Ces syndicats inquiets qui organisent la riposte… contre le RN

Argumentaire militant © CGT
Argumentaire militant © CGT

Doublant, pratiquement, le score de la majorité présidentielle prédit par les sondages, la liste de Jordan Bardella est en tête dans toutes les catégories socio-professionnelles (hors retraités de plus de 70 ans). Face à ce phénomène, les syndicats s’inquiètent et, pour lutter contre cette vague bleu marine, certains proposent des formations à leurs membres pour lutter contre les idées du Rassemblement national et savoir quoi répondre à la machine à café, face à un collègue qui serait tenté par le vote pour le RN.

Pour la CGT, par exemple, lutter contre l’extrême droite est « une priorité absolue », déclaration qui place logiquement le droit des travailleurs comme une priorité secondaire… L'idée est de démontrer « l’imposture sociale » que représente Jordan Bardella et sa liste. Pour cela, la CGT ainsi que l’association VISA [Vigilance et initiatives syndicales antifascites, NDLR], entre autres, postent sur leur site Internet des communiqués qui analysent les votes du RN au Parlement européen. De ces analyses raccourcies et biaisées, ils obtiennent un bilan : « Le RN sert les intérêts du capital avant la défense des travailleurs.ses. » Le 16 avril 2024, une matinée d’échanges s’est même tenue entre plusieurs syndicats de gauche français, italiens ou encore allemands sur le thème suivant : « Ensemble contre l’extrême droite ».

L’ascension du RN dans les classes les plus modestes

L’histoire récente de Colombe, Française au RSA, poussée vers la porte de sortie des Restos du cœur parce qu’elle a déclaré qu'elle votait RN et à laquelle Louis Aliot, maire RN de Perpignan, est venu en aide en lui trouvant un emploi à la mairie, a montré une chose : la gauche a visiblement abandonné les plus démunis.

Cet abandon se traduit dans les sondages d’intentions de vote et, au bout du compte, dans les urnes. Dans cette dynamique, le vote RN a évolué. En 2019, 32 % des employés sondés comptaient voter pour le Rassemblement national ; ils sont 43 % en 2024. Les ouvriers s’exprimaient à 47 % en faveur du RN en 2019, contre 58 % cette année. À rebours de cette ascension, l’extrême gauche représentée par La France insoumise dégringole : 11 % des ouvriers sondés votaient LFI en 2019 ; ils ne sont plus que 6 % à déclarer voter Manon Aubry cette fois-ci.

Les syndicats abandonnent leur lutte historique

Traditionnellement de gauche, les syndicats comptent dans leurs rangs de plus en plus d’électeurs du Rassemblement national. L’élection présidentielle de 2022 a été l’occasion de rendre compte d’une véritable hausse de la popularité de Marine Le Pen au sein des syndiqués. En 2022, 21 % des salariés proches d’un syndicat ont voté RN. Ce score représente 8 points de plus qu’à l'élection présidentielle de 2017. Dans le détail, à la CGT, on compte 22 % de votes RN. À la CFDT, 15 %. Chez Solidaires, syndicat jusqu’alors hermétique au phénomène de dédiabolisation de l’ex-FN, ils sont 14 % à donner leur voix à Marine Le Pen. Selon le formateur d’une session organisée pour les syndiqués, répondant aux questions de France Info, afin de faire face à la montée des idées du RN, la gauche a sa part de responsabilité dans ce phénomène. Après la défaite de Jean-Marie Le Pen en 2002, « on [les syndicats de gauche, NDLR] a pensé que le travail avait été fait et qu'il était acquis pour les salariés que l'extrême droite était un danger mortel ». Manifestement, les adhérents des syndicats et les classes populaires en général n'ont pas la même vision des choses.

Raphaelle Claisse
Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

Vos commentaires

53 commentaires

  1. La CGT parlons en combien d’entreprises ont fermer par la faute de la cgt qui était contre le patron grève sur grève à la fin ils ont démissionner et fermer merci qui la cgt,concernant les votes de plus de 70 ans la donne à changer maintenant ils votent pour le RN.

