Ce racisme ordinaire dont on parle rarement…

appel

Depuis quelques jours, des message de haine accompagnés d'appels à la violence circulent sur Internet contre les Asiatiques de France. Il s'agit, carrément, d'injonction directes à agresser les Chinois, proférées depuis de nombreux comptes Facebook, Twitter, etc. L'affaire a été révélée par l'Association des jeunes Chinois de France, sur sa page Facebook, puis relayée par la LICRA sur son site Internet : on y voit des tweets d'un certain Imad appelant à tabasser les Chinois au collège, puis d'un certain JNK suppliant les « renois et rebeus du 91, 92, 93, 94 95 à tabasser chaque Chinois croisé dans la rue ».

Pour être ordurière, ignoble, insane, cette affaire ne semble pas vraiment indigner les grands médias, plus que discrets sur le sujet. Si France Info en a parlé, c'est en marchant sur des œufs, usant de termes euphémisés qui cachent le vrai fond de l'affaire. Sur le média public, on suggère que la crise du Covid-19 et la répression des ouighours auraient provoqué ce nouveau sursaut de haine contre les Asiatiques de France - dont beaucoup ne sont d'ailleurs même pas Chinois, mais Vietnamiens ou Cambodgiens... France Info n'évoque pas du tout l'origine géographique et ethnique bien ciblée de ces appels et réussit, ainsi, l'exploit d'être, sur ce point, encore plus elliptique que la LICRA. SOS Racisme a réagi a minima, se bornant à rappeler sur ses réseaux sociaux la possibilité de signaler les actes et menaces sur la plate-forme Pharos...

La stigmatisation des Chinois par les racailles des cités n'est pourtant pas une nouveauté, elle avait coûté la vie à un épicier d'Aubervilliers en 2016 ; tué pour défendre le fruit de son travail. Beaucoup d'Asiatiques franciliens s'organisent en groupes d'autodéfense, raccompagnent les femmes qui rentrent chez elles, prennent des cours d'arts martiaux. Les choses en sont à un point tel qu'en Chine, des reportages tournent en boucle, montrant des touristes asiatiques agressés de façon barbare dans les rues de Paris, et mettent en garde tous ceux qui souhaitent visiter la France de risques pour leur sécurité. Le tout sans que nos médias ni politiques de gauche, d'ordinaire si prompts à hurler au loup, ne semblent particulièrement émus de la situation.

Car tout ce beau monde ne lutte pas, à proprement parler, contre le racisme, mais pour la victimisation des minorités face à l'homme blanc. Le racisme entre minorités est une véritable incongruité qui vient dérégler le logiciel de cette gauche mondialiste totalement déconnectée de la réalité et la laisse désemparée par des événements qui viennent la contredire chaque jour un peu plus. Comme ce fut le cas de ce transgenre agressé à la sortie du métro par une meute d'Algériens manifestant drapeau à la main. Le racisme décomplexé de certains membres de la diversité, pourtant toujours prompts à se plaindre d'une prétendue stigmatisation, a de quoi choquer, surtout les belles âmes.

Depuis des années, la communauté asiatique de France est devenue, à l'instar des juifs, une cible pour certains, toujours les mêmes, ceux que la gauche bien-pensante voudrait nous faire passer pour les victimes sempiternelles de la société et de l'Histoire. Si Chinois et juifs sont ciblés, ce n'est pas pour rien : les deux sont supposés « avoir de l'argent », et en particulier se promener les poches remplies des espèces accumulées dans les tiroirs-caisses de leurs commerces. Cette stigmatisation donne à la jeunesse délinquante des prétextes pour détrousser des gens sous couvert de motifs prétendument politiques (la cause des ouighours contre les Chinois, celle des Palestiniens contre les juifs), aux racailles le réconfort moral de leurs abominations. Combien faudra-t-il d'années, et de drames, pour que cesse le déni de réalité des « élites » sur ce sujet ?

Olivier Piacentini
Olivier Piacentini
Ecrivain, politologue

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