Une « cellule laïcité » pour lutter contre le radicalisme islamique à l’école ?
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C’est à se demander si Jean-Michel Blanquer n’est pas chargé d’allumer des contre-feux pour stopper la colère croissante de nombreuses catégories de Français ! Les plus hostiles à la politique de Macron ne peuvent que convenir qu’il est sans doute le meilleur ministre de son gouvernement. Pas un jour sans qu’il annonce une mesure nouvelle, qui fleure le bon sens. Mais le bons sens, dans le monde éducatif, n’est pas la chose du monde la mieux partagée.
Dans une interview publiée dans L'Express, il projette toute une série de changements.
Les quatre opérations devront être maîtrisées entre le CP et le CE1, tandis que le complément d’objet, tombé en disgrâce l’an dernier au profit du « prédicat », sera de nouveau enseigné. Il veut en finir avec les programmes rédigés autour de thèmes pour en revenir à une progression par courants et par époques et à la lecture des grands textes. Ah, s’il pouvait, à cette occasion, dissoudre le Conseil supérieur des programmes et renvoyer Michel Lussault !
On retiendra aussi qu’il réfléchit à la création d’une « cellule laïcité » au sein du ministère : "Il ne faut admettre aucun phénomène de prosélytisme ni aucune pression" dans les établissements scolaires. Cette proposition intervient quelques jours après la publication d’un ouvrage où un chef d’établissement, désormais à la retraite, dénonce la loi du silence devant l’emprise de l’islamisme en milieu scolaire : Principal de collège ou imam de la République.
Même s’il emploie le terme consensuel de « laïcité », Jean-Michel Blanquer vise implicitement le radicalisme islamique. Najat Vallaud-Belkacem avait indiqué, l’an dernier, que 600 signalements étaient parvenus aux autorités, tout en ajoutant que "ça ne veut pas dire que chacun de ces élèves est dangereux". Certes, comme tous les enfants, la plupart ne font que répéter ce qu’ils entendent chez eux, mais le rôle de l’école n’est-il pas de leur tenir un autre langage ? Le problème est de savoir lequel et comment le tenir.
Force est de constater que, jusqu’à présent, rien n’a été organisé pour lutter efficacement contre ce prosélytisme qui conduit des élèves à contester, voire à refuser certains enseignements. Quand ils ne manifestent pas leur soutien aux exactions des islamistes.
Jean-Michel Blanquer veut y mettre fin : "Ces dérives, la République et l'école doivent les regarder en face. Nous devons réaffirmer le projet républicain, qui se résume à ces quatre mots : liberté, égalité, fraternité, laïcité."
Il ne s’agit pas de mettre les élèves concernés au ban de la société, mais de mobiliser l’ensemble de l’institution, de trouver les meilleures solutions et d’aider les personnels. Cette mesure, apparemment politique, relève aussi de l’instruction que les élèves reçoivent. Entre laxisme et flicage permanent, la porte est étroite, mais c’est cette troisième voie qu’il faut emprunter : apprendre aux élèves à discerner le vrai du faux, l’improbable du probable, le certain de l’incertain : en un mot, aiguiser leur jugement critique.
Quoi de mieux, pour atteindre cet objectif, que de revenir aux grands textes qui, de l’Antiquité à nos jours, ont forgé nos valeurs humanistes ? À un enseignement de l’Histoire, débarrassé des scories de la subjectivité ? À des disciplines qui, chacune à leur façon, forment les esprits à la rigueur et à la réflexion ?
Alors, chapeau, Monsieur le Ministre ! Mais, pour y arriver, il vous faudra lever bien des obstacles, au sein même de l’Éducation nationale.
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