[C’est vrai, ça ?] D’après Libé, Olivia Maurel ne serait pas vraiment née d’une GPA

Le succès du témoignage d'Olivia Maurel, parole de la Déclaration de Casablanca, groupe d'experts internationaux qui réclame l'abolition universelle de la GPA et qui cartonne sur les réseaux sociaux, embarrasse manifestement Libé.
L'enfumage de Libé
Avec ce titre, « Olivia Maurel, nouvelle figure anti-GPA, est-elle vraiment née d’une gestation pour autrui ? », les « fact-checkeurs» façon Libé tentent par tout moyen de semer le doute et insinuent que le témoignage d'Olivia Maurel repose sur un mensonge. « Depuis sa récente médiatisation, des voix s'élèvent contre son témoignage, lui opposant qu'elle ne serait pas à proprement parler "née de GPA" », écrivent ceux qui essaient de démontrer que parce qu'Olivia est née de l'insémination par son père d'une mère porteuse (sa mère biologique) sans recours à une donneuse d'ovocyte, il s'agit d'une PPA (procréation pour autrui) et non d'une GPA.
Pour étayer leur hypothèse, les fact-checkeurs de Libé s'appuient sur les expertises de militants « pro-GPA » :
- « Dans cette pratique, la gestatrice utilise ses propres ovocytes ; autrement dit, dans cette situation, la mère porteuse est aussi la mère biologique. Lors de la fécondation », explique Dominique Menneson, « figure emblématique du débat sur la gestation pour autrui », selon le magazine LGBT Têtu, et père de deux filles nées par GPA à l'étranger. « Autrement dit, dans cette situation, la mère porteuse est aussi la mère biologique », conclut Libé.
- « La gestation pour autrui revient à « porter l’enfant d’un autre. À partir du moment où c’est celui, biologiquement, d’une mère porteuse, on n’est pas sur une GPA », ajoute Laurence Roques, « avocate [de la cause, NDLR] spécialiste des questions bioéthiques, qui représente des familles ayant recours à la GPA. »
- « À la différence de la GPA depuis 2009, la PPA n’est pas reconnue par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme une technique d’assistance médicale à la procréation (AMP) », précise également Guillaume Durand, maître de conférences en philosophie à l’université de Nantes et membre de la consultation d’éthique clinique du CHU de Nantes, partisan, par ailleurs, d'« une conception neutre (volontaire) de la gestation pour autrui ».
Une pratique de fabrication d'enfant interdite en droit français
Le fait que la mère porteuse d'Olivia soit aussi sa mère biologique (puisque, dans son cas, il n'y a pas eu recours à une donneuse d'ovocyte) ne change rien et les tentatives de Libé pour disqualifier la parole de cette victime de la GPA sont vaines.
Et même les fact-checkeurs, dans leur article, le reconnaissent par la voix du même Dominique Menneson, bien obligé d'admettre que si « le Code civil, dans son article 16-7, distingue "la procréation et la gestation pour le compte d’autrui" (PPA et GPA) [...] les deux pratiques sont interdites en France ».
De même que - comme l'indique également Libé - le site officiel Vie publique du gouvernement français donne de la GPA cette définition qui correspond bien à la manière dont Olivia a été conçue : « La gestation pour autrui est […] une forme d’assistance médicale à la procréation qui consiste en l’implantation dans l’utérus de la mère porteuse d’un embryon issu d’une fécondation in vitro (FIV) ou d’une insémination ».
Ce qui fait dire à Bernard Garcia, docteur en droit et coordinateur de la déclaration de Casablanca, que BV a consulté : « Il s'agit d'une version des faits qui n'est pas cohérente. Dans les deux configurations, il y a exploitation de la femme et commercialisation de l'enfant. »
Une tentative vaine pour discréditer la parole d'Olivia Maurel : elle réagit auprès de BV
Un grave dommage pour l'enfant, ce que corrobore le témoignage d'Olivia Maurel lorsqu'elle évoque toutes les séquelles et désordres psychologiques dont elle est atteinte depuis qu'elle a découvert qu'elle avait été vendue comme un objet par sa mère biologique.
