« C’est le meilleur, Coquerel ! » : une journaliste de France TV vend la mèche

Capture écran TF1 Info
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Un aveu malencontreux. Mercredi 15 janvier, dans la tranche du 11-13 heures de la chaîne France Info, une journaliste de service public s’est laissée aller à une confidence involontaire. Tandis que le député Éric Coquerel était interrogé sur sa volonté de censurer le gouvernement Bayrou, les téléspectateurs ont pu entendre la jeune femme glisser à une consœur : « C'est le meilleur, Coquerel ! » On distingue mal ce que lui a ensuite répondu son interlocutrice, mais l’enthousiasme semblait partagé. Malheureusement pour elles, un micro était resté branché…

Immédiatement, cette profession de foi gauchiste a été vivement critiquée, sur Internet. « Le duplex effectué dans la tranche du 11-13 heures nous donne une petite idée de la neutralité d'une partie des journalistes de la chaîne publique », a dénoncé le compte macroniste Médias citoyens. « Peut-on encore vraiment croire à la neutralité du service public ? », a ajouté l’Observatoire du journalisme, tandis que le lanceur d’alerte Pierre Sautarel raillait une séquence digne de « La Pravda ».

Le militantisme impuni

De nombreux anonymes ont également témoigné de leur indignation, soulignant un devoir de neutralité à géométrie variable : « Dire que c’est Musk qu’on accuse d’ingérence » ; « Et les gauchistes qui disent qu’on vote extrême droite à cause de CNews, ça les gêne pas, d’avoir le cerveau lessivé par France TV » ; « Oui, mais l'Arcom ne dira rien. La gauche et l'extrême gauche ont la carte d'immunité »...

Il ne faut pas s’attendre, en effet, à une quelconque sanction venant de l’Arcom. L’autorité de régulation est bien trop occupée à faire fermer C8 ou à adresser des amendes à CNews pour modérer un tant soit peu le reste du paysage audiovisuel français. Le 13 janvier dernier, elle a rendu son verdict dans l’affaire de ce montage mensonger signé Quotidien qui avait pour but de ridiculiser Jordan Bardella. Mais si le président du RN s’est réjoui que l’Arcom reconnaisse le caractère manipulatoire et « malhonnête » de la séquence, notons que l’émission de TMC a reçu un simple rappel à l’ordre. Aucune sanction financière n’a été prononcée, comme le relatait récemment BV.

Pendant ce temps, l’Arcom a demandé à CNews 50.000 euros pour avoir laissé entendre que l’antisémitisme et la surpopulation carcérale étaient des conséquences de « l’immigration arabo-musulmane », puis encore 100.000 euros pour une séquence dans laquelle un catholique a osé qualifier l’avortement de « première cause de mortalité dans le monde ». De son côté, C8 a accumulé 7,6 millions d'euros de sanctions en huit ans. Autant dire que les chaînes d’un certain groupe semblent être dans le viseur des autorités…

La méfiance légitime du public

Dans ces conditions de partialité et de malhonnêteté intellectuelle, comment en vouloir aux Français de se détourner toujours plus des médias traditionnels ? « La défiance générale à l’endroit du système médiatique pris dans son ensemble ne cesse d’augmenter », constatait le quotidien La Croix, le 14 janvier dernier, à l’occasion de la publication de son Baromètre des médias annuel. Quelque 62 % des Français estiment qu’« il faut se méfier de ce que disent les médias sur les grands sujets d’actualité ». Ce chiffre est à mettre en lien avec la baisse de qualité des programmes, mais aussi et surtout avec la politisation à l’extrême gauche d’un nombre croissant de journalistes. Un militantisme qu’ils avouent parfois à l’insu de leur plein gré…

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

2 commentaires

  1. Il faut faire preuve d’aveuglement volontaire ou d’une extrême mauvaise foi pour ne pas s’être encore rendu compte que la plupart des médias dits « mainstream » ou « de grand chemin » sont tout sauf neutres, objectifs ou impartiaux, et pas seulement les médias publics. Il n’y a que sur les médias dits « alternatifs » que l’on peut entendre un autre son de cloche, même s’il est partisan, mais au moins il est assumé, on sait à quoi s’en tenir en y venant, on ne nous dore pas la pilule !

  2. Tout cela se sait et on en voit les résultats. Mais une chose est sûre, l’indigence culturelle est l’une des principale cause du formatage des journalistes aujourd’hui. Si la culture n’empêche pas le fourvoiement, elle a au moins le mérite de le limiter et de rendre les gens moins sensibles à la propagande tendancieuse qui oriente plus qu’elle n’éclaire.

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