Castets, Philippe et Attal pressent Macron de nommer un gouvernement sans RN…

Capture d’écran © AFP
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La trêve olympique n’aura pas duré longtemps, même si les Jeux paralympiques sont annoncés pour la fin du mois. En attendant, d’autres handicapés de la politique font feu de tout bois.

Honneur aux demoiselles, Lucie Castets, ex-futur Premier ministre, vient d’adresser une lettre, aux Français en général et au premier des leurs en particulier.  À lire cette missive écrite sur le mode comminatoire, elle ne désespère manifestement pas de s’installer à Matignon : « Les électeurs et les électrices ont placé le Nouveau Front populaire en tête au second tour des élections législatives et en ont fait la première force politique à l’Assemblée nationale. C’est à ce titre qu’il est attendu du président de la République qu’il nomme un gouvernement de Front populaire. » Mieux, celle qui vient de jouer le tiercé gagnant – entretien à Paris-Match, révélation de son homosexualité et visite dans une usine, déguisée en bleu de travail –, poursuit : « Emmanuel Macron devra en premier lieu tenir compte du fait que la majorité sur laquelle il s’appuie n’est que relative et qu’il lui sera dès lors nécessaire de convaincre au-delà des rangs du Nouveau Front populaire pour construire des majorités parlementaires. »

Édouard Philippe à la rescousse !

On ne saurait mieux dire et c’est effectivement l’avis d’Édouard Philippe, ancien Premier ministre qui, lui aussi, a écrit une lettre au Président : « Les parlementaires sont contraints de travailler ensemble, sans quoi une instabilité gouvernementale inédite précipitera le pays dans une crise de régime dont nul ne sait dans quel abîme elle pourrait nous entraîner. »

Dans la foulée, et eux aussi contaminés par cette agitation épistolaire, Gabriel Attal, autre Premier ministre, et Sébastien Séjourné, ministre des Affaires étrangères et, accessoirement son ancien « mari » s’inquiètent : « Il faut trouver une nouvelle voie à l’Assemblée nationale, par le dialogue et le dépassement des clivages habituels. »

Et le RN dans tout ça ?

Le point commun entre ces trois courriers ? Ils n’ont été envoyés qu’à des interlocuteurs « choisis » ; entre gens du même monde, on se comprend. Édouard Philippe a donc mis les élus RN, LFI et ciottistes sur liste noire, tandis que Lucie Castets faisait de même des élus lepénistes, tandis que Gabriel Attal demeurait dans une certaine forme de flou artistique. Nonobstant ces élégances langagières, un fait demeure : tout ce joli petit monde fait comme si le Rassemblement national, premier parti du Parlement avec ses 126 sièges, 143 en comptant ses alliés ciottistes, n’existait pas.

LFI pris au piège

Certes, les mélenchonistes sont également exclus de fait de ce fameux cercle de la raison, même si ce dernier fut moins fine gueule lors des dernières élections législatives, lorsque prônant le front républicain contre le RN. En ce sens, les élus LFI en deviennent les véritables dindons de la farce, juste bons à faire élire des Gérald Darmanin ou des Élisabeth Borne, pour ensuite se retrouver à faire de la figuration plus ou moins intelligente au Palais Bourbon. Il est vrai qu’avec seulement 72 sièges, ils ne sont pas exactement en position de force, ce qu’Emmanuel Macron a bien compris, lorsqu'il a retoqué sèchement la candidature spontanée de Lucie Castets.

Pour paraphraser une défunte émission télévisée des plus populaires, Des chiffres et des lettres, on dira qu’en la circonstance, les premiers auront toujours plus tendance à avoir raison contre les seconds. D’où cette Assemblée arithmétiquement ingouvernable. En dissolvant cette dernière, Emmanuel Macron entendait clarifier la situation politique française. On voit le résultat.

Inutile de préciser, à en croire quelques confidences issues du premier cercle, que ça rigolerait bien au RN. On serait joyeux à moins.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

82 commentaires

  1. Castets, Philippe et Attal ne veulent pas entendre parler d’un gouvernement incluant le RN. Ca tombe bien et pour une fois tout le monde est d’accord, étant donné que de son côté le RN n’a absolument pas l’intention d’entrer dans un gouvernement de coalition avec ces gens-là, et n’a aucun intérêt à se prêter à ce jeu

  2. Visiblement tout ces parties qui refusent de travailler avec le RN , oublient que le premier parti de France par le nombre de députés est le RN .

    • Pour préserver leur avenir politique lors des prochaines échéances électorales (probable dissolution de l’AN en juillet 2025 suivie d’une nouvelle législative et surtout présidentielle en 2027), le RN et son allié Ciotti doivent absolument s’interdire d’entrer dans un gouvernement de coalition avec un premier ministre de la gauche NFP ou issu d’un bloc Macron élargi aux LDR de Wauquiez voire au petit LIOT. Le RN se compromettrait gravement et perdrait toute crédibilité auprès des électeurs français en s’alliant avec ses adversaires d’aujourd’hui…sauf cas exceptionnel pour adopter une motion de censure tendant à renverser un bloc gouvernemental pro-Macron du style Ensemble + LDR. A surveiller.

  3. Spécialistes en tous genres et en particulier des déficits budgétaires, parés jours et nuits de leur écharpe tricolore que le contribuable leur a payé osent effacer 11 millions d’électeurs et le premier parti homogène du parlement ? Nous avons dépassé le stade de la comédie pour sombrer peu à peu dans la tragédie !

  4. Après Attal, Castets ? une certaine continuité ou un nouvel épisode pour une saga dont on risquerait de se souvenir longtemps.

  5. Selon Edouard Philippe, le fameux « Monsieur 80 km/h » les parlementaires sont contraints de travailler ensemble, rappelons-lui que les députés du RN sont également des parlementaires qui de plein droit doivent pouvoir participer à ce travail collectif. Quant à la suffragette Castets, qui se voit déjà en haut d’une affiche non encore imprimée, j’aimerais savoir avec quel argent elle paye sa campagne électorale.

  6. 1) Mme Castets parle comme si elle était une déjà future première ministre. Quelle outrecuidance!
    2) Si je suis considérée comme indigne de recevoir sa lettre, parce que mise au ban de la République, je me demande pourquoi je continuerais à payer des impôts.

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