Cavaillon : des voitures de police brûlées suite à des opérations antidrogue

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33 place du Clos à Cavaillon (Vaucluse). Voici l’adresse du commissariat devant lequel quatre véhicules de police ont été incendiés aux alentours de 5 heures du matin, dans la nuit du mardi 8 au mercredi 9 octobre. Les flammes se sont ensuite propagées à la façade du local des forces de l’ordre qui ont été contraintes d’évacuer les lieux. Cinq personnes qui étaient en garde à vue ont été transférées dans un commissariat d’Avignon. La fumée provoquée par l’incendie a également conduit à la prise en charge d’habitants d’un immeuble voisin par les secours. Aucun blessé n’est à déplorer.

 

 

Selon Rudy Manna, porte-parole du syndicat Alliance police, cet acte aurait été commis « en représailles à plusieurs opérations place nette ». Sur BFM TV, William Maury, délégué national Nuit du syndicat Alliance Police nationale, a donné du crédit à cette thèse : « On pense à des représailles parce qu'on a pas mal d'opérations place nette qui ont été menées dans la cité du Dr Ayme, il y a pas mal d'armes et de produits stupéfiants qui ont été saisis ces dernières 48 heures et on pense que ce sont des incendies criminels qui ont pu être déclarés à la suite d'une énième interpellation. »

Des représailles…

La veille, les policiers de Cavaillon avaient procédé à trois interpellations dont le locataire d’un box dans lequel se trouvait 1 kg de cocaïne et 4,5 kg de cannabis mais également trois fusils à pompe, une arme de petit calibre et diverses munitions.

Cette affaire serait donc une nouvelle fois liée au trafic de stupéfiants. Elle montre combien le narcobanditisme a pris de place sur le territoire français, même dans des villes de moins de trente mille habitants, mais aussi à quel point ces réseaux se sentent puissants et intouchables.

Bénédicte Auzanot, députée (RN) de la deuxième circonscription de Vaucluse revient sur l'événement pour BV : « Il faut qu’il y ait une enquête [elle a été ouverte par le parquet d'Avignon pour destruction, détérioration ou dégradation du bien par moyen dangereux pour les personnes, commise en raison de la qualité de la personne dépositaire de l’autorité publique de son propriétaire ou utilisateur, NDLR] mais si ce sont bien des trafiquants qui sont à l’origine de cet acte, cela montre qu’ils n’ont pas peur de grand chose et que la justice est trop clémente avec eux. » Pour elle, cette affaire est également le signe que les dealers « veulent tester l’autorité de l’Etat, tester sa force ou sa faiblesse ».

 

Pendant ce temps à Marseille...

A soixante-quinze kilomètres de là, à Marseille, la DZ mafia semble dans le même état d’esprit. Ce mercredi 9 octobre, ce cartel originaire des quartiers nord a publié une vidéo pour démentir son implication dans le meurtre de Nessim Ramdane, abattu par un tueur à gage de 14 ans, dans la nuit du 3 au 4 octobre. Le porte-parole du gang y déclare : « Le communiqué d'aujourd'hui est fait dans l'intention de rétablir la vérité. Tout d'abord, nous adressons toutes nos sincères condoléances à la famille des défunts, en leur souhaitant force et courage dans leurs épreuves [...] La DZ Mafia n'est pas impliquée, ni de près ni de loin, avec ce qu'il s'est produit. » Il ajoute : « Aujourd’hui, notre nom est devenu une marque utilisée par de nombreuses personnes malveillantes et malintentionnées qui n’ont rien à voir avec nous. » Il faut le voir pour le croire, la DZ mafia ne souhaite pas que sa réputation soit entachée.

… et des provocations

En communiquant de la sorte et en se souciant ainsi du qu’en dira-t-on, elle normalise son activité et prouve qu’elle a moins peur de la police et de la justice que des rumeurs qui pourraient affaiblir son business. Dans ces deux exemples, les dealers provoquent et défient l’Etat, ils montrent qu’ils sont les plus forts. Preuve que les opérations place nette, instaurées par Gérald Darmanin lorsqu’il était à la tête du ministère de l’Intérieur, sont loin d’avoir eu l’effet escompté.

Face à ce constat, Bénédicte Auzanot demande plus de fermeté : « Il va falloir frapper vite et fort avec des peines exemplaires qui puissent décourager et donner le doute aux trafiquants de drogue. Il faut qu’ils comprennent qu’ils risquent gros. L’Etat doit être intraitable. » En est-il capable ? La question est posée.

Vos commentaires

2 commentaires

  1. La France suivrait-elle désormais le chemin du Mexique, emprunté jadis par la Colombie et le cartel de Medellín de Pablo Escobar de sinistre mémoire ? … Retailleau aura-t-il le courage et surtout les moyens et le soutien du premier ministre et du président pour prendre enfin les mesures qui s’imposent ?… Rien n’est moins sûr, hélas !

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