Castex à l’index
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Après l’annonce, par Jean Castex, des mesures qui vont nous être encore imposées, le mensonge et l’absurdité, enfants monstrueux du « en même temps macronien », sont plus que jamais exposés à la vue de tous.
Et même des évêques. Dès l’annonce, mardi, de la limitation à 30 personnes pour l’assistance à la messe, annonce confirmée par Jean Castex ce jeudi malgré une tentative maladroite et fourbe d’Emmanuel Macron de « rattraper le coup » avec Mgr de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, mardi soir, les catholiques se sont levés comme un seul homme - une fois n’est pas coutume. Même Mgr Aupetit, qui n’avait pas de mots assez durs pour fustiger celles de ses ouailles qui voulaient battre le parvis pour demander le rétablissement des messes publiques – son funeste « petit business » restera sans doute longtemps dans les mémoires -, s’emporte au micro de Radio Notre Dame : « Jusqu’à présent, nous avons été extrêmement loyaux envers les autorités légitimes comme saint Pierre et saint Paul nous le demandent, mais quand on va trop loin, et qu’on touche à notre conscience et à notre bon sens, cela ne va pas passer du tout. » Des mots qui, soit dit en passant, auraient été d’actualité dès le début du confinement.
Au-delà du fait que, par cette humiliation, Macron a réussi ce tour de force de rassembler à nouveau les catholiques qui, la semaine dernière, s’écharpaient sur la question des manifestations pour la messe, on espère vivement que les évêques comprennent enfin que le « dialogue » avec « les autorités légitimes » du moment n’est qu’illusion, mensonge, tromperie. Et que la légitimité des évêques dans la société française ne vient pas de leur capacité à dialoguer avec les pouvoirs publics : ils ne sont leurs interlocuteurs que parce qu’ils sont nos évêques, nos pasteurs.
Cette énième humiliation de la frange la plus policée, la plus civilisée de la société française aura de lourdes conséquences, prévient, dans les colonnes du Figaro, Maître Henri de Beauregard : elle signe, en effet, « une rupture de la confiance entre les catholiques et l’État. Cette rupture risque bien d’être irréversible. » Tandis que, sur le front des libertés publiques, elle annonce des heures bien sombres. « Le gouvernement multiplie les atteintes à d’autres piliers de la vie démocratique : liberté de réunion, confiance dans la parole publique, sentiment de faire nation. Au plan juridique, on installe des jurisprudences très préoccupantes. Avec des interdictions ineptes ou intenables, on installe l’idée d’une légitime désobéissance. »
Mensonges – Jean Castex affirmait, ce jeudi matin, que les messes étaient des clusters, alors que le contraire a été prouvé – et absurdité, fruits tout ensemble de la malveillance et de l’incompétence.
Car comment expliquer autrement cette perle paroxystique du « en même temps macronien » : les stations de ski seront ouvertes pendant les vacances de Noël, mais pas les remontées mécaniques. Le Gorafi n’a plus qu’à mettre la clé sous la porte ! Même son de cloche chez Alexandre Maulin, président des domaines skiables de France, que chez les évêques : « On s’est foutu de nous, on s’est fait avoir », dit-il au Dauphiné. Il est, par ailleurs, intéressant de savoir que l’Allemagne ferme aussi ses stations de ski pour les vacances de Noël, mais qu’Angela Merkel a dit essayer par tous les moyens de demander que cette mesure soit étendue à l’ensemble de l’Union européenne pour éviter une concurrence déloyale : en effet, c’est en Pologne, en Autriche et en Suisse que l’on pourra skier à Noël. La décision d’Emmanuel Macron relève-t-elle réellement d’une « stratégie » sanitaire ou est-ce la conséquence de la pression allemande ?
Machiavel au petit pied, Emmanuel Macron réalise-t-il qu’en agissant ainsi, il creuse toujours plus violemment la fracture entre le peuple et toutes ses composantes, d’une part, et l’élite dont son gouvernement est aujourd’hui la caricature ?
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Emmanuel Macron
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