Ce salut (très parlant) de Vance aux gendarmes français que personne n’a noté

Vance et les gendarmes français

La petite vidéo a été peu reprise, sinon par le compte X de Boulevard Voltaire, sur lequel elle a fait florès. Plus de 20 000 « likes ». On y voit le vice-président américain, à l’issue de sa visite parisienne, s’avançant sur le tarmac, sa fille dans les bras, s’apprêtant à monter dans l’avion qui l’attend. Des gendarmes sont là, en rang d’oignons, les bras croisés dans le dos, assurant la sécurité de son embarquement. Vance serre les mains des huiles qui l’ont accompagné, mais ce n’est pas à eux qu’il réserve son dernier au revoir. Au moment de grimper les marches, il confie sa fille à son épouse et se dirige soudain vers ces gendarmes. Il leur sourit, se place au milieu d’eux, les prend par les épaules familièrement et pose pour la photo. Il les salue enfin, tapant amicalement dans le dos des plus proches. La chaleur de l’instant contraste avec la distance glaciale qui l'oppose et qu'il oppose aux élites européennes, à Paris ou à Munich. On notera, du reste, que la même scène s’est peu ou prou reproduite à Munich, avec la police allemande.

Au-delà du respect spontané - bien plus développé que chez nous - des Américains pour quiconque porte uniforme et s’engage pour la patrie, il ne fait probablement rien au hasard : à Paris, on l’aura vu mettre en avant sa famille, visiter Notre-Dame et saluer les forces de l’ordre. Or, chacun de ces gestes est en soi symbolique. Les forces de l’ordre sont mal rémunérées - on considère que leur vocation tient lieu de salaire -, conspuées par la gauche, corvéables à merci, soutenues par nos gouvernants comme la corde soutient le pendu, souvent mises en danger, mais elles sont le dernier rempart contre l’ensauvagement, et sans doute Vance pense-t-il que s’il reste une once de courage dans nos pays européens vieillissants aux élites impuissantes, gangrenées par l’idéologie et la lâcheté, elle doit se trouver au milieu d’eux. Comme leur nom l’indique, elles sont les forces de l’ordre, ou ce qu’il en reste, face aux faiblesses du désordre. L’humble anonymat de l’uniforme (que Vance a connu) tranche avec les ego vibrionnants des politiques. Et il y a fort à parier qu’in petto, au vu de leur expérience, ces gendarmes pensent tout bas ce que leur devoir de réserve leur interdit de dire tout haut : Vance n'a pas tort, le vrai danger pour l’Europe est intérieur.

Le vice-président américain a exhorté les dirigeants européens à écouter leur peuple. Ce peuple, il lui a été difficile de le croiser, lors de son voyage officiel. D’une certaine façon, il lui a parlé à travers ce bref hommage rendu in extremis.

 

 

 

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Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

88 commentaires

  1. Vance a fait forte impression sur ceux qui se sont donné la peine d’écouter attentivement son discours. Ce discours était d’une telle force, sur le fond comme sur la forme, qu’il a redonné à beaucoup de Français le courage de se battre pour notre liberté d’expression mise à mal depuis plusieurs années. Des amis américains me parlent de lui comme d’une « rising star » et je ne doute pas que nous n’en sommes qu’au début. J’ai lu son livre « Hillbilly elegy » et quand on voit d’où il est parti (milieu familial instable, mère droguée et origine sociale très modeste) on est bluffé par le chemin parcouru par cet homme qui aurait pu mal finir compte tenu de son environnement toxique. Vance soulève un vent d’espoir pour les Américains.

  2. Hommage d’un ancien « Marine » aux frères d’armes Français. Le respect envers des hommes courageux engagés avec les USA en Afghanistan et ailleurs. Quand on a été soldat , méprisé et oublié par le pouvoir politique, il vous reste le sens de l’honneur partagé. Une bonne leçon et un signal aux planqués de tous bords pour qui la guerre ne représente qu’un jeu de pouvoir.

  3. Les forces de l’ordre en France, ne sont plus respectées, ils représentent pourtant le seul rempart contre le cahots, il faut que cela change, et punir sévèrement toute atteinte cotre les forces de l’ordre. Bance vis Président Américain les a soutenu, nos élus auraient dû être présent, mais pas beaucoup de courage et ils savent qu’ils ne sont pas à la hauteur.

    • Mais Trump lors de ses visites a plusieurs fois aussi eu des comportements très « sympa » vis à vis de la France. Pour une personne présentée comme un fou, un monstre, un destructeur de la Démocratie cela peut étonner. Il est vrai qu’il n’a pas passé la main dans le dos de nos « élites »…

  4. Hé oui, aux USA* tout ce qui porte un uniforme, policier et militaire, est respecté, c’est la loi !
    Si quelqu’un s’avise à ne pas les respecter, c’est très lourdement réprimé !
    C’est également vrai dans les gestes, l’attitude.
    Souvenez-vous du geste de Donald Trump** envers le militaire le saluant au pied de l’hélicoptère sur le gazon de la Maison Blanche, et dont le képi s’était envolé… Trump avait alors ramassé le képi qu’il avait replacé sur la tête du militaire.
    C’est ce genre de gestes, de marques de respect, qui sont de mise, naturelles aux USA.
    Tout ceci ne s’appliquant pas aux « woke-democrat » évidemment !
    J.D. Vance a fait ce qu’il fait régulièrement. Il a été militaire, donc il salue ces derniers, et est très naturellement porté à ce genre de gestes, ça n’est pas pour les caméras.
    Moi, je l’avais naturellement noté, et avait été touché !
    * je suis franco-américain
    ** lors de son premier terme.

    • Vous pouvez rêver, à de rares exceptions près, la nomenklatura française n’a que mépris pour tout ce qui porte un uniforme, parfois un geste condescendant d’un de ces nouveaux « seigneurs » envers leurs laquais, c’est tout ce que l’on peut attendre . Et de l’extrême gauche uniquement des insultes et des outrages jamais sanctionnés !

  5. C’est touchant, ce geste de « grand frère » Vance envers la gendarmerie française. Cela montre, s’il en était besoin que ses conseils de Munich étaient sincères. Qui a intérêt à la dérive terroriste sinon la racaille qui oeuvre à couteaux ouverts en piétinant les valeurs morales d’un pays qui a eu la charité de les accueillir ? Le style Vance est tout à l’opposé de celui de Trump et chacun y trouve son bonheur, une complétude, un équilibre. On voudrait les mêmes pour nous et que soient remisés les Narcisse compulsifs et les Jupiter de pacotille qui nichent dans nos palais et nos assemblées. Ceux qui depuis quasiment un demi siècle bavassent à rebattre les cartes usées des comités Théodule dans des enfumages de paroles qui ne trompent plus personne.

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