  2. Il y a longtemps que les syndicats ont vendu leurs âmes. Pourtant je crois que le RN ne changera rien. Il adhère à la CEDH, vote 50 milliard pour l’Ukraine etc etc. J’ai plus de 70 ans, je voterai Philippeau c’est un vote à la proportionnelle et je crois Utile de mettre les contre-pouvoirs en place.

  3. Les syndicats sont en luttes contre les droites depuis plusieurs décennies, la meilleure preuve est dans les B-D-R l’appel à voter pour Macron aux deux dernières élection présidentielle (ont en vois le résultat)

  4. Ils sont en train de disparaître dans le mépris général en grommelant leurs slogans d’il y a 100 ans. Ils n’ont rien compris et au fond c’est bien car c’est la certitude qu’ils vont bien disparaître

  5. Les Français ne sont pas autant que des veaux comme le disait ce grand homme a qui nous devons une mémoire de respect, ces Français ne peuvent que voir ce naufrage que la bonne pensance nous à emmener et pour ceux qui irons voter avec un taux minimum d’abstinence probable ce vote sera sans nulle doute anti Européenne. De remarquer le redressement de la France spectaculaire d’après guerre qui à stagné et écroulé après l’arrivé de la gauche de Mitterrand au pouvoir.

  6. Et les retraités qui soi-disant sont anti RN…vous les interrogez ou ? dans les beaux quartiers parisiens ?
    paceque par chez nous dans les réunions « d’anciens » c’est pas le même son de cloche

  7. Donnons crédit aux syndicats des nombreuses entreprises qui ont mis la clef sous la porte après de longues grèves managées par la CGT en particulier, des milliers de chômeurs peuvent dire merci à ce syndicat.

  8. Que cette gauche disparraisse aux prochaines élections pour notre plus grand bien à tous .

  9. La gauche du capital toujours prête à rejoindre les pires mondialistes. Pays totalement pourri qui a depuis longtemps attrapé la vérole.

  10. Les syndicats auraient pu faire l’économie d’un slogan contre Jordan Bardella en reprenant celui de Sarah Knafo qui l’appelle « le prestidigitateur ».

  11. On avu cette pauvre Mme Binet nous dire que jamais elle n’irait débattre sur C News . C News symbole selon elle de l’extrême droite , d’abord que ces syndicats nous explique ce qu’est selon eux , l’extrême droite . Georges Marchais en son temps s’inquiétait de l’arrivée massive migrants qui allaient déstabiliser le marché du travail. Le RN souhaite une préférence nationale , donc faciliter l’accès de nos entreprises aux marchés publics , alors qu’aujourd’hui l’UE l’interdit. Donc on fait venir de l’autre bout de l’UE des denrées destinées aux cantines scolaires , idem pour les entreprises qui font les chantiers avec des travailleurs qui sont moins payés qu’en France . Des syndicats bien trop politiques , couroie de transmission du PCF et de LFI , le premier refusant d’admettre que Staline était un dictateur sanguinaire et les seconds qui hurlent :  » la police tue « 

  12. Les syndicats, en perte du nombre des adhérents, essaient de formatter certains de leurs soutiens par un jeux de manipulations et de trahisons en attaquant le RN de manière identique à la macronie et on ne peut que se rendre compte qu’au lieu de défendre les ouvriers ils défendent macron et sa clique.

    • « Les syndicats, en perte du nombre des adhérents ». Ils s’en foutent, c’est l’Etat (nous) qui assure leur subsistance. Au prix d’un retour d’ascenseur « en attaquant le RN de manière identique à la macronie ».

  13. Attention! La bête de gauche est blessée, mais pas morte. Elle est d’autant plus dangereuse qu’elle va utiliser tous les moyens pour ne pas disparaître…

  14. Ces couillons de syndicalistes cgt ou unsa sont proimmigrationistes.
    Défendent la régularisation des clandestins.
    Mais jamais ne proposent de mettre les patrons véreux en taule.
    Alors que c’est bon sens même.
    Finalement ils sont pour le grand remplacement

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