Bruno Le Maire cherche des économies, BV a des idées : cinq pistes pour réussir

Bruno Le Maire

Bruno Le Maire se penche parfois sur l’avenir de la France. Ainsi, notre pauvre ministre des Finances est-il bien marri. Le président de la République lui a ainsi demandé de trouver dix milliards d’euros d’économies pour dégraisser l’État français qui est tout de même, il faut le rappeler, le mieux nourri du monde libre, avec près de 50 % de prélèvements obligatoires sur le PIB. La France de Macron a doublé le Danemark dans cette course funeste.

Les conséquences sont connues : inefficacité légendaire de nos services publics, coût record en Occident, enfer administratif pour les usagers, taxes dans tous les secteurs de la vie sociale, fraude, perte dramatique de compétitivité, assistanat, détournements. L’Etat-providence à la française, qui fit l’orgueil de la gauche durant des décennies, et son système social, soi-disant « le meilleur du monde », sont restés dans le monde entier des exemples… Des exemples de ce qu’il ne faut pas faire.

Dans ce contexte, et parce que la réalité finit toujours par vous rattraper au coin du bois, Bruno Le Maire affiche quelques objectifs d’économies. Il veut rester sous la barre des 4 % de déficit en 2024 et entend « accélérer le désendettement »… Indispensable, la Macronie ayant battu des records historiques inédits d’endettement. Et comme notre ministre semble un peu patiner dans les priorités, BV a souhaité lui mâcher le travail. Ne nous remerciez pas, Bruno, c’est pour nous !

1) Couper les pompes aspirantes de l’immigration.

Réduire ou couper l’arrivée ininterrompue de « chances pour la France » dont on a maintenant compris qu’elles avaient un coût économique et sécuritaire exorbitant relève de l’évidence. Il suffit de faire bosser un peu les services. Quel est le coût du chômage lié à l’immigration ? Dans la bonne ville de Sarcelles, par exemple, en banlieue parisienne nord, figurez-vous que les communautés basques ou normandes sont moins nombreuses que les ressortissants du continent africain. Résultat : selon l’INSEE, un taux de chômage de 22 % en 2019 (contre 8,4 % en moyenne en France) et un taux de pauvreté de 33 % en 2020 (contre 14,6 % en France) (Référence)

Pour le spécialiste Jean-Paul Gourévitch, l’immigration coûte plus de 40 milliards d’euros chaque année à la France. La très sérieuse Fondapol arrive à un chiffre un peu inférieur, entre 20 et 33 milliards d’euros par an. Le tonneau des Danaïdes est en tout cas fermement crevé de ce côté-là. Parmi les 50 milliards réglés par l’État aux associations, une bonne partie part vers les associations qui gèrent, précisément, les migrants et les conséquences d’une immigration hors de contrôle. Là aussi, les agents de Monsieur Le Maire trouveraient opportunément des économies si la France venait à réduire les flux entrants. Comme dans les prisons (25 % des prisonniers, en France, sont étrangers) ou en baissant la délinquance d’origine étrangère, par exemple.

Parlons aussi des fonds gagnés en France et expédiés… en Afrique ! Les chiffres d’Eurostat montrent que la France est le pays d’Europe qui envoie le plus d’argent vers l’étranger. En 2020, pas moins de 11,2 milliards d’euros ont, ainsi, quitté les frontières de l'Hexagone. Selon le rapport de la Banque de France, ces exportations financières vont en priorité vers l’Afrique du Nord et subsaharienne. Autant d’argent perdu pour la machine économique française. Bref, avec un peu de clairvoyance et de volonté, on peut faire nettement mieux que dix milliards d’économies dans ce domaine, Monsieur le Ministre. Mais ce n’est pas tout…

2) Remettre à plat notre système de santé

Cette France devenue la providence des pauvres du monde entier l’est de moins en moins pour les Français qui peinent, désormais, à trouver un médecin et subissent les déserts médicaux français. Pourtant, la France dépense… sans compter : plus de 203 milliards d’euros de soins chaque année. Plus de 3.000 euros par habitant. C’est plus qu’ailleurs en Europe : la France dépense 11,3 % de son PIB pour sa santé, contre 9,8 % en moyenne en Europe, selon Eurostat, cité par l’iFRAP. « En France, 1.080 euros annuels par habitant sont consacrés aux soins courants hospitaliers, soit 18 % de plus qu'en moyenne dans l'UE », explique… le ministère de la Santé ! Là aussi, on aimerait que notre ministre mette ses fins limiers sur le dossier pour dénicher l’impact de l’immigration.

