Cérémonie de clôture : pas si mal, finalement…

Capture d’écran © France TV
Capture d’écran © France TV

On s’attendait au pire, on a donc été assez rassurés. La cérémonie d’ouverture, sur laquelle il n’est probablement pas utile de revenir, avait offert quelques beaux moments mais aussi un échantillon de l’idéologie de déconstruction wokiste à laquelle une petite minorité de l’« élite » médiatico-politique semble être la seule à s’attacher déraisonnablement. Rien de tel, hier au soir, alors que les Français, une fois de plus, s’étaient massés devant leur téléviseur couleur pour contempler les productions de l’ORTF. On en rajoute à peine, tant ce spectacle a été, par deux fois, aussi fédérateur que s’il n’y avait eu qu’une seule chaîne - et, pour le coup, on peut se féliciter de cette cohésion nationale à pas cher.

En ouverture, dans le jardin des Tuileries, c’est Zaho de Sagazan, avec sa voix si magnétique, qui livre une magnifique version de Sous le ciel de Paris, entourée par le chœur de l’académie Haendel-Hendrix (un nom assez joliment trouvé). On voit ensuite s’approcher Léon Marchand, sans conteste notre grand champion des Jeux olympiques. C’est lui qui récupère la flamme. Plan de coupe vers le Stade de France, où une plate-forme imitant les cinq continents est installée sur la pelouse. Pas très joli, mais après tout, pourquoi pas. Macron et le président du CIO prennent place en tribune, et c’est parti. À noter une très belle réharmonisation de la Marseillaise par Victor Le Masne, directeur musical des Jeux. Plus aérienne et plus aérée - mais pas moins solennelle - que celle de Berlioz, cette version de l’hymne national gagnerait à être jouée en d’autres occasions.

Ensuite, on appréciera ou pas le joyeux bordel de la mise en place des athlètes et des porte-drapeau. Ce n’est certes pas très hiératique, pas très « carré », mais il est vrai que, depuis Leni Riefenstahl, on évite de faire défiler les athlètes en rangs serrés. Une sorte de persistance rétinienne qui dérangerait, si vous voulez. On peut le comprendre. Après un moment, certes traditionnel, mais qui a un peu cassé l’ambiance (celui de la remise des médailles du marathon féminin), on passe au spectacle.

Oublié, le transgressif

À la fois sombre et solaire, plein de cendres et d’une forme d’espérance, on peut dire que ce moment porté par un « Golden Voyager » qui rappelait à la fois Louis XIV et Philip K. Dick était plutôt réussi. Rien de satanique, rien de bêtement transgressif : de la création artistique, qu’on peut aimer ou pas. C’est tout. Et puis, avant la passation du drapeau, un peu de French touch musicale (Phoenix et le planant Playground Love, ou encore Angèle) - et c’est déjà le moment de voir Tom Cruise sauter dans le vide pour récupérer le drapeau. Ensuite, un détour par Los Angeles et une idée maligne : la reprise de My Way par une chanteuse francophone. Chantée pour la première fois par Claude François sous le titre Comme d’habitude, reprise par Frank Sinatra, cette chanson était un pont entre les JO de 2024 et ceux de 2028. On aime Yseult ou on ne l’aime pas : laissons chacun en décider.

Au final, une assez belle cérémonie, avec des discours sobres et enthousiastes (Tony Estanguet, impeccable), mais où pointe malgré tout l’offensive sans-frontiériste, avec l’équipe olympique des réfugiés notamment. Rendez-vous à Milan en 2026 pour les Jeux d’hiver qui, pour certains, se dérouleront à Cortina d’Ampezzo (comme dans le très chic La Panthère rose). Deux salles, deux ambiances ?

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

67 commentaires

  1. Incontestablement, les célèbres prises de vue de Leni Riefenstahl ont fait fureur pendant des décennies : le défilé des délégations à fait l’objet d’un débat intéressant dans « L’as des as » entre Jo Cavalier et un de ses coéquipiers, quant à la signification du salut : hitlérien ou romain !

  2. Pour moi cette ersatz de « Marseillaise » est purement scandaleux. La « Marseillaise doit rester la Marseillaise, chant de guerre de l’armée du Rhin.

  3. Merci Monsieur Florac pour votre compte rendu très objectif : en effet par rapport à la cérémonie d’ouverture qui a déclenché de nombreuses révoltes, nous avons été rassurés, seul le SPORT cette fois a , légitimement, eu la vedette….

  4. Il y aurait beaucoup à dire, mais à titre de commentaire je me contenterai de reprendre le titre en le complétant :
    Cérémonie de clôture : pas si mal, finalement… lorsqu’elle est vue au travers de lunettes roses !

    • Il faut rentrer dans le rang. Avoir des paroles et des images conformes à celles de nos dirigeants. La survie du troupeau que nous sommes devenus dépend de notre soumission.

