Cannes 2024 : un festival de bien-pensance

©Wikipedia/Horizon06
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La 77e édition du Festival de Cannes est officiellement ouverte. Sur la Croisette se pressent déjà tout le gratin du cinéma français et également les grandes stars d’Hollywood. Meryl Streep, à qui sera décernée la Palme d’or d’honneur, Greta Gerwig, réalisatrice de Barbie et présidente du jury, Kevin Costner, Richard Gere, Demi Moore ou encore Selena Gomez sont attendus sur le tapis rouge pour gravir les 24 « marches de la gloire » devant les caméras du monde entier. Mais sous les strass et les paillettes, le Festival de Cannes continue d’être le temple du politiquement correct. De quoi faire dire à Sarah Knafo, sur la matinale de France Télévisions : « Notre Festival, qui était notre fierté, est aujourd’hui pris en tenaille entre le politiquement correct, avec une pression sur la sélection et le palmarès, et maintenant des rumeurs de scandale. »

 

Une édition féministe

 

« On a décidé de faire un Festival de Cannes sans polémique. » À quelques heures de la cérémonie d’ouverture, alors que l’ombre d’un scandale MeToo et la menace d’une grève des précaires du cinéma planent au-dessus de la Croisette, Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, promet une édition « pacifiée, joyeuse et généreuse ». À ceux qui l’interrogent sur les possibles révélations de scandales sexuels qui pourraient entacher cette 77e édition, l’homme balaie d’un revers de main ces rumeurs et promet une « grande fête » portée par une sélection et un jury engagés.

Si les féministes du collectif 50/50 qui œuvrent au respect de la stricte parité - parfois au détriment du bon sens artistique - dans la réalisation et la production des films regrettent que « seulement 21 % » des films de la Sélection officielle aient été réalisés par des femmes, la 77e édition du Festival de Cannes s’annonce résolument féministe. Déjà en 2018, 82 femmes, menées par Cate Blanchett, avaient gravi les célèbres marches de la Croisette pour dénoncer une présumée invisibilisation des femmes dans le septième art. Cette année encore, dans un entretien accordé à Variety en avril 2024, Thierry Frémaux donne le la. « À Cannes, quand nous hésitons entre deux films, nous choisissons toujours le film réalisé par une femme », promet le délégué général, faisant fi de toute égalité et sens de la critique artistique.

Et pour marquer encore plus le virage féministe du festival, le jury, composé de cinq femmes et quatre hommes, est cette année présidée par la désormais célèbre Greta Gerwig, réalisatrice américaine du film Barbie et icône féministe à la mode. Et qui dit édition féministe dit également Camille Cottin en maîtresse de cérémonie. L’actrice, rendue célèbre par la série Dix pour cent, ne cache pas, elle non plus, son engagement féministe. Soutien du collectif 50/50, celle qui se décrit comme une « féministe engagée » est à la tête de Malmö Productions, une société de production qui « développe des documentaires qui se saisissent des enjeux sociaux majeurs - droits des femmes, lits LGBTQIA+, égalité des chances - en les abordant d’un point de vue féministe et inclusif ». L’actrice au talent indéniable ne limite pas son engagement à la cause des femmes. Récemment, elle apparaissait ainsi à l’affiche du film Quelques jours pas plus, un long-métrage sur l’accueil et l’aide aux migrants.

Dans le jury, on peut également citer la présence d’Omar Sy. L’acteur français, réclamé des deux côtés de l’Atlantique, n’hésite pas non plus à prendre parti sur les sujets d'actualité. En 2020, il dénonçait ainsi « les violences policières » en France. Trois ans plus tard, il apportait son soutien à la famille de Nahel, adolescent tué après un refus d’obtempérer à Nanterre. Plus récemment, sur le plateau de Quotidien (TMC), l’acteur d’Intouchables appelait les Français à « se réveiller » pour lutter contre l’extrême droite.

 

Les films LGBT à l'honneur

 

À cela s’ajoute une sélection où les films LGBT sont à l’honneur. En Sélection officielle, on peut notamment citer le dernier long-métrage de Jacques Audiard, Emilia Perez, qui raconte l’histoire d’un chef de cartel qui, désireux de se retirer des affaires, décide de devenir « la femme qu’il a toujours rêvé d’être ». En 2023, le groupe Rassemblement national à la région Île-de-France, dénonçant un film qui « semble présenter le transgenrisme comme une rédemption », avait tenté d’annuler les subventions accordées au projet. Le film roumain Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde, également en Sélection officielle, retrace quant à lui le parcours d’un adolescent qui découvre son homosexualité. Dans la catégorie « Un certain regard », plusieurs long-métrages célèbrent à nouveau l’homosexualité, comme The Shameless, qui met en scène l’amour entre deux Indiennes, ou Viet and Nam, qui montre la relation de deux jeunes mineurs. Restent, enfin, un film sur la demande d’asile d’un jeune Guinéen ou encore, hors compétition, un documentaire sur le parcours des transsexuels palestiniens.

