Au Burkina Faso, la France a été deux fois humiliée !
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De Nicolas Sarkozy (désastreux discours de Dakar ; désordre installé en Libye) à Emmanuel Macron hier à Ouagadougou en passant par l'échec civil de Hollande après la réussite militaire au Mali, trop de Présidents français méconnaissent ou méprisent l'Afrique. Et l'étalent.
Le déplacement d'Emmanuel Macron au Burkina Faso était important : ce pays pauvre et digne est non seulement désormais sur le front contre l'islamisme armé du Sahel, mais il est aussi le siège de l'UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine, le "Marché commun" de l'Afrique de l'Ouest) et enfin un pays politiquement exigeant qui a chassé son président par la rue, mais a su toutefois procéder à une transition dans l'ordre.
C'était une erreur de vouloir s'exprimer à l'université de Ouagadougou, connue comme étant un fief de grévistes et de sankaristes (extrême gauche). Une erreur d'y évoquer Sankara - quoi qu'on pense de sa mort, qui est un problème interne au Faso - alors que la majorité silencieuse de la population n'est pas favorable au sankarisme. Une erreur de dire qu'il n'y a plus de politique africaine de la France en Afrique. Car la France se doit d'en avoir une. Une erreur d'humilier publiquement le président du Faso devant un amphi agité et les caméras du monde entier en le tutoyant - alors qu'il quittait la salle, provoquant un grave incident diplomatique - pour lui demander « s'il allait réparer la clim' » (sic). Une erreur de critiquer l'opération libyenne de son prédécesseur Sarkozy (même si cette action militaire a été un désastre), une erreur de parler "des crimes de la colonisation".
Mais une autre humiliation aura été l'accueil d'Emmanuel Macron, malgré tout chef d'État, mal pensé et mal organisé par les autorités locales d'un pays sous perfusion d'aides internationales : attaque à la grenade d'un véhicule de l'armée française en ville, manifestations violentes d'hostilité antifrançaise dans les voies adjacentes à l'université, caillassage du convoi…
Petit à petit transparaît, chaque jour un peu plus, le vide élyséen. Présage, hélas, d'une nouvelle perte de substance économique et politique et d'un nouveau recul du rayonnement et de l'image de la France. L'incapacité de ce Président à se maîtriser, ces postures et discours sans cohérence, sont très inquiétants.
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