Le Burkina entre dans l’« ère des conséquences »
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Churchill, bien formé à la pensée classique, notamment Aristote, prophétisait au Parlement anglais, quelques années avant la guerre : "Nous entrons dans l'ère des conséquences." La lâcheté des démocraties européennes fut la cause principale qui entraîna l'Europe dans une apocalypse, prévue dès 1920 par l'historien Jacques Bainville. Il y a en effet, en tous domaines, une universalité de l'enchaînement des conséquences à leurs causes ; et les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.
Une nouvelle attaque islamiste (après celle de janvier 2016) a ensanglanté, la nuit de dimanche à lundi, le centre de la capitale du Burkina Faso, faisant près de vingt morts, dont des enfants et des Français. Les Français - qui connaissent et aiment le Burkina Faso, un des pays les plus pauvres mais le plus digne d'Afrique - s'associent au deuil du peuple burkinabè. Un crime ignoble, lâche et raciste puisque ce sont avant tout des étrangers et des Français qui étaient visés. Commis sans doute, comme toujours, par des djihadistes venus d'ailleurs. Mais qui peut savoir si, un jour ou l'autre, l'islamisme ne recrutera pas sur place, comme il le fait en France ? La situation deviendrait alors très grave, avec un risque de guerre civile religieuse comme au Nigeria ou au Centrafrique.
Cette attaque survient après la réunion inefficace du G5 Sahel à Bamako (création d'une force militaire interrégionale), puis l'annonce faite par Emmanuel Macron de réduire la dotation de notre armée en pleine année budgétaire, et enfin de nouvelles attaques contre nos soldats, au cœur même de notre pays. Rencontrant - aux côtés de Nicolas Dupont-Aignan - Laurent Fabius (sur son invitation), j'avais tenté d'attirer son attention sur les conséquences néfastes inévitables sur la paix dans le Sahel d'un refus, ou d'une incapacité, de régler politiquement la crise au Nord-Mali. La volonté et la compétence des gouvernements français successifs à vaincre l'islamisme où qu'il opère sont notoirement insuffisantes. Dès lors, le foyer du terrorisme maghrébo-sahélien s'étend et alimente aussi les flots migratoires. Le nord du Mali (plus vaste que la France) est désormais devenu un boulevard pour les trafics et l'islam djihadiste.
Que faire, dès lors ? La France a perdu assez de temps ; or, elle est la seule qui ait les moyens de proposer et de mettre en œuvre des solutions, avec l'accord et la coopération des pays concernés. Mais le comptable budgétaire, missionné par la finance et Bruxelles, n'a pas compris que nous ne gagnerons pas la guerre qui nous est faite sans une forte et grande armée. Et sans une politique africaine intelligente et courageuse.
Ce gouvernement sera responsable devant le peuple français, moralement et politiquement, des conséquences de ses fautes...
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