Caen : le grand enfumage de Gabriel Attal sur l’immigration

Sur le marché, Gabriel Attal parle avec une militante de la cause des sans-papiers. Des propos révélateurs.
Attal à Caen

Bain de foule un peu frais, ce dimanche matin, sur le marché de Caen, pour Gabriel Attal qui a décidé, après le CHU de Dijon, les Yvelines et les Hauts-de-France, d'aller « à la rencontre des Normands ». Histoire de joindre l'utile (discussion avec une opposante à la loi Immigration) à l'agréable, même si ces multiples déplacements commencent déjà à agacer. Notre sémillant chef du gouvernement a profité de son déplacement pour taper la causette avec une militante de la cause des sans-papiers et parler de ce qui préoccupe une majorité de Français : l'immigration.

Le formidable exercice d'équilibriste de Gabriel Attal

Tous les Caennais vous le diront. Dans le centre-ville, chaque samedi après-midi de l'année, les rues commerçantes sont squattées par les contestataires en tout genre : gilets jaunes, activistes écologistes, adversaires de la réforme des retraites, militants de la cause LGBT, antifas et/ou partisans de la Palestine défilent au gré de l'agitation politique du moment. On s'invective, on manifeste, on bat le tambour et on se travestit. Depuis le début du mois de décembre, les opposants à la loi Immigration s'y donnent la main pour former une chaine humaine, symbole d'une fraternité qu'on peine à définir. Ces amis des migrants sont actifs dans la région. Sans relâche, ils squattent, assignent les élus en justice, nourrissent, réclament des logements et font le siège des conseils municipaux pour les Soudanais de Ouistreham et autres sans-papiers syriens, biélorusses, afghans, etc. Une mobilisation qui s'est renforcée à mesure des annonces de saturation des services d'hébergement par la préfecture, de la météo et du vote de la loi Immigration.

C'est donc tout naturellement qu'une militante de la cause a profité de la venue de Gabriel Attal pour l'interpeller :

- « Toutes ces familles qui sont à la rue, c'est inhumain de voter une loi pareille, explique la militante. On a tellement besoin de gens comme ça. Ils sont utiles dans plein de métiers ! »

- « Je ne vous rejoins pas sur le constat, mais attendons de voir la décision du Conseil constitutionnel, je ne dis pas le contraire », répond Gabriel Attal, avant d'ajouter : « Vous avez raison, on en a besoin, on est d'accord sur la philosophie, on se rejoint. En effet, on a besoin de ces gens-là et, d'ailleurs, on va en régulariser 10.000 et puis on va continuer à en accueillir. »

Un admirable exercice d'équilibriste pour un Premier ministre rompu à la technique du « en même temps ». À la fois rassuriste à droite et complaisant à gauche, Gabriel Attal parvient à affirmer en même temps : la jauge est pleine, c'est intenable mais on en a besoin, donc la France va continuer à accueillir d'autres migrants. Bonhomme, il se vante de la régularisation à venir de 10.000 travailleurs clandestins, une des seules mesures de la loi dont on sait qu'elle sera appliquée. Car, après lessivage et récurage du texte par le Conseil constitutionnel, que restera-t-il des quotas migratoires, du conditionnement des prestations sociales ou du durcissement programmé des conditions d'accès au regroupement familial ? Après le 25 janvier, la loi épouvantail de la gauche risque fort d'être réduite à sa portion congrue...

Sans l'Europe, on n'avance pas

Mais le plus intéressant, dans cet échange de rue - qui a sans doute échappé à beaucoup -, éclate lorsque Gabriel Attal ose : « Je vais vous dire, ce n'est pas une question de murs, c'est une question d'organisation, et notamment au niveau européen, et je sais que je suis sur une terre qui sait ce qu'elle doit à l'Europe et à quel point on a besoin de l'Europe pour avancer. » Une rhétorique que seuls quelques initiés peuvent comprendre. Car qui, parmi les Français étourdis par le remue-ménage autour du vote de la loi Immigration, a compris l'essentiel ? Ce n'est pas à Paris que s'écrit la grande histoire des migrations, mais à Bruxelles.

Au siège de la Commission européenne, à la veille de Noël, ce 20 décembre, et presque en catimini (qui en a parlé, en dehors de BV ?), était signé le Pacte européen sur l'asile et la migration dans lequel se joue la véritable politique migratoire en Europe. Si le texte doit encore être adopté par le Parlement européen - une formalité qui devrait être expédiée avant les élections de juin, au cas où la majorité changerait de camp -, c'est ce jour-là que les bases ont bel et bien été posées. La souveraineté française est ligotée par l'adoption du « mécanisme de solidarité entre les États membres pour l'accueil des migrants » : il programme autour de 120.000 nouvelles entrées annuelles. Ainsi, chaque pays signataire sera contraint d'accueillir son quota de migrants sous peine de verser une amende chiffrée à 20.000 euros par individu refusé.

La « démocratie » européenne a voté le texte malgré le veto de la Hongrie, sans l'avis des peuples, ni consultés, ni même informés. Seuls quelques communiqués émanant du RN et de Reconquête - à trois jours de Noël - ont tenté d'alerter. Gabriel Attal peut toujours manier le chaud et le froid, créer des écrans de fumée, déambuler et promettre tout et son contraire, le Conseil constitutionnel détricoter et la gauche gesticuler, la France s'apprête à accueillir d'autres migrants par milliers. Son sort est désormais scellé.

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Sabine de Villeroché
Journaliste à BV, ancienne avocate au barreau de Paris

Vos commentaires

51 commentaires

  1. « ……à quel point on a besoin de l’Europe pour avancer.  » Étrange cette observation ! La Suisse ne semble pas regretter de ne pas être intégrée à l’Europe . Et se porte assez bien .

