Ces écolos qui militent encore pour le droit à la paresse…
4 minutes de lecture
Jamais fatigués de réclamer plus de droits, les écolos viennent d'en suggérer un qui ne s'invente pas. Interviewée, le 3 mars, par France Info sur la réforme des retraites, Camille Hachez, secrétaire fédérale des Jeunes Écologistes, a revendiqué « totalement le droit à la paresse », assumant son propos et considérant « qu’on a le droit d’avoir envie de faire autre chose que de travailler dans sa vie ».
️ "Moi, je considère qu'on a le droit d'avoir envie de faire autre chose que travailler." @Camille_Hachez, co-présidente des Jeunes écolos, revendique le "droit à la paresse".
#franceinfo canal 27 #VIPol pic.twitter.com/UGWVVjtA7S
— franceinfo plus (@franceinfoplus) March 3, 2023
Certes, l’homme n’est pas qu’un agent économique, voilà pourquoi le repos dominical devrait être respecté, mais de là à revendiquer encore un nouveau droit, il n’y a qu’un pas qu’emboîte sans complexe la jeune écolo dans ceux de Sandrine Rousseau, elle-même reprenant l’idée de Paul Lafargue théorisée en 1880. « Si, déracinant de son cœur le vice qui la domine et avilit sa nature, la classe ouvrière se levait dans sa force terrible, non pour réclamer les Droits de l'homme, qui ne sont que les droits de l'exploitation capitaliste, non pour réclamer le Droit au travail, qui n'est que le droit à la misère, mais pour forger une loi d'airain, défendant à tout homme de travailler plus de trois heures par jour, la Terre, la vieille Terre, frémissant d'allégresse, sentirait bondir en elle un nouvel univers… » Ainsi Paul Lafargue proposait-il des journées de travail de trois heures afin que le reste soit consacré... aux loisirs !
L’idée de travailler moins pour « vivre mieux » n’est pas nouvelle non plus chez les partisans de la décroissance. En septembre dernier, Fabien Roussel et Sandrine Rousseau avaient croisé le fer par médias interposés sur leur conception opposée de la valeur travail. Lors de la Fête de l’Huma, le secrétaire national du PCF avait insisté sur l’importance de dire qu'il faut « travailler à une société qui garantit à chacun d’avoir un emploi, une formation et un salaire tout au long de sa vie », fustigeant « la gauche des allocations [et] des minima sociaux ». Mais comment pouvait-on s’approprier une telle valeur de droite ? s’indignait l’écoféministe, pour qui les salariés devraient « ne pas dépendre de leur emploi, qu'ils puissent partir de leur emploi, qu'ils puissent avoir une sécurité quand ils partent de leur emploi. C'est ça, les allocations, ça sert à ça. C'est hyper important. »
Bien qu’elle soit mère de tous les vices, rien n’interdit l’oisiveté dans notre société. Aucune loi, si ce n'est celle du bon sens (mais qu'en reste-t-il, en 2023 ?), n’oblige à aller travailler. Il n’y a donc pas lieu de lui opposer un droit, puisque la paresse est déjà autorisée. En revanche, la notion de droit induit dans la bouche de ces écologistes une protection sociale, puisque comme tout le monde, l’agent décroissant ne vit pas que d’amour et d’eau fraîche, et doit parfois pousser son Caddie™ ou régler ses factures d’énergie.
Attendrait-il de la société que, dans sa grande générosité, elle subventionne ce temps propice à la lenteur et à la réflexion pendant que d’autres, dans le labeur, offriraient leur sueur ? Comme Lafargue en son temps, ces « néo-paresseux » considèrent que le travail n'apporte qu'un lot de misère entre production et consommation, omettant pourtant la notion de dignité conférée par le travail. Dans La Fin d’un monde (Albin Michel), Patrick Buisson décrit le sentiment de supériorité (illusoire) de l’ouvrier salarié sur le paysan dans les années 70, et ce passage au salariat considéré comme une chance à saisir pour le monde rural, lui permettant de gagner des horaires limités, des revenus réguliers et des congés payés : « En regard du paysan, "homme d’un autre âge", "préhistorique", "oublié de la civilisation", le plus modeste des ouvriers […] apparaît comme un acteur de la marche du progrès... »
Un SDF croisé dans la rue récemment proposait humblement sur sa pancarte d’effectuer des services contre menue monnaie. Il nous confiait son désir de travailler pour ne pas rester assisté. Point de droit à la paresse ni de grandes réflexions sur la lenteur pour lui, mais l’extrême nécessité de gagner sa vie pour manger, s'accomplir, se sentir utile et dormir sous un toit. Le droit à la paresse ne peut être revendiqué que par des bobos qui ont tout le loisir de ralentir, les autres n'ont pas le luxe d'y réfléchir. Les écolos osent réclamer le droit d'être indemnisé pour paresser, mais qui payera ?
35 commentaires
Chiche,
Nos agriculteurs, nos éleveurs, nos maraîchers, nos industries arrêtent
elle fait quoi la petite dame !!!!
Pour mémoire, en 1936, hitler préparait la guerre, pendant ce temps, nos bons franchouillards partaient en vacances !
Je n’ai rien contre la paresse, la condition, est qu’elle soit pleinement assurée par ceux qui la revendique….
Ras le bol des pique-assiettes.
Voilà où mène la nouvelle éducation ! Le culte de l’enfant-roi génère ce genre de parasite. Si son père chef de famille l’avait un peu plus corrigée, elle raisonnerai autrement.