Castaner les accueille, Estrosi tente de les retrouver avec un logiciel
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Christian Estrosi l’a annoncé avec tambours et trompettes, le carnaval de Nice donnera lieu, cette année, à une expérimentation de reconnaissance faciale sur la voie publique via le réseau de vidéosurveillance de la ville. Sur un périmètre limité, l’enjeu sera de retrouver, parmi un millier de volontaires, des personnes dont les opérateurs auront la photographie. D’après le président de la société détentrice du logiciel, il est possible "de reconnaître quelqu’un même si la photo a trente ans". Un passant de 29 ans et demi pourrait donc être reconnu à partir d’une échographie fournie par sa maman. La technologie nous aura.
Les services concernés affirment que l’expérimentation permettra de tester, entres autres scénarios, celui d’un enfant ou d’une personne âgée perdue dans la foule… Il est connu que, lors des divers carnavals, enfants et vieillards égarés sont mis à la fourrière ! Et jamais réclamés ! L’objectif consistera donc à reconnaître les odieux personnages venus au carnaval pour abandonner leur rejeton ou leur grand-mère.
Le scénario négligemment invoqué après ces deux prétextes dérisoires est celui de l’identification d’une personne dite « d’intérêt ». Enfin le cœur du sujet. Le risque terroriste. Parvenir à reconnaître, parmi des milliers de badauds, le fiché S potentiellement dangereux, le combattant revenu de Syrie, le déséquilibré connu des services de police, bref, tous ceux non reconnus par le logiciel interne de Christophe Castaner.
Globalement, le concept revient donc à laisser en liberté, voire à accueillir, des individus réputés imprévisibles, puis à tenter par la suite de les identifier dans une foule compacte grâce à un logiciel complexe, coûteux et pas du tout infaillible. Avons-nous bien compris la règle du jeu ? C’est un peu la version « lutte antiterroriste » des livres pour enfants Où est Charlie ?. Le héros en maillot à rayures rouges se trouve quelque part au milieu de dizaines de personnages… À toi, petit Estrosi, de le retrouver. Indice : il porte un long couteau à sa ceinture.
Le maire de Nice sera donc le premier candidat à s’essayer à cet Où est Charlie ? à la mode macronnienne. Les caméras sont prêtes, les cobayes aussi… Pendant la répétition générale, les véritables dangers publics sont priés de rester à l’écart. Sinon, c’est pas du jeu ! Et puis, il faut attendre que Castaner les ait tous fait revenir… On ne peut pas commencer tant que tout le monde n’est pas là !
Mais assez joué. D’accord, l’individu est identifié par le logiciel de reconnaissance faciale. Et puis ? De l’identification à l’arrestation, il y a un pas durant lequel des innocents pourront perdre la vie.
Ne serait-il pas plus efficace d’entrer le visage de Castaner dans le logiciel de reconnaissance faciale. Sur la promenade des Anglais, un tel homme peut déclencher une panique générale. À moins qu’il ne soit sur un char. Ministre en carton-pâte avec une très grosse tête ! Dans ce cas, nous ne pouvons lui garantir que les fêtards lui jettent des fleurs…
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