  5. «  voilà, c’est fini …. » JL Aubert aurait pu le chanter . Bref après les étoiles , les ténèbres reprennent dans toute leur noirceur , à l’évidence ce qu’aime macron pour son peuple

  6. Depuis le fiasco de la cérémonie d’ouverture des JO Paris2024*, pour la première fois de ma vie, j’ai pratiquement complètement boycotté ces derniers.
    Les seuls qui ont eu grâce à mes yeux, sont Novak Djokovic contre Carlos Alcaraz… Même si je ne comprends toujours pas pourquoi le tennis est une compétition olympique ?
    Et bien évidemment pour notre Léon Marchand national pour ces médailles, et aussi pour sa claque adressée à Léa Salamé !
    Donc, la cérémonie de clôture ce fut non !
    Quand à la grande parade sur les Champs-Élysées « à la rentrée** », sûrement pour faire oublier que nous serons toujours en attente d’un premier ministre et de son gouvernement, c’est non également !
    Et pour finir, l’affligeante remise de la médaille d’or des JO Paris2024 « à la Nation » évidemment suspendue autour du cou de Macron, ce n’est pas la cerise sur le gâteau, c’est le dernier clou enfoncé dans le fiasco !
    * Mis à part la grandiose flamme olympique qui rappelait par sa forme la première montgolfière a Versailles le 19 septembre 1783, et l’interprétation de Céline Dion.
    ** « à la rentrée » dixit Macron soi-même.

  7. « les Français, une fois de plus, s’étaient massés devant leur téléviseur couleur pour contempler les productions de l’ORTF » = pas de doute, je ne suis pas française (malgré que je sois née en france de parents français!), car je n’ai pas suivi cette mascarade.

     » un peu de French touch musicale (Phoenix et le planant Playground Love, ou encore Angèle)  » = j’ignorais que « Playground » était « french touch ». Décidément, encore moins française que je le croyais, moi qui me réjouis en lisant Ronsard et Lamartine et en écoutant »Douce France, doux pays de mon enfance »! Je passerais sur mon avis sur Yseult, puique j’ai le droit d’en décider.

    • Non , pas « massés ». En bonne française de longues souches, j’ai boycotté, fermé les doubles portes me séparant du centre de la maison dévolu aux besoins primaires (bouffe) et distractions primaires par conditionnement, et j’ai fouillé sur mon ordinateur, bien au frais au chant des chauve-souris et des papillons de nuit, la vie de Chopin et de Marie Waleska ; pour terminer par une ré-écoute des deux concertos de Chopin, le seul génie divin du dernier millénaire..

      • Chacun ses choix culturels !!! mais croyez vous que votre petite tirade vous fasse passer pour une mélomane cultivée ? j’adore le terme « longues souches » , je ne me flatte pas moi ,de m’ en revendiquer aussi , mais dans mon entourage ou autour de moi , je trouve que dans tous ceux qui sont des français mais issus de l’Europe (celle du Marché commun je spécifie ) il y a aussi de belles personnes mais elles sont discrètes et nese vantent pas !!!

  8. Petit bémol concernant Tony Estanguet : le « on » systématique à la place du « nous »…pas très Français, tout ça…

    • Cette faute de français est extrêmement courante et constitue un appauvrissement de notre langue.
      J’ajoute que la plupart des athlètes et organisateurs interrogés par les médias commettent au moins un anglicisme par phrase.

  9. Pas si mal mais cérémonie longue, laborieuse et ennuyeuse , sans génie. Seuls les athlètes ont apporté une note de fraicheur et de joie. Laissons les JO aux sportifs et éloignons en les théâtreux.

  10. La cérémonie était lente, pas palpitante. On a vu mieux. Mais Thomas Jolly n’a pas de talent, sauf de faire partie d’une coterie à la mode avec Lucie Castets et d’autres. Il serait temps que ce cauchemar se termine. La sélection des gens doit se faire par le talent.

  11. bon je n’ai pas vu…. mais quand je lis les commentaires je suis rassurée, je n’ai rien raté !

  12. Nous n’avons pas regardé cette cérémonie de clôture ( pas plus que celle d’ouverture ! ), ce qui nous intéresse, ce sont les performances des athlètes ! J’ai juste visionné le résumé de 6 mn ( largement suffisant ! ), pour me rendre compte que cela avait certainement coûté un  » pognon de dingue « , et qu’à part quelques effets pyrotechniques et d’éclairage, cela ne cassait pas trois pattes à un canard ! Si vous voulez voir un vrai spectacle, allez au Puy du Fou !!

  13. Macron, devant la réprobation internationale, a dû supprimer dans l’affolement la deuxième « Cène », encore plus horrifique et déjantée que la première. Pour un futur Président de l’Europe et mondialiste, il a finalement compris que cela n’était pas très heureux…

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