3) Gérer enfin l’Éducation nationale

La aussi, dans les académies, il y a du gras… L’Éducation nationale, c’est 59 milliards d’euros de budget en 2023, en hausse de 6,5 %. L’iFRAP s’est penché sur le dossier : la France dépense bien davantage que 59 milliards… « 103 milliards d’euros, c’est la dépense d’éducation, tous financeurs confondus, c’est-à-dire en incluant les dépenses des ménages, des entreprises, de l’État, des collectivités, et ce, pour faire tourner les établissements scolaires du 1er et du 2nd degré du public et du privé, écrit l’organisme. En 2019, cela représentait une dépense moyenne de 8.400 euros par élève, mais cette moyenne cache un vrai gaspillage des moyens financiers mis à disposition. » Le privé enseigne mieux pour moins cher. Et pour cause.

« L’Éducation nationale a multiplié les services déconcentrés (18 régions académiques, 30 académies, 97 directions académiques, 1.000 circonscriptions du 1er degré) où plus de 81.000 agents administratifs (plus logistique, santé et social) encadrent 890.000 enseignants, soit 11 enseignants par agent et pourtant rien ne fonctionne », écrit l’organisme.

Insatisfaction des professeurs, baisse dramatique du niveau des élèves, chute dans les classements internationaux, insatisfaction profonde des professeurs… « La question des salaires, du temps de travail, la place de l’enseignement privé, de la sur-administration et du sur-encadrement sont également centrales », conclut l’iFRAP. Il y a assurément des économies à faire.

4) Privatiser l’audiovisuel public

On a là un beau fromage et trois milliards d’euros d’économies annuelles récurrentes à disposition. La mesure figurait, du reste, dans le programme présidentiel d’Éric Zemmour et de Marine Le Pen. Vu l’usage fait par France Inter ou par France Télévisions des deniers publics, on peut gager que le « peuple de droite » ne pleurera pas ce qu’est devenu l’ORTF. Quant au « peuple de gauche », il s’habituera à un traitement un peu plus objectif. Il y prendra peut-être même goût !

5) Juguler enfin la fraude sociale

« Les années passent, les promesses se multiplient et la fraude sociale ne tarit pas, écrivait Clémence de Longraye sur BV, le 25 mai dernier. Dans son rapport annuel sur la Sécurité sociale, rendu public ce 24 mai, la Cour des comptes estime la fraude aux prestations sociales entre 6 et 8 milliards d’euros. Un montant en nette augmentation depuis 2019. »

Le gouvernement lui-même considère qu’il pourrait récupérer 17 milliards d’euros. Et précise une des sources de la fraude : « L’exemple controversé des retraités vivant à l’étranger est parlant. Il arrive que les pensions continuent d’être versées après le décès, faute de partage de l’état civil avec le pays concerné, explique Ouest-France en mai dernier. En Algérie, les services consulaires français ont convoqué 1.000 retraités âgés de 98 ans ou plus. Résultat, 30 % d’entre eux ne se sont pas présentés. »

Allons, de l'ambition, Monsieur le Ministre ! Lorsque vous aurez réglé tout cela, nous aurons à nouveau beaucoup d'autres idées !

Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

66 commentaires

  1. Le Maire en recherche d’économie ? Il fait semblant ou il est sérieux ? Il a un premier de cordée qui distribue à tout vent, un panier des Danaïdes…. Et lui, Bruno, rechercherait à combler les trous ? Il faut être de bonne consistance ! Ne s’est-il pas déguisé en fumigène ?

  2. Mais au final, tout le monde sait que Bruno Lemaire ne proposera aucune économie dans la gestion de l’état. Il va seulement augmenter les taxes ou en créer une Nième nouvelle (combien depuis 2017?).
    Ainsi gavés d’argent public, nos services iront encore plus loin dans la gabgie et la dette continuera de s’envoler.
    Le « Mozart de la finance » a été le plus mauvais gestionnaire de l’histoire de France (du monde?).
    Rendez-vous compte qu’il a coûté plus cher que la seconde guerre mondiale!

  3. J’ajouterai la culture au plan de coupe. Quand on a un grand talent, c’est génial de pouvoir vivre de son hobby.
    Quand on a pas le talent nécessaire, on ne peut pas en vivre et on se contente de pratiquer en dilettante. Inutile de verser des subventions à des gens qui n’ont pas de talent.
    Ça vaut surtout pour la retraite des écrivains qui pousse chaque politicard à pondre son bouquin que, bien souvent, personne ne lit et qu’ils n’ont même pas écrit eux-mêmes.

