C8 supprimée : la Macronie reformate le paysage audiovisuel
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Champagne à l’Élysée ! Au temps de l’ORTF, le poids de l’État sur l’information était un peu voyant. Macron fait beaucoup plus fin. BFM TV ? Chez l’ami Rodolphe Saadé (lire l’article publié ce 23 juillet). C8, la chaîne d’Hanouna ? Ouste ! Fermée. L’Arcom a rendu publique la décision la plus attendue de l’année : la plupart des chaînes pourront continuer à exploiter tranquillement leur fréquence, notamment TMC et sa star très à gauche Yann Barthès, en dépit de quelques dérapages. Mais deux équipes éditoriales, celles de NRJ 12 et de C8, se rendront dans quelques semaines à l’Arcom, quai de Grenelle à Paris, la tête couverte de cendre tels les pénitents d’autrefois, pour rendre les clés.
Pourquoi ? Le système est bien fait. En France, le droit d’émettre n’appartient pas aux chaînes. Les fréquences TNT, comme les fréquences des chaines hertziennes (TF1, France 2, M6…), comme les fréquences radio (Europe 1, RTL, France Inter…), appartiennent à l’État. Charge à l’Arcom d’attribuer les fameuses fréquences et de faire la police. Une façon plutôt restrictive d’interpréter la Déclaration des droits de l’homme du 26 août 1789 : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. » Mais c'est la France qui se rapproche, toutes sirènes hurlantes, des républiques bananières.
L'Arcom, structurellement proche du pouvoir
Or, en France, le gendarme de l’audiovisuel, l’Arcom, est une instance très très politique. Et très macroniste. Parmi les neuf « sages », le président de l’Arcom a été nommé en 2022 par… le président de la République Emmanuel Macron, en toute simplicité. Trois des huit membres restants ont été nommés par le président de l’Assemblée nationale en 2022 et 2023, donc soit par la macroniste Yaël Braun-Pivet, soit par son prédécesseur le macroniste Richard Ferrand. Quatre membres de l’Arcom sur neuf, dont le président (sa voix est prépondérante), doivent donc leur (très confortable) poste au pouvoir en place. Restent trois membres désignés par le président du Sénat (de droite) et deux respectivement par la première présidente de la Cour de cassation et le vice-président du Conseil d’État. Pas à l'abri, non plus, de l'influence du pouvoir.
Le même Arcom avait justement consciencieusement préparé le terrain en bombardant de sanctions historiquement sévères la chaîne C8, ce qui permet au média d’État RFI de titrer : « Médias: l’Arcom écarte C8, la chaîne la plus sanctionnée de la télévision française. » En quelques années, C8 a écopé de… 7,6 millions d’euros d’amendes ! Du jamais-vu. L'animateur vedette de C8, Cyril Hanouna, qui appela un Macron tout miel, en direct dans l’une de ses émissions, est soudain passé dans la catégorie des menaces pour la République (lire aussi l'article de Gabrielle Cluzel).
Contactée par BV, C8 se contente de préciser : « Nous ne faisons pas de commentaire à date. » La chaîne peut faire appel de la décision devant le Conseil d’État… qui a été lui-même d’une étrange sévérité, ces derniers temps, vis-à-vis des chaînes du groupe Bolloré. Le système est bien fait...
