Catherine Deneuve : ses opinions politiques n’intéressent pas les Français !
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Elle a beau avoir prêté ses traits à Marianne, une grande actrice ne devrait pas, tant qu'elle ne s'est pas retirée, se prêter publiquement à commenter la politique. Il est vrai que les journalistes aiment recueillir l'opinion des vedettes, comme si leur notoriété leur donnait le privilège d'avoir un avis éclairé sur tout. Vendredi dernier, Catherine Deneuve était l'invitée de « C à vous », sur France 5, à l'occasion de la sortie de son film, La Dernière Folie de Claire Darling.
La belle Catherine fut donc interrogée sur la crise des « gilets jaunes ». Il n'est pas certain qu'elle en fréquente beaucoup, mais il lui faut bien donner son point de vue, pour ne pas déroger au moralisme facile des people. Elle juge "extrêmement choquant" les insultes dont Emmanuel Macron est la cible depuis le début du mouvement. Il faut lui laisser "du temps", estime-t-elle, ajoutant : "Je trouve quand même que ça ne fait pas très longtemps qu’il est au pouvoir. Je trouve qu’on peut sans doute lui reprocher des choses, mais il a été élu." Même si c'est "de façon très étonnante", pour "empêcher d'autres d'arriver".
On ne sait pas pour qui elle a voté, mais ce n'est certainement pas pour Marine Le Pen, puisqu'elle évite de prononcer son nom. En tout cas, elle ne prend pas beaucoup de risques en répétant des lieux communs. Elle admet, cependant, qu'il y aurait "sûrement des choses à améliorer" dans sa gouvernance.
Il fallait bien qu'elle fût également interrogée sur l'épouse du Président, sa cadette de dix ans : "Je suis encore assez intriguée par ce qu'elle fait réellement. Quel est son pouvoir et surtout son rôle ? Je ne sais pas ce qu'elle s'est donné comme mission, je pense que c'est beaucoup par rapport à l'éducation, j'imagine." Elle ne croyait pas si bien dire, et pas seulement parce que Brigitte Macron fut autrefois professeur. À moins qu'elle n'ait eu une "pensée de derrière", comme l'écrivait Pascal. Quand elle a ajouté que "c'est un couple assez étonnant, qu'on voit toujours la main dans la main, se tenant comme des amoureux, où que ce soit", on eût aimé qu'elle précisât sa pensée.
On n'a pas eu de détail sur la vente aux enchères de son vestiaire Saint-Laurent, qui aurait atteint les 900.000 euros. A-t-elle ressenti, comme dans son film, "le besoin de se libérer, car on peut se sentir prisonnier des objets", selon ses confidences à France 2 ? On sait que la robe qu'elle portait quand elle a rencontré Alfred Hitchcock a été adjugée pour 42.500 euros. Interrogée par Le Figaro sur l'utilisation de la somme récoltée, elle a répondu par une non-réponse : "À l'école de ma petite-fille, on lui a dit : “Alors, ta grand-mère vend ses fringues, elle a besoin de tunes ?” Je n'ai pas envie de répondre et encore moins de me justifier. J'ai mon idée, mais je la garde pour moi." Elle a eu bien raison !
Finalement, mieux vaut la plaindre que la critiquer. Elle est la victime des journalistes qui aiment dévoiler l'intimité des stars, comme si leur parole était d'or et leur vie exemplaire. C'est aussi la rançon de la célébrité, mais c'est assez représentatif d'une certaine société où règnent l'ostentation et la bien-pensance. Et puis, il faut bien faire la promotion de son film !
Chère Catherine, restez vous-même : telle que dans les films qui nous ont émus, Le Dernier Métro, Peau d'âne, Belle de jour et bien d'autres encore. Les Français sont unanimes pour reconnaître votre talent et votre beauté. Épargnez-leur, même si les journalistes vous harcèlent, vos histoires personnelles et vos engagements, qui ne valent pas un seul de vos sourires !
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