Malgré cette sélection bien-pensante, les cinéphiles pourront tout de même se réjouir en découvrant le dernier film de Francis Ford Coppola, en Sélection officielle. Des comédies françaises plus légères sont également au programme et beaucoup attendent déjà la projection de l’adaptation du Comte de Monte Cristo, hors compétition. Sur le tapis rouge, enfin, les acteurs de la récente comédie Un petit truc en plus, dont beaucoup sont porteurs de handicap, pourront bel et bien monter les marches. Après plusieurs refus de grandes marques, ils seront finalement habillés par LVMH. De quoi égayer un peu cette 77e édition du Festival de Cannes qui n’a vraiment plus rien de transgressif…

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

28 commentaires

  1. Aïe pour moi, mon médecin, avocat, coiffeur, dentiste, locataire, sont des femmes. Je ne sais pas m’empêcher, j’aime les femmes et pour femme j’ai choisi une femme (ahahah)
    Ma femme connait mes sentiments pour elles en général et ne s’en tracasse pas, et pour ma chirurgie avec le choix entre deux, c’est encore la femme qui fut mon choix, non regretté je précise, pour une opération lourde. Pour le studio d’étudiant, j’aime bien une fille en général et depuis 35 ans je n’ai qu’un ou deux mécompte et il y en a eu une série d’année en année…

  2. C’est surtout le festival de la famille tuyau de poêle qui règle entre eux des histoires de fesses datant parfois depuis plus de 30 ans, on les appelle « des artistes » qui après avoir parfois fait fortune en France s’évadent à l’étranger pour ne pas payer leurs impôts en France puis ensuite viennent donner des leçons de morales d’extrême gauche en croyant être des hêtres humains supérieurs. En fait ils ne représentent qu’eux même et il serait intéressant d’avoir un sondage pour savoir combien ce festival de Cannes intéresse de personnes

  3. Du cinéma dégénéré? Non merci . Mais pour faire une « bonne œuvre »qui répond ? Les familles Arnault et PInault , comme d’hab .C’est vrai que c’est compliqué d’être à la fois libre et artiste….

  4. Un festival sous le signe du féminisme , avec en tête de proue la délégation MeToo , puis les has beens féminines du cinéma français , et la cerise sur le gâteau, Omar Sy , le Zorro californien, défenseur des voyous et pourfendeur de la police, un bel échantillon de la médiocrité qu’est devenu le 7eme art ; les mâles blancs n’ont plus qu’à bien se tenir sur les strapontins , laissant les fauteuils douillets aux drag queens et autres transgenres .

  5. Eurovision, festival de Cannes, flamme olympique… Impressionnant cette offensive dégoulinant de bien pensance mais ô combien agressive vers ceux qui n’entrent pas dans le moule. Et plus ils en rajoutent et plus je me sens …phobe (mettez ce que vous voulez devant)

    • et ils sont nombreux les mots qui se terminent en « phobe » qui étalent les spécificités de certains individus.

    • Ça ne donne vraiment pas envie… Et si en plus il faut se coltiner Omar Sy et sa moraline gaucho bobo, non merci ! LAMENTABLE ! Festival à boycotter, tout comme l’eurovision, les discours de Macron…….

  6. Œuvre cinématographique ayant obtenu la Plame du meilleurs film pour la 77ème édition du festival de Cannes : « Les wokes envahissent la Côte d’Azur ! »

  7. Avant, les gens se precipitaient pour voir le film ayant reçu la palme… Aujourd ’hui, quand une « œuvre » à reçu cette palme, on sait que c’est un nanar… Plus besoin de connaître le palmarès. Si le film est encense par la gauche : à fuir, IL ne fera pas 50 000 entrées. S’il est démoli on peut y aller… La preuve ? « La victoire ou la mort » dont les réalisateurs auraient été heureux de faire 100 000 entrées et qui, grâce aux critiques de gauche qui lui ont fait une excellente pub gratuite, a dépassé 300 000.

  8. Est-ce qu’un certain Omar va demander une minute de silence en l’honneur de nos agents de l’administration pénitentiaire assassinés dans l’exercice de leur fonction ? Pour ma part, je boycotte systématiquement le festival de Cannes.

  9. « …les féministes du collectif 50/50 […] regrettent que « seulement 21 % » des films de la Sélection officielle aient été réalisés par des femmes… » Il se dit que la même préoccupation agiterait la « communauté » des éboueurs dans laquelle la proportion d’hommes manipulant les poubelles serait exagérément supérieure à celle des femmes. On ne tardera sans doute pas à être informés de la position du « collectif 50/50 » sur le sujet. On ignore encore si les organisations de défense des droits liés à la transidentité s’attaqueront au grave problème de la sous-représentation de leurs protégés dans la profession.

  10. Suprême rendez vous de la pourriture idéologique en robes de soirée et smoking déjantés. Le bon migrant , le méchant blanc , le policier noir, lutter contre l’extrême droite , aider son prochain qui demain vous tuera . Ils sont tous là les transporteurs d’idées nauséabondes, ils sont tous la ceux qui depuis 40 ans forgent notre belle societe.

  11. Le « Festival » de Canne devient aussi boiteux que tout ce qu’il véhicule ! … Beaucoup de films n’auraient jamais vu « la toile » sans nos impôts tellement « ça » ressemble à tout et à rien et « ça » ne casse pas trois pattes à un canard … Et en même temps, la « flamme olympique » va y faire une séance de « déconstruction » pour bien valider tout la décadence engagée par une certaine caste de « bobo-et-tout-le-reste » ! …

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