« On marche sur la tête »
La surprise semble réelle, au sein des équipes de C8 désormais menacées. Contactée par BV, une salariée résume le sentiment général : « Je suis choquée. » Le directeur général de Canal+ France en charge des antennes et des programmes, responsable de C8 et de CNews au sein du groupe Canal+, ne cache pas son indignation, sur X : « On marche sur la tête !, écrit Gérald Brice-Viret. Je suis comme beaucoup, sous le choc de l’annonce de l’Arcom de retirer sa fréquence à C8. Comment peut-on comprendre cette décision inédite dans l’histoire de la TNT (télévision numérique terrestre) vis-à-vis d’une chaîne qui a participé de sa popularité ? » Jusqu’ici, une seule chaîne avait subi cette sanction suprême, le retrait de sa fréquence, la petite chaîne Numéro 23, dernière de la classe de la TNT, après une incroyable carambouille. Mais la décision du CSA, ancêtre de l’Arcom, avait été… cassée par le Conseil d’État ! La situation de C8 n’a rien à voir. Avec 3,1 % d’audience moyenne en 2023 (soit plus que CNews), selon Médiamétrie, elle est « la première chaîne de la TNT », rappelle Gérald Brice-Viret, qui ajoute : « Quel mépris pour le public ! »
À gauche, une joie mauvaise parcourt les détracteurs des médias Bolloré, d’autant que la fréquence de leur cible principale, CNews, est renouvelée pour dix ans. Dur à vivre. Et que le projet mal ficelé de la télé d’extrême gauche Le Média est retoqué.
Mais à droite, les responsables politiques ne s’y trompent pas : ils voient l’évidence d’une décision politique. « Le groupe À Droite d’Éric Ciotti dénonce un scandale démocratique », écrit-il sur X. Ce groupe proposera une modification de la loi pour « garantir la liberté d’expression ». De son côté, Jordan Bardella n’est pas dupe : « La gauche, qui ne supporte aucune remise en cause de son hégémonie culturelle, aucune expression différente de la sienne, a eu le scalp de C8 en faisant pression sur une autorité "indépendante". » À l’heure où nous publions, Bruno Retailleau, qui avait fait état de « menaces sur C8 », n’a pas réagi.
Des médias gentils avec le pouvoir
La gauche a raison de se réjouir maintenant – sans beaucoup d’égards pour la casse sociale inévitable –, car la suite risque d’être amère : Hanouna a assuré à ses équipes qu’elles seraient bien à l’antenne à la rentrée. Deux des chaînes de Bolloré, CStar ou Canal+, se feront un plaisir d’accueillir le trublion.
Enfin, dernière couche politique à ce dossier décidément trouble : l’Arcom a choisi, pour remplacer C8 et NRJ 12, deux chaînes qui ne risquent pas de donner des cauchemars au Président Macron. La première, OFTV, est une émanation du puissant groupe Ouest-France, qui ne brille pas par son esprit critique envers le pouvoir... La seconde, Réels TV, est financée par le milliardaire tchèque Daniel Křetínský, qui fit très peur à la Macronie en acquérant Marianne et en rentrant dans Le Monde, mais qui n’a cessé, depuis, de montrer patte blanche en revendant Marianne (en cours), en cédant ses parts dans Le Monde (en 2023) et en investissant dans Elle, dans le très gauchiste Loopsider (qui sera impliqué dans la nouvelle télé), sans oublier le prêt de 15 millions d’euros sans conditions à Libération, en 2022…
Les moutons médiatiques seront bien gardés ! Tout ce petit cénacle de censeurs chics devrait relire le sage Alexis de Tocqueville : « En matière de presse, il n'y a certainement pas de milieu entre la servitude et la licence. Pour recueillir les biens inestimables qu'assure la liberté de la presse, il faut savoir se soumettre aux maux inévitables qu'elle fait naître. »
110 commentaires
L’ARCOM est une Autorité Publique Indépendante. Le collège de l’Arcom comprend neuf membres : trois désignés par le président du Sénat, trois par le président de l’Assemblée nationale, deux respectivement par le Conseil d’État et la Cour de cassation, tandis que son président est nommé directement par le Président de la République.
Cette composition garantit évidemment son indépendance et son impartialité.
Mais bien sûr !
L’Arcom est une autorité politique !
La démocrature macronienne a eu la peau de c8, la consolation vient du maintien de Cnews et je suis heureux de voir la mine verdâtre des LFI ce matin malgré ma colère car c’est un pan de notre liberté de parole qui s’en va même si je n’était pas fan d’hanouna il y avait de bonnes émissions sur c8.
