Ces responsables politiques qui veulent « réguler » CNews

Vincent Bolloré capture d'écran

Ce mercredi 28 août, le député du Calvados et porte-parole du PS, Arthur Laporte, était invité de Sud Radio. Parmi les divers sujets abordés, monsieur Laporte fut questionné sur les récents propos de Lucie Castets concernant CNews. L'ex-potentielle Premier ministre du NFP avait en effet déclaré, samedi 24 août, que « beaucoup de gens ont voté pour le RN, y compris parce qu’ils adhèrent à des thèses racistes ». Pour elle, « sur CNews, c’est dit que les Arabes et les Noirs sont méchants et qu’il y en a trop en France ». Mme Castets avait conclu son raisonnement par : « C’est véridique. Les gens disent ça et c’est parce qu’ils regardent CNews », avant d’appeler à une « régulation accrue » des médias. En substance, une femme se projetant Premier ministre souhaite « réguler » certains médias pour faire baisser les votes du premier parti de France.

Le socialiste Arthur Laporte a appuyé ses propos. Selon lui, CNews propagerait des thèses « complotistes » et il faudrait casser le « monopole » médiatique de M. Bolloré. Sauf que cela ne tient pas. Premièrement, CNews fait aujourd'hui environ 3 % de part d'Audimat en moyenne. Cela place la chaîne en tête des chaînes d'information, mais elle reste malgré tout loin derrière TFI ou France 2. De là, donc, à faire de son Audimat le responsable des scores du RN, qui rassemble aujourd’hui environ 30 % des voix, il n’y a qu’un pas, mais celui-ci a tout l’air du grand écart. De même, il conviendrait de savoir quels propos tenus sur CNews sont complotistes. Rapporter ce qu’un auditeur lui en a dit comme le fait M. Laporte n’est guère suffisant. Lorsqu’on veut prouver quelque chose, il faut donner des exemples concrets et non rapporter des on-dit. Enfin, Vincent Bolloré est très loin d’être en situation de monopole dans le paysage médiatique français. De manière plus large, les médias dits de droite ne le sont pas non plus.

« L'empire Bolloré » : une expression toute faite

En vérité, c’est plutôt l’inverse. Les journalistes et les médias sont tendanciellement plus de gauche, et ce, depuis longtemps. En 2012, une consultation de Harris Interactive dévoilait ainsi que 74 % des journalistes votaient à gauche. Plus récemment, une étude de l'Institut Thomas More montrait que, sur le service public (ce qui est autrement plus gênant lorsque l’on parle de neutralité), si 50 % des intervenants n’affichaient pas de ligne idéologique claire, 25 % d’entre eux étaient de gauche pour 4 % de droite. Ainsi, « l’empire Bolloré » représente plutôt une minorité médiatique.

Alors, pourquoi ces records d’Audimat, pour Cnews ? Les propos de Mme Castets et de M. Laporte laissent à penser que nos compatriotes sont des naïfs, qu’il faut leur inculquer la bonne parole de peur qu’ils ne tombent dans l’escarcelle de manipulateurs complotistes. Des propos étonnants dans une démocratie, construite, en principe, sur le postulat de citoyens à la fois adultes et responsables. Si le peuple français ne peut s’informer sans qu’une certaine élite ne lui dise quel média consulter, mérite-t-il seulement de voter ? Il y a donc un certain mépris et une certaine tentation totalitaire dans cette volonté de « réguler » la mauvaise parole. Peut-être qu’au contraire, CNews réalise des cartons d’audience car certains Français, de plus en plus exaspérés par la situation du pays et son avenir, reconnaissent dans les programmes de la chaîne la réalité qu’ils vivent au quotidien ?

Régulation = censure ?

La question de la « régulation » des médias et autres réseaux sociaux se fait de plus en plus pressante, en France comme dans l’ensemble du « monde libre ». Il y a quelques jours, le créateur de Telegram était arrêté en France pour des prétextes sujets au débat. Plus tôt, Meta procédait à une vaste purge de comptes d’influenceurs et de médias dits de droite. Dans le reste du monde, la bataille fait également rage. La situation au Royaume-Uni, les récentes émeutes ont poussé les travaillistes au pouvoir à sévèrement durcir la législation concernant les réseaux sociaux.. Au Brésil, X a dû fermer ses bureaux, tandis que la pression s’accentue sur Elon Musk aux USA et dans l'Union européenne. Le 18 mars, le fantasque milliardaire avait ainsi dressé une comparaison intéressante lors d’une interview avec Don Lemon, journaliste américain connu pour son progressisme et ancien animateur de CNN. Il avait notamment déclaré : « Modération est un mot de propagande pour censure. » Selon lui, si un propos est illégal, il doit être interdit. Mais ce n'est pas à Lucie Castets ni à Arthur Laporte de le décider.

