C à vous : tous les Français payent, mais la droite n’y est pas représentée

Capture écran C à vous - France Télévisions
Capture écran C à vous - France Télévisions

Alors que le gouvernement évoque la nécessité de faire des coupes budgétaires importantes afin d’équilibrer la dette gigantesque qui pèse sur la France, les subventions et le salaire accordés à l’audiovisuel public ne sont pas passés inaperçus. Élise Lucet, journaliste phare d’Envoyé spécial et Cash Investigation a ainsi confirmé son salaire de 25.000 euros par mois. Tous les Français participent au financement de ces chaînes de télévision. Pourtant, toutes les opinions n’y sont pas représentées de manière tout à fait paritaire.

Sur France 5, Anne-Élisabeth Lemoine anime, entre autres, l’émission C à vous. Autour d’une grande table, sept chroniqueurs franchement bien-pensants recueillent les témoignages de deux ou trois invités pendant 52 minutes. Les thèmes sont variés : politique, économie, société, culture… Il y en a pour tous les goûts, sauf pour la droite, apparemment.

Des invités qui penchent à moitié à gauche, à moitié au centre

Sur les trente derniers jours d’émission, cinquante invités ont été reçus. BV s’est penché sur leurs profils variés. Sur les 50, 21 sont des journalistes. Dix des invités du mois passé sont des politiques. Hors des périodes électorales, le temps de parole des divers partis n’est pas décompté, d’où un certain manque de pluralisme apparent, pénalisant fortement les sensibilités de droite : cinq parmi les dix (la moitié, donc) sont à gauche de l’échiquier politique, le garde des Sceaux Didier Migaud, issu du Parti socialiste (PS), Jérôme Guedj, député du PS, Bernard Cazeneuve, issu du PS, Raphaël Glucksmann, tête de la liste PS pour les élections européennes de juin 2024 et, enfin, Alexis Corbière, ancien membre de La France insoumise, devenu Écolo et Social après avoir été mis au ban de son parti pendant les élections législatives anticipées.

Au centre, les invités macronistes ont été au nombre de trois : Sébastien Lecornu, ministre des Armées et des Anciens Combattants, issu des rangs de Renaissance, Pascal Canfin, député européen Renaissance, et Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, ancienne députée Renaissance.

Les plus à droite des invités d’Anne-Élisabeth Lemoine sont Mme Roselyne Bachelot (RPR puis UMP), ancien ministre de la Culture sous Emmanuel Macron, et Thierry Breton (RPR puis UMP), ancien commissaire européen chargé du marché intérieur et des services, proposé à ce poste par le président de la République. Le temps d’écran des personnalités politiques est donc partagé entre membres de la gauche et macronistes. Pas un représentant du parti à la flamme, pourtant porté en tête des élections dans plus d’une commune sur deux lors du premier tour des élections législatives anticipées.

Des experts peu adeptes de la droite patriote

Après les journalistes et les politiques, les spécialistes :  Depuis un mois, ils sont dix-neuf à s'être succédé sur le plateau de C à vous. Toujours peu de représentants de la droite. En revanche, les opposants au Rassemblement national sont nombreux à défiler. Haïm Korsia, le grand rabbin de France, avait communiqué, sur son compte X, une consigne de vote qui avait pour but de contrer la montée du RN. Pierre Rosanvallon, écrivain, avait banalisé, sur le plateau de Quotidien, le meurtre de Thomas, à Crépol, arguant que l’ampleur qui entourait ce drame le surprenait : « des meurtres de ce type-là, on en voit très régulièrement ». Pour le militaire en retraite Guillaume Ancel, qui relaie sans fin l’idée que le Rassemblement national serait, en réalité, un valet du Kremlin. Philippe Aghion, économiste, explique en quoi le programme économique bleu marine n’a « rien de sérieux pour les financiers ».

Onze millions d’électeurs, c’est le chiffre que Marine Le Pen et Jordan Bardella invoquent pour exiger que leurs idées soient représentées dans le débat public. S’ajoutent à ces voix celles des électeurs Reconquête, voire des électeurs Les Républicains, représentés uniquemen, dans cette émission, par des béquilles de Macron. Ces voix comptent pour assurer les subventions des chaînes d’État. En revanche, l’équipe d’Anne-Élisabeth ne semble pas faire de leur représentation une priorité.