  2. Attal comme son maître à penser en a rien à faire de la France , pour ces deux là , seule l’UE et sa dictature compte .

  3. On a besoin d’eux seulement à cause de nos lois stupides qui privilégient le chômeur professionnel et dissuade nos femmes d’engendrer . La population diminue et il faut bien compenser mais c’est au péril de la Nation .

  4. Je propose une loi : Que tous les pro-migrants accueillent chez eux un migrant avec femme(s) et enfant(s)…

  5. Ne nous enthousiasmons pas pour les nouveaux membres du gouvernement ! M. Attal ne fera rien concernant l’immigration : ce qui est la question de vie ou de mort pour la France. Mme Dati continuera à jeter par les fenêtres l’argent que Mme Abdoul est si fière d’avoir obtenu. Mme Oudéa, qui commence par s’excuser, ne sera pas de taille à réformer l’Education. M. Macron l’en empêchera ainsi que les syndicats. Cette dame, qui a si peur de ce qu’on dit d’elle, n’aura jamais la force de résister au politiquement correct. Elle n’a rien dit de ce qu’elle voudrait faire : signe qu’elle n’a aucune idée de ce qu’il faut faire.
    En bref l’immobilisme est En Marche.
    En attendant l’heure d’agir, il faut renverser la majorité au Parlement Européen.

  6. Maintenant nous savons que notre 1er ministre est une potiche auprès de UE,et en plus il reconnais de régularisé plus de 10000 migrants règulièrement,notre 1er ministre est un pros migrants,mais cela nous le savons depuis longtemps avec le partis de Macron.

  7.  » Sans relâche, ils squattent, assignent les élus en justice, nourrissent, réclament des logements et font le siège des conseils municipaux. » Question : qui paye?

    • Vous et moi bien sûr ceux qui en redemande dans leur grande majorité, distributeurs de moraline ne travaillent pas et ne paient donc probablement pas d’impôts puisqu’ils passent leurs temps à défiler

  8. amende de 20 000 euros par migrants si on refuse de les prendre, on va les refuser, un mineur isolé nous coute annuellement 50 000 euros on évitera de dépenser 30 000 euros par individus et sa désengorgera nos tribunaux, par contre Attal (ex ministre des comptes publics) a déjà annoncé 1 semaine après sa nomination une augmentation budgétaire pour la santé de 32 milliards entre 2024 et 2028, une semaine à 32 milliards sa démarre fort, quand aux activistes normands, ils pourraient les accueillir chez eux les migrants en créant des espaces de culture française et agricole, eux qui saccagent les exploitations des travailleurs.

    • nous serions bien capable en France avec ce gouvernement de payer 20000€ et demander a Bruxelles de nous les envoyer malgré tout afin de pouvoir débourser les 50000 qu’ils nous coutent déjà

  9. A propos de Caen je n’ai jamais pu savoir pourquoi il y avait dans cette villes des Mongols. C’est top secret

  10. « le texte doit encore être adopté par le parlement européen » on en est là et c’est souvent dit placidement par les médias. La loi doit encore passer au parlement, disent les médias belges. Et aucun média n’évoque l’idée que c’est le parlement qui fait les lois et les présentent aux exécutifs qui, comme le mot le dit, exécutent !

  11. Révoltant ! Attal cultive le relativisme, au coeur de la pensée franc-maçonne, si bien décrite par Serge Abad Gallardo. Et bien puisque tout se vaut, pourquoi ne pas envisager de nommer au gouvernement des clandestins sans-papiers ? Leur niveau culturel étant peut-être supérieur à celui de certains ministres actuels !!!

  12. Tout ce gouvernement nous prend pour des imbeciles attardés. Ils ne feront Rien contre le grand remplacement..,.la France ils s’en moquent.

    • Comme je l’ai déjà dit : « on est foutu ». avec Ursula et Macron aux manettes de l’UE, c’est plein gaz sur l’anéantissement des pays et l’esclavagisme pro…US, ONU, OMS…Relisez 1984…

  13. Le problème est qu’on risque d’arriver à des solutions du style milices privées pour mettre de l’ordre… surtout dans les campagnes où le gouvernement serait tenté de caser des immigrés en surnombre en ville… ça va devenir très difficile…

  14. Bref, si j’ai bien compris, c’est l’autorité de Bruxelles qui décide, qui ordonne et qui dirige notre pays, alors fort logiquement étant donné que la France est devenue une province de l’UE à force de traités en tous genre de pourquoi continuer à « nourrir » tous ces Politiques qui ne servent plus à rien ? Nul besoin de gaver tous ces ministres et députés s’amusant à légiférer bruyamment pour s’occuper et tenter de justifier leurs juteux salaires. A un moment donné il faut savoir ce que l’on veut, gérer les affaires et le devenir du Pays ou jouer à la potiche ! De là à évoquer un frexit, il n’y a qu’un pas.

  15. Toute la presse s’est enflammée lord de la nomination du premier ministre. Même celle dite d’opposition, ce qui est regrettable. Maintenant que les masques commencent à tomber, l’heure de la douche froide arrive. La supercherie n’aura pas fait long feu, l’immigration redevient un atout dans le langage macronien, fidèlement calqué sur celui de l’europe.

    • Je n’ai pas cru une seconde à toute cette mascarade et je l’ai dit haut et fort dès le début de tout ce cirque. « Attendez-vous »…Philippot, de Villiers, de Gaulle venez à notre secours, on n’en peut plus. Et dire qu’il va falloir tenir jusqu’en 2027! À moins que…FREXIT? Destitution?…Révolution?…

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