Budget 2025 : pas d’austérité pour les politiques et les clandestins

Les Danaïdes, par Cornelis II Bloemaert (1655). © Paris Musées Collections CC0
Les Danaïdes, par Cornelis II Bloemaert (1655). © Paris Musées Collections CC0

À une semaine du début de l’examen, par les députés, du budget 2025, en pleine période d'économies, deux annonces suscitent le mécontentement. Le projet de loi de finances (PLF) envisage d’augmenter les crédits de l’Élysée, de l’Assemblée et du Sénat et ceux de l’Aide médicale d’État (AME). Ses élites élues coûtent cher à la France ; ses migrants indésirés, aussi.

À tout seigneur, tout honneur : l’Élysée demande un budget de 125,7 millions d’euros pour l'année à venir. Ce calcul est basé sur la dotation de 2024, augmentée en fonction de l’inflation déterminée par Bercy : +1,6 % pour le fonctionnement et l’investissement, +3,1 % pour la masse salariale. L’Assemblée nationale pourrait voir ses crédits passer à 618 millions d’euros, le Sénat à 359,5 millions d’euros - soit une augmentation mécanique liée à une inflation de +1,7 %. Bien sûr, rien n’est joué, a rappelé Laurent Saint-Martin, ministre chargé du Budget et des Comptes publics : ces dotations seront débattues par le Parlement. Celui-ci se refusera-t-il une petite douceur ? On en doute. Le ministre a beau jeu de dire que « les Français ont aussi besoin d’institutions solides, ont aussi besoin de représentants qui puissent bien faire leur travail », quand ce « travail » consiste à augmenter le budget de l’AME, il est cher payé.

La République ne veut pas perdre son AME

Car le budget 2025 destiné à l’AME, s’il était voté, atteindrait 1,3 milliard d’euros, soit +8 % par rapport à l’année passée. Il n’est donc pas basé sur l’inflation - à moins de parler d’une inflation de clandestins divers arrivant en France ? À Paris, ce 12 octobre, 200 mineurs isolés ont profité des portes ouvertes de l’hôtel de ville de Paris pour y entrer et réclamer un logement. Ils ont obtenu gain de cause dans la journée. Un collectif le clame : « La lutte continue ! Logement, École, Papiers, Santé pour toutes et tous ! »

Acquis social intouchable, l’AME symbolise à la perfection la « charité » dévoyée devenue emblématique d’une France xénophile jusqu'à la folie. Un rapport de Véronique Louwagie (députée LR de l'Orne), publié en mai 2023, mettait en avant « une dépense non maîtrisée », « peu soutenable » et « sans véritable pilotage ». Évaluant à « 1,7 milliard d’euros par an » le coût plus réaliste mais encore sous-évalué de l’AME et de dix autres dispositifs complémentaires (citons le dispositif de soins urgents et vitaux (DSUV), accessible aux étrangers en situation irrégulière en France depuis moins de trois mois), le rapport appelait à réformer « une exception française ».

La menace épidémique : une légende urbaine ?

Les inconditionnels de l’AME assènent un seul argument en sa faveur : le dispositif « contribue à préserver l’ensemble de la population de risques épidémiologiques et sanitaires ». Ne regardons pas à la dépense, c’est pour notre bien ! Outre que les rhinoplasties et les recollements d’oreilles qu’offre l’AME n'enrayent aucune épidémie, reconnaître que les clandestins représentent un risque sanitaire généralisé est plutôt un argument pour ne pas les accueillir dans un pays au système de santé exsangue. C’est ne pas prendre en compte que le RN ne demande pas la suppression de l’AME et le maintien grand ouvert des vannes migratoires mais une suppression couplée à une immigration drastiquement réduite, ce qui rendrait la menace morbide infiniment moins forte.

Le dispositif de soins urgents et vitaux - une dotation de 70 millions d'euros de l’État, en 2022, pour une dépense effective de 86,2 millions, selon le rapport Louwagie (p. 14), la différence étant à charge de la CPAM - pourrait être transformé en Aide médicale d’urgence que la droite appelle régulièrement de ses vœux. Accompagnée d'un stop migratoire, elle serait une solution plus économique et plus juste pour les Français. Le 22 septembre, sur France 2, Michel Barnier a assuré qu’il n'y a « ni totem, ni tabou » sur l’AME. Il paraît aujourd’hui vouloir déposer une généreuse offrande au pied du totem. Ce devrait être une ligne rouge pour les députés RN. D’autres se joindront-ils à eux pour freiner, enfin, la surenchère immigrationniste ?

Samuel Martin
Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

3 commentaires

  1. Philippe ballard, au lieu de venir jouer « les saintes nitouches » n’a qu’une chose à faire avec ses copains « élus du peuple » : destituer macron et faire appliquer un régime draconien à tous ces coucous poly-tocards qui se gavent sur le cadavre de la FRANCE ! …
    Ils causent le déficit et veulent « s’augmenter » parce « c’est dur de bien travailler » ? ! …
    On nous sucre un « système de santé » mais on fait « open bar » pour tout le reste de la Terre ! ? …
    « Ca » commence vraiment à sentir le roussi de partout ! … Qu’il se méfie à ne pas vouloir « écouter » trois votes de suite contre lui car le Président n’est pas intouchable … Son sarcasme et son machiavélisme sont de plus en plus « explosifs » dans cette société qui part à vaux l’eau ! …

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