    • Bah il faut surtout arrêter les subventions monstres (et donner ce budget à l’entretien des monuments historiques) et amoindrir les allocations chômage. Les cultureux gagnent bien plus que le smic alors que beaux d’entre eux sont très mauvais dans leur « art » (cf les derniers articles sur happening nu). Les ouvriers, caissières et autre méritent bien plus qu’eux !

    • Il ne reste plus qu’à mettre tout ça à exécution et là est le problème avec les guignols à la manœuvre.

  4. La priorité des priorités c’est stopper net l’immigration et dégager les profiteurs illégaux. Ça donnera du souffle à tous les étages. Toutes vos idées sont super, et en plus, on devrait les taxer, ces Français partis à l’étranger (pour la retraite, par exemple, ou les personnes comme Gérard Depardieu, etc) et taxer la délocalisation. En vérité, Bruno Le Maire s’en fout un peu. Lui et ses « collègues », c’est « touche pas à ma paye ni à ma retraite », alors qu’il faut dégraisser, et pas qu’un peu, pour arrêter de taper sur NOUS.

  5. Je vous suggère un autre gisement d’économies Mr Baudriller . Comme dit le proverbe  » Charité bien ordonnée commence par soi même  » . Il faut donc diviser par deux le nombre de ministres parce que 45 c’est indécent. La plupart ne servent à rien et nous coûtent à nous contribuables  » un pognon de dingue « 

    • Oui, preuve qu’ils ne servent à rien : M. Lemaire a le temps d’écrire des livres dans son ministère !! Un comble lorsqu’on voit l’effondrement économique de ce pays !

  6. J’ai peur que les seules idées de Bruno Lemaire concernent pour le moment le temps fort du prologue de sa prochaine production littéraire … Faut-il commencer par une fellation ou une sodomie ?? Une masturbation peut-être ?

  7. Nous voyons que ce projet ne vise pas un état obèse au personnel gournant pléthorique et incompétent.
    Il vise à spolier un peu plus les français et les communes, mais les vrais gouffres qui coûtent un pognon de dingue pour des non français ne sont jamais évoqués…
    Nous embarqués, contre notre gré, sur le radeau ne la méduse…

  8. Je suis toujours étonné de lire et relire inlassablement les mêmes raisonnements sur ce sujet qui pourtant, serait si simple à corriger. Il n’est que de parcourir les réactions de ceux qui m’ont précédé pour comprendre que les « pompes aspirantes » sont parfaitement identifiées, et qu’il suffirait de les débrancher pour que ce pays retrouve un peu de calme et de sérénité. Mais voilà, sont-ils trop instruits, et vous notez bien que je n’ai pas dit « intelligents », c’est autre chose qu’ils n’ont pas, donc, sont’ils trop instruits pour comprendre celà ?… Où veulent-ils tout simplement finaliser leur volonté de saborder ce même pays ? Je crois plutôt à cette seconde version.

  9. Au faît, le « grand débat » de 2019 et ses « cahiers de doléances » ? Aucun questionnement sue ce thème à l’intéresssé. Il y avait des idées là, pour faire des économies. Il parait que tout cela n’a servit à rien, et n’aurait pas été consulté ! ?

  10. comment imaginer que ceux qui nous gouvernent ( à la schlague) puissent appliquer les suggestions décrites dans cet excellent article. Ils vivent déconnectés de la réalité , loin des soucis quotidiens du français moyen

  11. un conseil à Bruno , que les recettes de ses livres érotiques aident à renflouer les caisses de l’état ! Bruno semble plus à l’aise à manier l’érotisme qu’à faire de l’économie ….. Plus sérieusement , le citoyen lambda peut lui donner des pistes, comme dit dans l’article , n’oublions pas l’AME , 1,2 Mds

    • Il y a aussi cette fraude qui répond au doux nom de « délocalisation des dividendes », organisée par les banques francaises pour leurs plus gros clients, pas pour le commun des mortels évidemment … Un petit jeu d’écriture qui devient rentable pour des très, très gros paquets d’actions !

  12. Faire des économies : dégraisser tous les mamouths administratifs . Problème, on demande à ceux qui profitent largement de la situation de régler le problème. Une sorte de suicide en somme. Bien sûr impossible !
    Différence de gestion : Privé : quel effectif pour ce projet. Public : que donner à faire à mes fonctionnaires ?

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