Elle réagit auprès de BV à cette tentative de discréditation par Libé :
« La GPA, c’est le fait qu’une femme porte un enfant qui doit être remis à un tiers. C’est la définition de la GPA. Ensuite, il peut y avoir différentes formes selon la procédure utilisée. Mais que la GPA soit traditionnelle (implantation d'un embryon dans l'utérus de la mère porteuse) ou gestationnelle (insémination), il est toujours question de l’abandon programmé d’un enfant à la naissance par leur mère - eh oui, c’est bien leur mère : "mater semper certa est" ("la mère est toujours connue"). Si elles n’étaient pas les mères de ces enfants qu’elles ont fait grandir dans leurs ventres, pourquoi doivent-elles, à chaque fois, céder leurs droits parentaux sur cette enfant par le biais d’un contrat ? »
Olivia Maurel avoue être la cible de militants qui ne la lâchent plus : « Je suis née par GPA, ça embête la propagande pro-GPA, je peux le comprendre, car je suis la publicité qu’ils n’auraient jamais voulu voir apparaître sur leurs écrans. Ma tête est à abattre, ma bouche à taire, mais je ne céderai pas. »
La vaine tentative de disqualification de la parole d'Olivia Maurel par Libé et les partisans de la cause ne parvient pas à édulcorer la réalité honteuse de ce qu'est être un enfant issu de GPA.
Je suis Olivia, je suis née de la gestation pour autrui et pourtant je suis contre la gestation pour autrui.
Je suis un paradoxe vivant et j’en suis consciente: je suis contre ce qui m’a mis au monde et à juste titre.
Je suis ici aujourd’hui pour donner une autre version de… pic.twitter.com/5FybDjAjYx
— Olivia Maurel (@maurel_olivia) March 30, 2024
ADDENDUM : Aude Mirkovic, porte parole de Juristes pour l’enfance a souhaité apporter une précision complémentaire et réagir au CheckNews de Libé à la lumière de son expertise juridique.
Nous reproduisons ici sa réaction : «La formule du code civil, 'Toute convention portant sur la procréation ou la gestation pour le compte d'autrui est nulle' (art. 16-7) est volontairement redondante pour qu’il soit clair que la gestation pour autrui est illicite dans toutes ses modalités, sans qu’il soit possible d’ergoter sur une prétendue distinction entre tel ou tel cas. Il n’en reste pas moins que le terme « gestation pour autrui » vise à lui seul toutes les situations, que l’enfant soit issu de l’ovocyte de la mère porteuse ou de celui d’une autre femme, et ceci est vrai non seulement en langage courant mais également en droit : ainsi, tant la Cour de cassation que la Cour européenne des droits de l’homme n’emploient qu’un seul terme, celui de gestation pour autrui, sans distinguer selon que l’enfant est issu ou non de la mère porteuse.
A titre d’exemple, parmi d’autres, dans une affaire où la mère porteuse s’est inséminée elle-même avec le sperme mélangé de deux hommes, et est donc la mère génétique de l’enfant, la Cour de cassation énonce que 'MM. X... et L... ont contracté avec Mme G..., épouse W..., une convention de gestation pour autrui, aux termes de laquelle celle-ci devait porter, contre rémunération, l'enfant qu'elle concevrait à l'aide du sperme de l'un ou de l'autre' (Cour de cassation, 1ère Chambre civile, 12 septembre 2019, 18-20.472). La Cour européenne des droits de l’homme, saisie dans la même affaire, n’emploie elle aussi que le terme de gestation pour autrui pour viser cette situation (CEDH 7 avril 2022, A.L. c. FRANCE, Requête no 13344/20) »
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34 commentaires
Si libération n’était pas un torchon rouge, pro pédophilie, habitué d’arranger la vérité à son avantage, ça se saurait. Quand donc l’état, c’est à dire nous via nos impôts (enfin pour ceux comme moi qui en payent) cessera ses subventions et laissera ces parasites vivres de leurs ventes?
Oui, on ne peut pas construire sans connaître ses origines. Mes parents, bien sûr ne sont pas nés d’une GPA, mais ils ont été abandonnés. Mon père en a souffert toute sa vie, il a été malheureux toute sa vie, il n’a jamais réussi à surmonter cet abandon. Et dès l’âge de 14 ans, ils ont été placés dans une ferme. Il a fait des recherches, il a même rencontré sa mère biologique qui était luxembourgeoise. J’ai moi-même avec ma fille des fait des « recherches », pour mettre un beaume au coeur de mon père décédé, son père est un français de souche. J’ai beaucoup pleuré quand j’ai reçu le dossier de l’assistance publique, j’ai pleuré sur ce bébé abandonné, sur cet enfant, sur cet adolescent, sur cet adulte qui n’a jamais réussi à surmonter sa vie malheureuse. Ils nous ont bien élevés, ils se sont sortis du travail de la ferme. Quant à ma mère, de parents français de souche, elle a fait de dos rond toute sa vie. Nous avons souffert à travers eux. Les origines sont importantes. J’ai fait corrigé le nom de mon père qui comportait une faute, une petite faute, juste la deuxième lettre, mais qui change tout, qui nous donne une filiation, notre vraie filiation, c’était le désir de ma fille. Pour mon père que je regrette tant de ne pas l’avoir compris
La GPA est un crime contre l’humanité. De quels droits priver un enfant d’un père et d’une mère.
