Candidats de droite : la farandole des desserts
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C'est un passage obligé dans de nombreux restaurants : au même titre que « Désirez-vous des apéritifs ? » ou « Bonne continuation d'appétit », il y a la « farandole des desserts » (à ne surtout pas confondre avec la « ronde des fromages », ça va de soi). On y trouve généralement un assortiment de mignardises plus ou moins déstructurées ou revisitées qui laissent parfois le client sur sa faim.
Ainsi de la primaire de la droite : après Valérie Pécresse et Philippe Juvin, voici donc Michel Barnier et Éric Ciotti. Ça n'en finit pas. Éric Ciotti, c'est le retour du droit du sang. Michel Barnier, la régulation de l'immigration. Valérie Pécresse et Philippe Juvin sont peu ou prou sur une ligne similaire. « Encore un peu de sauce sécuritaire sur votre droite molle ? Non merci, je vais vomir. »
C'est amusant, cette profusion de réformateurs courageux dont la main ne tremblera pas et dont les décisions clivantes seront prises sans hésitation. C'est d'autant plus amusant que ces candidats, chiraquiens ou sarkozystes, n'ont cessé de dénoncer les diagnostics du Front national, devenu Rassemblement national. Stigmatiser l'immigration, c'était mentir. Quand le réel est devenu indéniable, ce n'était plus faux, mais c'était toujours mal. Maintenant, ce n'est plus mal, c'est même nécessaire, mais il est presque trop tard, comme semble le confirmer le récent compte rendu de France Stratégie (dépendant de Matignon) sur le changement de peuple qui s'opère sous nos yeux. Ils sont forts.
Face à cette écœurante farandole, un deuxième tour Macron-Le Pen, caricatural de part et d'autre, semble être l'option la plus vraisemblable. La question de savoir qui sortira vainqueur de la primaire, c'est-à-dire qui aura le privilège d'arriver, au mieux, en troisième position, ne risque donc pas de passionner les foules. Mais eux, ils y croient.
Le vieux monde n'est donc pas mort, on en est plus certain que jamais : le macronisme, c'est le recyclage des strauss-kahniens, la part belle aux traîtres, le copinage et l'affairisme à tous les étages. Le marinisme, c'est la dédiabolisation jusqu'à l'insipidité. Les Républicains, c'est l'éternel retour des vieux pros de la politicaillerie qui n'ont pas compris, eux non plus, que la situation était un peu plus grave qu'en 1995 ou 2007.
Pendant ce temps, une centaine de jeunes LR demandent à Éric Zemmour de se présenter à l'élection présidentielle, estimant - et comment les blâmer ? - que l'offre de leur parti n'est pas à la hauteur. Décidément, vivement la rentrée...
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV
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