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Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

Vos commentaires

41 commentaires

  1. C dans l’air n’est pas mieux. Je me souviens de leur joie indécente , après les résultats des législatives. Depuis, je zappe. Quand je vois les critiques virulentes de la bien-pensance contre Cnews, je pense: qu’ils fassent comme moi, et changent de chaîne

  2. On peut dire EXACTEMENT la même chose de l’émission bi-quotidienne « Les Informés » (sic) sur France -Info !

  3. On a pu remarquer au fil des décennies que la politique gauchiste n’obéit qu’a une seule idéologie : Tout pour nous Rien pour les autres. Cela s’appelle la démocratie à la sauce gauchiste. Très simple, il suffit de zapper certaines émissions ;
    Victoeine31

    • De zapper surtout tout ce qui est informations , débats, émissions politique, séries française qui sont pratiquement toutes orienté a gauche sur toutes les chaines du soit disant service publique , reste les documentaires et les jeux ; sinon regarder National Géographique , c’est dépaysant .

  4. Un petit mot sur les audiences aurait été utile. C A VOUS est en terme d’audience très régulièrement et assez largement battu par QUOTIDIEN et TPMP

  5. Comme nous payons aussi ce dîner, quotidien, offert aux invités, mais cela vous a semble t-il échappé madame l’étudiante en journalisme. Quand on choisit de dénoncer, ce qui est louable, alors il faut tout dénoncer!!!

  6. ricanements caricaturaux quotidiens financés par nos impôts, émission de propagande à la gloire de la bien pensance !

  7. « C à vous », « C ce soir », « C politique », voire même… »C dans l’air » : toutes un peu « ejusdem farinae » quant à la diversité de la représentation politique, non ? Obsession de la lettre C…J’ai souvent tendance, pour ma part, à me réciter en moi même le vieil adage anarchiste : « mort aux C…! »

  8. Dont acte de tout ce que vous dites ! Mais le plus étonnant c’est ce que vous ne dites pas: pourquoi alors personne ne saisit l’ARCOM ou pourquoi une pétition officielle n’est pas organisée par la droite ? Je comprends que le Président de l’ARCOM est désigné par le Président de la République mais quand même il est tenu à plus d’objectivité !

  9. Cette émission est l’exemple même de la non pluralité ! Là, nous avons affaire à des militants ; des purs et durs.

  10. On ne changera rien sur ce sujet actuellement. Barnier a besoin de « pasde vaguisme » pour subsister. Celà m’étonnerait qu’il s’attaque au mammouth audiovisuel.

  11. Mais quand va t on privatiser toutes ces chaines qui n’ont rien de public ,mais qui sont des repaires d’entre soit ?? Et il faudrait qu’ils apprennent à gérer leurs finances pour survivre !!

  12. Moi, je m’en fiche = je ne regarde plus la Tv depuis 20 ans environ (« j’allume mon cerveau » comme dirait L Fouché) et n’écoute plus la radio depuis environ 25 ans! Je ne regarde pas les médias Internet de gauche ou macronistes.

    Si tout le monde boycottait, je suis certaine que cela changerait.

  13. J’avoue me servir de l’émission «  C dans l’air » pour m’endormir tous les soirs . Et ça marche ! Le ronronnement lénifiant de ces gens toujours d’accord entre eux est juste ce qu’il faut pour faire venir le sommeil .

  14. Il parait évident que les médias de l’audiovisuel public ont un penchant à gauche , et donc diffusent l’idéologie représentative de ces partis . Avec un certain recul et plus de maturité due à l’expérience on se rend compte du matraquage sournois qu’ont diffusé tous ces médias au fur et à mesure des années et ce dans tous les secteurs télévisuels et radiophoniques (émissions politiques mais pas que , émissions culturelles ou divertissements en tout genre , et surtout téléfilms , feuilletons et séries qui eux permettent de distiller l’idéologie bien-pensante à dose « homéopathique » ). OUF !!! nous sommes sortis de ce « goulag » .

  15. Et que fait l’Arcom ? Pascal Praud nous explique régulièrement qu’il ne peut recevoir Sarah Knafo plus de quelques minutes car il est très surveillé sur les temps de parole, y compris en dehors de toute campagne électorale. C’est contradictoire avec ce que vous dites sur l’absence d’obligations hors campagne il me semble. Car ce qui se passe sur C à Vous se passe en fait sur tout le service public. Sur France Info, la moitié des invités de la matinale sont LFI ou EELV.

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