Les défenseurs de la GPA sont en porte à faux, ils le savent très bien. Leurs arguments ne sont pas justifiés. Une GPA c’est avant tout une négociation commerciale avec tous les traquenards et obligations que cela sous-entend à laquelle s’ajoutent une pléiade de souffrances, de la mère à l’enfant, inavouées par les contempteurs des opposants.
« Ça ne change rien « , mais quand même un peu!
Un enfant qui se retrouve avec 3 mères: celle qui a fourni ses gènes, celle qui a fourni son utérus et celle qui l’a nourri après sa naissance, est peut être dans une situation encore plus inconfortable que celle de l’enfant qui n’en a que 2 dont une seule biologique.
Ou, au contraire, l’enfant ayant 3 mères a peut être finalement plus de facilités à « couper le cordon ombilical » car ce dernier , étant divisé en 2 , se trouve affaibli.
Je pencherais pour la seconde hypothèse.
Et dans ce cas je comprends encore davantage la souffrance d’Olivia Maurel.
N en déplaise à « libération » et à tout se qui se prétendent progressistes la GPA c’est de la traite humaine puisque c est la marchandisation de l être humain et ça ce l inverse du progressisme cela devrait être interdit dans le monde entier
Ceux qui défendent ce type de procédé sont des complices de traite humaine
Laurence Roques, « avocate [de la cause, NDLR] spécialiste des questions bioéthiques, qui représente des familles ayant recours à la GPA. » !!
Question à cette « spécialiste » : qu’y a-t-il de « bio » et/ou « d’éthique » dans une GPA ?
Cette femme a du courage ..bravo .
Encore une toute petite étape, 10 ans peut-être, et notre société occidentale, en progrès constants et foudroyants vers la décadence, retournera à l’anthropophagie physique, parce que symboliquement et étymologiquement parlant, la GPA en est déjà une forme aujourd’hui.
Porter un enfant 9 mois fait de la femme une mère, que ce soit son ovocyte ou pas. Si c’est pour autrui, il y a bien abandon à la naissance. Qu’une femme puisse penser le contraire me sidère. Lourd bagage pour un enfant de se dire qu’il est le fruit d’une tractation commerciale
Donc la porteuse serait aussi la mère ce qui ne l’empêche pas de vendre SON enfant. C’est encore pire. Comment une femme même soutenue par les gauchistes peut elle vendre son enfant ?
Qu’elle que soit la méthode, il est établi un contrat avec la mère porteuse, et c’est un contrat commercial qu’on le veuille ou non ! Donc marchandisation ! Il y a automatiquement un lien entre la mère et l’enfant qu’elle porte, car il entend sa voix et scientifiquement cela n’a jamais été remis en cause ! A un moment donné de sa vie , l’enfant devenu adulte recherchera toujours l’histoire de ses origines ! Voir le succès de cette recherche grâce à l’ADN, et la passion des Français pour la généalogie !
Décidément cette gauche dite progressiste n’a plus de propositions et se consacre à décrédibiliser l’autre dépassant tous les critères du respect de la personne. Une stratégie pas jolie jolie qui rappelle des temps très anciens…
Continuer votre combat madame parce qu’en effet quoi de plus cruel que de vendre un enfant à n’importe qui du moment qu’il en a les moyens . Et qui connait le parcours d’un couple pour une adoption peut vous affirmer que leur vie est mise sous la loupe avant qu’on ne leur confie un enfant mais il y a là un suivi qui n’existe pas pour le commerce de ces bébés on peut donc craindre le pire pour ces petits .
Tout à fait !
Les « progressistes » de gauche sont des monstres.
De quel droit peuvent-ils mettre en doute le témoignage de cette dame en grande souffrance ?
Ils ne pourront jamais effacer la mère biologique ! La réalité elle est là ! Quoiqu’ils disent !