Toujours pas de gouvernement mais bonjour la censure qui elle marche plein gaz !
La France est un pays communiste. Même quand la Droite est au pouvoir, ce sont les collectivistes de la gauche caviar qui écrivent la musique.
Liberté de la presse ? Plus en France apparemment
La diffusion par le satellite fransat est toujours disponible et par les box internet.
Sinon l’arcom officine socialiste cree en 1981 par Mitterrand est bien de gauche. Alban de Nervaux nommé directeur général de l’Arcom
Guillaume Blanchot, ancien directeur général de l’Arcom, avait annoncé quitter ses fonctions pour rejoindre la Cour des comptes lundi. Alban de Nervaux était auparavant membre du Conseil d’État.
La femme du nouveau directeur général de l’ARCOM est directrice d’un think tank pro-migrants.
80 000 euros de rémunération, 1,5 millions versés par Soros : qui se cache derrière l’association “Destin commun” qui cherche à imposer des migrants en zone rurale
L’Empire « macroniste » empire encore et décervelle au son du clairon ! Les MÉDIAS sont bradés à des milliardaires. Les PUBS, stéréotypées et chantées en anglais, ruissellent jusqu’à 30 minutes par heure, nuit après jour. L’argent coule à flots. Et l’Arcom, « BASTILLE » des « CHAÎNES », « laisse faire, laisse passer »…
On n’a plus rien à envier à l’URSS … Pensée unique sur toutes les chaines publiques ou privées, QRcodes dans tous les sens pour faire la moindre chose, carburants hors de prix, controles techniques et radars pour limiter les déplacements du peuple, démarches sans fin pour pouvoir retarder ou empêcher les gens d’avoir accès à leur argent et permettre sa confiscation prochaine, évolution logique qui leur permettra de nous transformer en serfs sans qu’aucun media ne hausse le ton pour nous defendre.
Écœurant. Je suis outrageusement scandalisée. C’est une honteuse ignominie. Je n’ai pas de mots assez forts pour décrire ce que je ressens. Dans l’autre article sur le sujet, j’exhorte Vincent Bolloré à ne pas se laisser faire, à chercher des solutions. Croisons les doigts…
Que dire devant tant d’injustice et d’immoralité ? la liberté d’expression est illusoire dans notre pays des soi-disant droits de l’homme . Cette suppression me fait penser à la dictature chinoise où tout doit relayer le communisme chinois. J’espère que les spectateurs éviteront les chaînes paillassons de macron. Nous sommes en dictature à la merci d’un malade qui se prend pour Dieu.
L’arcom,comme les conseils constitutionnel et d’état ou les prefets sont juste des outils du pouvoir en place et nommés par lui…de plus,avec le cinéma faut par le » nfp » l’arcom obtempere..au cas où…
Le totalitarisme progressiste est en marche. Les pions ont été placés ces dernières années. Maintenant, l’offensive générale à lieu. Ainsi, nous attendons le résultat du DSA ( Digital Service Act) européen de l’inénarrable M.Breton, homme-lige macronien, sur les sites alternatifs d’information. Le « discours de haine » va permettre au camp du bien, du beau et du vrai de faucher toute opposition digitale, soyez-en certains.
Franchement, vous avez envie de prendre la défense d’Hanouna ? Pas moi… il ne me manque pas !
Je n’ai jamais regardé Hanouna mais qu’il soit viré alors que l’autre individu Barthes soit toujours aux ordres est tout simplement ignoble , à l’image des électeurs de ce macron
Scandaleux tout simplement .
Achetez tous une « smart tv » uniquement connectée sur la Wi-Fi, et vous choisirez exactement ce que vous voulez regarder.
Vous ferez l’économie d’un abonnement outrageusement cher pour les services reçus.
C’est faire un pied de nez à l’Arcom.