C’est assez rare pour le souligner : bravo les évêques de France !
On s’était, parmi le « petit troupeau » de ceux qui s’échinent à essayer de rester catholiques, habitué à soupirer poliment quand on entendait parler des évêques de France. On avait tort : ils viennent de résister, filialement mais fermement, à « pape François ». Pour le fidèle de base, pourtant, cette formule (« les évêques de France ») évoquait irrésistiblement, et depuis bien longtemps, des vieux messieurs en costume Celio, avec des croix pectorales de biker en fer blanc, des chaussures orthopédiques et un système de pensée verrouillé depuis 1969 – et terriblement politisé. Quand on les voyait, on était vaguement gêné ; quand on les entendait, on était respectueusement exaspéré. Nosseigneurs les évêques suivaient la marche du monde vers l’abîme, attirés par le parfum de l’air du temps. Ils avaient moins peur d’aller en enfer que d’être ringards. Ils détestaient moins Satan ou Mammon que Jean-Marie Le Pen. Et puis les affaires de mœurs au sein de l’Église n’avaient rien arrangé à cette dégoulinade du pouvoir épiscopal, bien sûr : en révélant l’incurie des uns, le silence complice des autres, voire les actes de certains évêques eux-mêmes, ces hommes de Dieu avaient sali leur sacerdoce et, partant, le sacerdoce en général. Alors, leur prêter du courage, vous pensez bien…
Et pourtant, le Conseil permanent de l’épiscopat vient de publier, ce 10 janvier 2024, une déclaration dont le fond comme la forme sont irréprochables, et qu’on ne peut que respecter. Les évêques français, suivant en cela le mouvement de nombreux épiscopats du monde, y expriment leur opposition à Fiducia supplicans, la déclaration du Dicastère pour la doctrine de la foi, publiée avec l’approbation du pape. Dans leur texte, les évêques réaffirment le dogme : on ne peut bénir le péché, mais on peut (et même, on doit) bénir les pécheurs. Ceux qui braquent les projecteurs sur l’homosexualité, pour de commodes raisons de progressisme et afin d’accuser l’Église d’être réactionnaire, oublient les autres cas de « couples » prévus par cette déclaration : concubinage, divorcés remariés, etc. Les évêques de France redisent donc tranquillement que, si les personnes dont l’état de vie contrevient à la doctrine de l’Église peuvent (évidemment !) recevoir la bénédiction d’un prêtre, ce qu’ils font ne cesse pas d’être un péché. C’est aussi l’occasion de répéter, tout aussi tranquillement et miséricordieusement, que le mariage est une « union exclusive, stable et indissoluble, entre un homme et une femme, naturellement ouverte à la génération d'enfants ».
Après le tollé des Africains, des Hongrois, des Polonais et de tant d’autres simples fidèles, nos évêques relèvent la tête, à ce que l’on dirait. Il y a longtemps que nous n’avions pas vu de prise de position de ce genre de leur part. Cette prise de position courageuse fait chaud au cœur.
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44 commentaires
Le texte de la CEF aurait pu figurer dans votre papier car il est difficile à trouver et pas facile à comprendre . Ce texte reprend apparemment FS à une différence près qui fait toute la différence . Nos évèques affirment le droit à toute personne de demander une bénédiction qui lui sera accordée généreusement pour sa propre conversion et son changement de vie .Ce n’est donc plus la « situation de péché » mais le pécheur qui est le sujet de la bénédiction .Deo gratias !
Les voies de Dieu sont impénétrables, ses décisions sont insondables, ses chemins sont impénétrables !
Le progressiste woke, François sans numéro, en fait les frais.
Le vent souffle dans les immenses couloirs du Vatican, que François y a plus d’ennemis que d’amis.
Aussi, Sa santé plus que chancelante prépare déjà à une succession plus traditionnelle.
Le vent porte les voies du Seigneur.
C’est bien évidemment différent si vous les bénissez ensemble ou séparément. Le côté Jésuite « en même temps » laisse place à toutes les possibilités et dans ce cas il serait temps de ne pas refuser les sacrements aux divorcés remariés si on ne les refuse pas aux mariés civils du même sexe… tout ceci mérite clarté et approfondissement ce dont est incapable le pape actuel qui passe plutôt son temps à défaire le travail de son prédécesseur. Si Sa sainteté oublie de parler de ce qui se passe au Niger pour faire plutôt la leçon à ceux qui veulent réguler l’immigration ,il n’y a pas grand chose à espérer pour défendre le catholicisme.
Cette déclaration des évêques de France est un remarquable document ecclésiastique…
Je lui préfère celle des évêques de Bretagne qui me semble plus nette, moins ambigüe.
Ben oui, de tous temps et quelle que soit la civilisation ou la société, le mariage a toujours Été l’union d’un homme et d’une femme. Rien que la pensée de deux barbus se livrant au simulacre de la reproduction suffit à rendre l’idée ridicule. De plus cela devient dangereux dès lors qu’on veut y intégrer des enfants.
Exactement ce que je pense et aussi le pape veut-il bénir le « fruit » de leurs amours ?
Enfin, le progressisme de l’Eglise Catholique a fait fuir tant de fidèles qui ne veulent pas que l’on transforme leur Église en ONG.
Mais comment ont-il pu élire un Pape goooochoooo. Le mal est fait !
si les évêques veulent que les églises se remplissent, il faut qu’ils aillent plus loin dans leur renouveau, accepter de marier les divorcés, accepter le mariage des prêtres, il faut dépoussiérer cette religion, sinon il y aura de moins en moins de fidèles et moins d’ordonnance de prêtre !
Pour une fois, je dis bravo aux évêques qui ne sont pas d’accord avec ce pape woke et immigrationniste !
Chaque personne d’un couple homosexuel devra donc venir se faire bénir obligatoirement séparément ?
Ont-ils compris qu’ils jouent leur survie dans cette France qui s’islamise petit à petit ?
Où l’on en arrive à considérer courageux le fait de rappeler le dogme de l’église catholique, rien que le dogme, seulement le dogme.
Mais une hirondelle ne fait pas le printemps…
Bravo …pour une fois en effet.
Quel crédit leur accorder ?