Ce nouveau programme d’éducation à la sexualité qui ne rassure pas vraiment…

Capture écran Le Figaro
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Ce mercredi 5 février, les nouveaux programmes d’éducation à la sexualité ont été officiellement publiés. Ils seront mis en œuvre dès la rentrée de septembre 2025, dans une version légèrement modifiée suite à plusieurs polémiques. Pour exemple, le terme « théorie du genre » ne sera employé qu’à partir de la troisième et le mot « transphobie » a été supprimé.

En théorie, en tout cas. En fonction des intervenants, entre le papier et le terrain, il pourrait y avoir un monde. Justement, qui seront les intervenants ? Il est indiqué dans le programme que « les professeurs conçoivent et organisent collégialement la mise en œuvre pédagogique de cette éducation sous le pilotage et avec le soutien des directeurs d’école ou des chefs d’établissement », mais également que « des partenaires extérieurs, tels que des associations spécialisées, dont les compétences sont dûment reconnues et agréées aux niveaux national ou académique, peuvent être associés aux équipes de personnels de l’Éducation nationale ». Doit-on pour autant être rassuré ? Pas sûr !

Une mise en œuvre inquiétante

Parmi les associations agréées par l’Éducation nationale, bon nombre sont militantes. Contact France pour « le dialogue entre les parents, lesbiennes, gays, bi, trans, leurs familles et amis » en est une. La Fédération nationale couples et familles, sur les questions d’orientation sexuelle et d’orientation de genre, aussi. Et que dire du Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF), clairement féministe, ou de SOS Homophobie ?

Côté chefs d’établissement et professeurs, ce n’est pas non plus l’assurance tous risques. Souvent peu à l’aise avec l’idée de parler de sexualité à leurs élèves, ils laissent carte blanche aux fameux intervenants extérieurs. Pour le meilleur et pour le pire, comme en témoigne cette vidéo publiée par le réseau Parents vigilants.

La scène s’est produite dans le courant de l’année 2023-2024, au lycée Félix-le-Dantec de Lannion (Côtes-d’Armor). Deux heures de SVT (sciences de la vie et de la Terre) ont été supprimées pour que les élèves des classes de seconde, filles et garçons mélangés, assistent à une formation sur la sexualité hors du commun. Les images montrent deux personnes se dandinant sur une bande son tout en chantant : «C-L-I-T-O, c’est quoi, un clito ? C-L-I-T-O, c’est un petit cadeau [...] il est orgasmique, il est si culotté, il est langoureux, il est infatigable… » La séquence est aussi surréaliste qu'embarrassant.

Des contrôles impossibles

Elle montre aussi combien, sur ce sujet, les dérives peuvent être nombreuses. Séverine Duminy, responsable nationale de Parents vigilants, confie à BV : « Ce que nous dénonçons, c’est le manque de sérieux. Ça manque de sérieux et c’est totalement inadapté dans un cadre scolaire. » Elle ajoute : « On nous dit que les programmes d’éducation à la sexualité sont là pour faire de la prévention, mais on ne voit pas en quoi ce type de séance contribue à faire de la prévention. C’est totalement contre-productif. Même les élèves se rendent compte que c’est n’importe quoi. » En sortant de la salle, les élèves étaient, en effet, consternés.

Au regard des images, une question se pose : Comment a-t-on pu organiser et laisser faire cela ? Mystère ! Le secrétariat de direction du lycée indique à BV : « Nous sommes un très gros établissement. On a soixante-dix classes, donc je n’ai pas d’information. » Est-ce que ce sont des infirmières, des professeurs, des intervenants extérieurs qui sont à l’initiative de la chanson ? Pas de réponse. Et le rectorat, dans tout ça ? Lui aussi est bien silencieux. Approuve-t-il l’intervention et son contenu ? En connaissait-il les tenants et les aboutissants ? Nous ne le saurons pas.

Une absence de réponse qui tend à démontrer qu’il y a un véritable problème de contrôle, sur cette question d’éducation à la sexualité. Le respect des programmes ne peut être garanti. Il n’y aura pas, derrière chaque intervenant, un inspecteur académique, c’est une certitude. Alors qu'elle aurait pu (et dû) se concentrer sur les acquis fondamentaux tels que le français et les mathématiques, sur lesquels il n’y a pas débat, l'Éducation nationale s'est engagée sur un terrain des plus glissants, voire traumatisants, pour les élèves. À l’heure où le niveau scolaire des petits Français ne cesse de décroître, le ministère de la rue de Grenelle démontre un grand sens des priorités.

Vos commentaires

5 commentaires

  1. Ce gouvernement est un concours d’incompétents et de recasage des copains. Pour en faire partie deux choses au choix incompétent ou copain et quand on allie les deux alors là c’est Jack pot mais par contre ils oublient l’intérêt de la France et des Français

  2. Il y a le viol physique qui est un crime il y a aussi ce que je considère être un viol des consciences de nos jeunes enfants et en cela les éduquer à la sexualité en est un. Une forte opposition des parents est primordial pour faire face à ce qui est encore une fois un délire des programmes scolaires initiés par des gens aux intentions plus que troubles.

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