Louis de Torcy
Louis de Torcy
Etudiant en école de journalisme

Vos commentaires

23 commentaires

  1. Heureusement qu’un Cnews existe ! Pourvu qu’il survive et se développe ! Au fait, combien existe-t-il de Cnews gauchisants et pseudo-bien-pensants ? Faut-il les tuer aussi ?

  2. sur C News est un mensonge honteux. Mais la propagande gauchiste d’un autre temps et du wookisme tenus dans certains médias de gauche et sur le service public, elles, sont bien réelles et ces petits Staliniens de salon restés bloqués dans ce qu’ils ont d’espris aux bolchevismes s’en donnent encore à cœur joie. Faudra-t-il autant de terreur, de pleurs et de sang pour que leurs électeurs ouvrent les yeux avant, je le crains, de devoir les fermer définitivement ?

  3. Quand on voit les dérives de la politique française, je pense que nous ferions bien d’envisager une demande d’émigration vers la Corée du Nord. J’xagère peut-être mais pas tellement.

  4. Pour réguler, on pourrait commencer par « l »humanité ». Journal d’une idéologie extrémiste qui a provoqué des millions de morts. Et, ce faisant, cela ferait faire une grosse économie au budget de l’état.

  5. Et cette « régulation » des moyens d’information sera faite , évidemment , au nom de la liberté d’expression ( Novlangue).

  6. Mais on continuera à lire Boulevard Voltaire, Valeurs Actuelles, le JDD, etc…, et CNEWS pourra toujours être vu sur Internet. Alors l’Arcom, lisez et apprenez ce que lisent ou écoutent les Français.

  7. Dans cette démocratie qu’est paraît-il la France, on ne va quand même pas laisser une poignée de journalistes, cultivés et impartiaux, dont le principal défaut est de ne pas être d’ultra-gauche, de sévir en informant les Français de ce que les médias d’Etat, financés par le contribuable, essaient de nous dissimuler. Poutine en rêve, nos dirigeants sont en train de le faire !

  8. Irresponsables politiques conviendrait mieux pour qualifier ces porteurs d’idéologie stalinienne. Et puis responsable de quoi ?

  9. Et tout ces gens nous traitent de fachos… les derniers dirigeants européens ayant utilisé la censure ont pour nom Staline, Hitler et Musolini, tous se reclamant de gauche à la base et classés comme facistes… cherchez l’erreur…

  10. Ça fait longtemps qu’on est entré dans une dictature soft. Et c’est encore la gauche qui veut tout museler, mais ils n’y arriveront pas car il y aura toujours des moyens détournés pour transmettre la véritable information..

      • Mais oui, et on nous explique bien comment l’info circulait pendant les « heures sombres » des médias actuels. En ces temps là, radio-paris mentait aussi et les gens étaient tout de même informés. Mes parents évoquaient les drapeaux piqués sur la carte de l’Europe, travaillés en fonction de ce que racontait la propagande mais sur les noms des villes qui changeaient. Quant à la Libération, quand les Alliés sont arrivés, tout le monde était au courant et descendait dans la rue.

  11. Ces censeurs dictateurs ne veulent pas que les vérité soient dites par contre déformer les vérités à la façon gaucho, évidemment pour eux c’est mieux

  12. e Avec Castets c’est clairement dit: sa « régulation » de « certains médias » est le rétablissement de la censure officielle d’état, si chère aux gouvernements tout au long du 19e siècle.

  13. Si je comprends bien madame Castets entend « réguler » Cnews à la Poutine, approuvé en cela par un apparatchik socialiste.
    L’argumentaire de cette dame  » sur CNews, c’est dit que les Arabes et les Noirs sont méchants et qu’il y en a trop en France « .
    Waoouh, et ça veut gouverner la France.
    Bien le bonjour la liberté de la presse.

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