Bruno Retailleau, « une petite frappe fasciste » ?

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Cinquante jours après l’arrivée de l’élu vendéen Place Beauvau, force est de constater que Bruno Retailleau incarne l’homme fort de ce gouvernement. A la hauteur de la gravité de la situation, il se veut réactif et sur tous les fronts. De la lutte contre l’insécurité à celle contre l’antisémitisme ou le narcotrafic, le successeur de Gérald Darmanin entend bien s’inscrire dans les pas de cet autre grand Vendéen, le maréchal de Lattre et « ne pas subir » l’ensauvagement ambiant.

S’il a réjoui ce week-end les réseaux sociaux en affichant sa réconciliation avec Philippe de Villiers aux Sables d’Olonne, la pause sur les pontons du Vendée Globe aura été de courte durée, tant il y a urgence à protéger les Français. Et c’est peu dire pour celui qui confiait à nos confrères du JDNews : « Dès que j’ouvre un dossier, je suis confronté à l’échec de nos politiques migratoires et d’intégration » et osant même affirmer au grand dam de ses camarades de gouvernement macronistes : « l’immigration n’est pas une chance ! C’est ce que pense d’ailleurs une grande majorité des Français ».

Une démonstration hasardeuse

Avec une telle liberté de ton, la reductio ad hitlerum n’est jamais bien loin. Pourtant usée à la corde, cette pratique visant à disqualifier tout opposant, présente cet avantage considérable de ne pas convier trop de matière grise pour chercher à débattre ou argumenter. La palme de l’éloquence revient cette fois à Hadrien Clouet, député LFI de Haute-Garonne qui répondait aux questions de Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio ce 12 novembre. Tentant une démonstration plus qu’hasardeuse, il a ainsi expliqué que : « Lorsqu’on parle d’origine ethnique (…), lorsque l’on s’estime hostile à l’État de droit (…) je pense que tout cela constitue une partie importante en France de la matrice fasciste. Et lorsqu’on se saisit de tous ces propos, si on y croit vraiment, oui on est fasciste. Et, le député LFI de poursuivre cette démonstration de haut vol, qui aurait fait la joie de la plume satirique de notre ami Jany Leroy : S’il le dit sans y croire, alors il n’est pas fasciste, mais il est quand même très dangereux. Je ne sais pas s’il croit à ce qu’il dit. S’il croit à ce qu’il dit, il est fasciste. »

 

 

Pour contextualiser cette accusation, rappelons qu’Hadrien Clouet prenait la défense de sa collègue, la députée rennaise LFI Marie Mesmeur qui avait écrit sur son compte X que les supporters israéliens, victimes des attaques d’Amsterdam « n’avaient pas été lynchées parce que juifs mais parce qu’ils étaient racistes et soutenaient un génocide ». Des propos immédiatement signalés par le ministre de l’Intérieur à la procureure de Paris « au titre de l’article 40 du Code de procédure pénale, pour apologie de crime ». En réponse à ce signalement, notre député de combat n’avait rien de trouvé de plus percutant que de traiter Bruno Retailleau et d'autres journalistes de « petites frappes fascistes ».

 

 

« C’est un peu court, jeune homme ! On pouvait dire… Oh ! Dieu ! … bien des choses en somme… » aurait pu lui répondre Bruno Retailleau s'il n'avait eu vraiment que cette vaine polémique à gérer. Las, on sait que les informations quotidiennes qui lui remontent concernant la violence en France n'ont rien de rassurant. Pour autant, Hadrien Clouet devrait être poursuivi en justice pour ses propos. Preuve que le nouveau ministre ne lâchera rien contre ses adversaires et que la fermeté est de mise face à un laxisme qui n’a que trop duré. Puisse cette méthode Retailleau qui consiste à « frapper vite et bien » par des « actions en profondeur, plus durables que spectaculaires » porter ses fruits et sauver ce qui reste à sauver de notre pays en grand danger.

Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

Vos commentaires

27 commentaires

  1. « facho », dans la langue de bois gaucharde ou communiste, (ou sa version archaïque « faf »), désignait, pour les cocos, tout individu qui osait critiquer le parti, lequel a TOUJOURS raison. Les autres étaient des « idiots utiles » (Lénine)
    S’il est, dans notre société, un mot particulièrement galvaudé, c’est bien ce mot «fascisme», utilisé de manière péremptoire pour désigner à peu près n’importe quelle forme d’autorité considérée comme suspecte ou illégitime… Dans la presse polémique comme dans le langage courant de révolutionnaires d’opérette, le «tout fascisme» fait partie de ces lieux communs qui permettent de discréditer rapidement un adversaire avec lequel on n’a pas envie (ou pas les moyens intellectuels) de débattre. Pour plagier Sartre, on dira que «le fascisme, c’est les autres !». Il est donc utile de resituer le mot, sinon le concept, dans l’histoire, de le définir et d’en souligner les spécificités. En tant qu’idéologie, c’est-à-dire un système de représentation du monde, le fascisme est en effet marqué dans l’histoire, phénomène important d’un XXe siècle ravagé par les totalitarismes et les pestes brunes et rouges. Et leur héritier direct, l’islamisme, prend la relève au 21ème siècle. « Le ventre est encore fécond, d’où a jailli la bête immonde » (Brecht)

  2. Les fachos ne sont ceux que l’on croit. Il est visiblement plus facile d’envoyer la droite devant les tribunaux et de dissoudre des associations dites d’extrême droite mais il paraît beaucoup plus compliqué d’y envoyer l’extrême gauche et notamment Insoumis pour leurs vrais appels à la haine et au désordre ! Zemmour a été condamné pour beaucoup moins que cela. Qu’attendent donc nos courageux gouvernants pour agir.

  3. Comme AVANT l’invasion de la FRANCE par ADOLPHE ces pro- palestiniens sont de dangereux individus puisque étant élus par cette gauche anti-Française ILS peuvent vouloir saboter NOTRE Pays dont le monarque laisse tout faire par convenance électorales !!!…

  4. La politique migratoire et
    l’intégration ne sont pas des échecs ;en effet, on ne peut pas ainsi qualifier des missions impossibles.
    L’Islam, ses préceptes et ses adeptes sont incompatibles avec la France.
    L’Islam modéré n’existe pas.

    • « Il n’y a pas de paix ni de coexistence possibles entre la religion Islamique et les institutions sociales et politiques non-Islamiques ».

      Déclaration du Président musulman de la jeune République Bosniaque, Alijah Izetbegovic, lors de sa prise de fonction à la fin du conflit de l’ex-Yougoslavie.

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