Canada, Mexique, Colombie… Et si la France adoptait la méthode Trump ?
On pense ce qu’on veut de la méthode Trump, elle a pour elle d’être efficace. Deux semaines après son entrée en fonction, le président américain obtient du Mexique et du Canada qu’ils contrôlent leurs frontières et luttent contre le trafic de drogue - alors qu'ils ne le voulaient pas ou n’en auraient pas eu l’idée sans lui.
Retour en arrière. Le 1er février, les États-Unis officialisent l’annonce de droits à 25 % imposés à leur voisin du sud et à leur voisin du nord. Le soir même, Justin Trudeau, Premier ministre démissionnaire mais toujours aux manettes, réplique que le Canada fera de même à l’égard des USA. La présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, annonce elle aussi de futures augmentations des droits de douane pour les produits américains. Un économiste explique que « Donald Trump pénalise les Américains, mais [que] l’Europe peut rafler la mise » face à des États-Unis « rabougris ». Soit.
La guerre au fentanyl est déclarée
Coup de théâtre, le 3 février. Fièrement, Justin Trudeau et Claudia Sheinbaum annoncent que l’augmentation des droits de douane est reportée pour un mois. Le Monde laisse entendre qu’ils ont fait plier Trump et y voit « une marche arrière brutale du président américain, sous la pression de Wall Street ». En fait, Trump a téléphoné à Trudeau et Sheinbaum et obtenu ce qu’il voulait.
Le Premier ministre canadien énumère à quoi il s’est engagé vis-à-vis de Trump : un « plan frontalier de 1,3 milliard de dollars […] et plus de ressources pour lutter contre le trafic de fentanyl ». Les cartels mexicains vont être gérés comme « des entités terroristes ». La présidente mexicaine affirme que son pays renforce « immédiatement » sa frontière « avec 10.000 membres de la Garde nationale pour empêcher le trafic de drogue du Mexique vers les États-Unis, en particulier le fentanyl ».
Mais à quoi joue donc Trump?
C’est ce que Mme Sheinbaum appelle « une bonne conversation » et M. Trudeau « un appel productif ». Les apparences sont sauves, même si les deux communiqués, identiques dans la forme, semblent leur avoir été dictés par Trump. Les journaux français continuent de s’étonner: « À quoi joue Trump avec les droits de douane ? », s'interroge 20 Minutes. RFI se penche sur « les raisons du renoncement de Donald Trump ». Il ne s’agit pas de laisser entendre que, peut-être, il a gagné…
C’est pourtant le cas. Lui, Trump, se charge des frontières américaines. Mais si, de l’autre côté, ni Trudeau ni Sheinbaum ne veillent sur les leurs, le système est imparfait. Désormais, le contrôle sera double, et double la difficulté pour les passeurs de migrants et de fentanyl - cette drogue de synthèse dans laquelle Le Figaro voit un « alibi de Donald Trump pour sa guerre commerciale ». Inversons la proposition : la guerre commerciale est un alibi pour obtenir que le Mexique et le Canada luttent contre le fentanyl (lequel est à l’origine de 500.000 morts aux USA en vingt ans).
Un modèle transposable en France
Il n’y a pas de fatalité migratoire, ni de fatalité du trafic de stupéfiants. Sans que cela rende le combat facile, c’est une question de volonté politique. Avec le Canada, le Mexique et, précédemment, la Colombie, Trump prouve qu’on peut imposer sa volonté à ses interlocuteurs - question de courage et d’habileté. Et l’on pense à la France où, lorsque la volonté politique d’expulser les délinquants affleure, le courage d’aller au bras de fer fait défaut.
Trump vient de montrer à Macron comment il devrait procéder avec Tebboune. La France notifie le gel des avoirs, la fin des visas et la taxation des dattes à 25 %. Le lendemain, l’Élysée passe un coup de fil amical à El Mouradia, le palais présidentiel. Le surlendemain, Boualem Sansal est échangé contre un quarteron d’influenceurs islamistes et tous les clandestins et délinquants qu’on peut. Hélas, l’aboulie, la faiblesse et l’idéologie d’Emmanuel Macron rendent vain, pour le moment, l'espoir que la France suive l’exemple donné par Trump.
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3 commentaires
Le plus drôle c’est que macron et sa copine VDL veulent faire « plier » TRUMP et les USA ! …
Comme ils ont fait « plier » POUTINE et la Russie ! ? …
Claudia Sheinbaum vient d’envoyer 10.000 militaires a la frontière nord
Pour quoi faire?