-même actionnaire de Renault dans des proportions extrêmement modestes. J’ai placé quelques économies naïvement dans ce que j’estimais devoir être le soutien à l’industrie française dont Renault était un des fleurons. J’ai donc acheté il y a quelques années cinquante actions Renault pour un montant total de 2900 euros. Elles ne m’ont rien rapporté, ça va de soi. Aujourd’hui, elles ne valent plus que 1800 euros. Ce n’est pas très grave. Ce n’est pas ça le fond du problème.
Cette situation d’actionnaire me donne le droit de demander la convocation d’une assemblée générale. Je ne sais pas si cela sera accepté par la direction, mais c’est ce que la gravité de la situation me semble requérir. Par ailleurs, cela me donne également le droit de me présenter à cette assemblée. Je constate que parmi les administrateurs, il n’y a pratiquement pas de représentants des petits porteurs. Ce n’est pas la seule de nos grandes sociétés qui se trouve dans cette situation. Les membres du conseil d’administration s’y recrutent par cooptation.
Je suis donc candidat au conseil d’administration, et s’il ne se trouve personne pour défendre les petits actionnaires et les salariés de l’entreprise, je le serais éventuellement à la présidence de l’entreprise. Je sais que cela peut surprendre, mais j’espère vous convaincre que j’ai autant de titres que d’autres.
Quelles seraient vos compétences ?
Pourquoi Bruno Golnisch serait-il plus à même que d’autres à diriger le conseil d’administration?
D’abord, parce que je le ferais dans un état d’esprit différent de celui qui a prévalu jusqu’à présent. Je sais bien que monsieur Ghosn à la réputation d’être un cost killer, un tueur de coûts et d’avoir rogné sur les salaires, sur les sous-traitants de Renault et d’avoir installé un certain nombre d’usines à l’étranger pour profiter des bas salaires. Moi, je serais un cost killer d’un nouveau genre. Je commencerais par réduire des trois quarts la rétribution du président. Cela me paraît tout à fait indispensable pour retrouver dans l’entreprise un esprit d’équipe. On voit bien que les salariés qui sont au SMIC ou un peu au-dessus n’ont guère de sympathie envers leur président. Je pense que la synergie de tout le monde nécessite une véritable alliance du capital et du travail.
Deuxièmement, je n’ai certes pas de compétence en ingénierie, mais j’observe que la plupart des membres du conseil d’administration n’en ont pas. Au sein du conseil d’administration, vous avez par exemple madame Blair, une avocate britannique, mais surtout l’épouse de l’ancien premier ministre, Tony Blair. On y trouve également madame de La Garanderie qui, elle aussi, est avocate et a été bâtonnier de l’ordre des avocats de Paris. Ce sont certainement des personnes de qualités, mais j’ai moi aussi été avocat international et je connais à ce titre le monde des affaires et notamment son contentieux. J’ai une vaste expérience politique, après 32 ans de mandat parlementaire sans discontinuer. J’ai la connaissance des circuits des décisions politique, économique et autres. Il va de soi, d’ailleurs, que je renoncerais à tout mandat si j’étais élu à la présidence de Renault.
Troisièmement, je connais bien plusieurs personnalités et plusieurs dirigeants politiques et économiques du Japon. Je maîtrise la langue, la culture, les usages et le droit de ce pays. Cela me paraît être un atout considérable dans la poursuite des relations entre le groupe Renault d’une part et ses partenaires japonais de l’autre. On sait à quel point cela a de l’importance aujourd’hui. Je veux parler de Nissan et de Mitsubishi.
Encore une fois, je n’ai pas de compétences en ingénierie, mais j’observe que c’est le cas de la plupart des membres du conseil d’administration. Je suis naturellement disposé à m’entourer des meilleures compétences et expertises dans ce domaine.
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