Cette obstination idéologique du gouvernement à ne pas réintégrer les .oPgnants
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« Il y a un problème d’éthique à réintégrer le personnel soignant non vacciné », déclarait François Braun, ce dimanche 20 novembre, dans « Le Grand Jury RTL, Le Figaro, LCI ». À ceux qui espéraient que la France emboîte le pas à l’Italie dans sa politique sanitaire, le ministre de la Santé s’est obstiné dans son refus d’accueillir les soignants réfractaires. Il a annoncé prendre sa décision après les deux avis qui seront rendus, début 2023, par la Haute Autorité de la santé d’une part, et celui du Conseil consultatif national d’éthique d’autre part.
Que ces soignants soient renvoyés chez eux sans chômage ni RSA, en pleine crise hospitalière, ne semble pas lui poser de problème d’éthique, en revanche. Par ailleurs, qu’il soit maintenant largement avéré que le fait d’être vacciné n’empêche ni d’être contaminé ni d’être contaminant fait non seulement voler en éclats le ridicule mantra « tous vaccinés tous protégés » mais témoigne du caractère idéologique et politique de cette obstination à ne pas réintégrer ces soignants.
La France demeure parmi les derniers pays d’Europe à maintenir cette obligation vaccinale, la Belgique et la République tchèque ne l'ont jamais appliquée, l'Autriche y a renoncé en juin, l’Italie depuis le 1er novembre et l’Allemagne ne devrait pas prolonger cette obligation au-delà du 31 décembre. Pour notre gouvernement, le nombre de ces soignants (dont le chiffre est difficile à estimer puisque certains ont changé de métier, d’autres sont retournés travailler en ayant cédé à la pression ou contracté le virus) ne pèse pas dans la pénurie de personnel à l’hôpital. François Braun rappelait que cette sanction concerne « très peu de médecins » et « 1.050 infirmiers, c'est le chiffre qui m'a été donné par le président de l'Ordre des infirmiers, sur 300.000 ». Quant à Olivier Véran, faisant fi des situations de détresse individuelles, il assène sèchement que « ça ne changerait rien au schmilblick » (France 2, 17 novembre), feignant d'oublier que cela changerait considérablement le quotidien de ces personnes privées de travail et de revenus depuis de longs mois.
Je viens d’apprendre le suicide d’une soignante suspendue de 37 ans, mère de 2 enfants de 7 et 3ans. Elle a mis fin à ses jours car en grande difficulté financière et en grande détresse psychologique. Ceux qui ont imposé l’obligation vaccinale ont sa mort sur la conscience.
— Marguerite Ba (@JuliaMarguer) November 21, 2022
« Incompréhensions », « incohérences » : dans un courrier adressé au ministre de la Santé, rédigé par les sénatrices LR Sylviane Noël et Laurence Muller-Bronn et « cosigné par de nombreux collègues sénateurs de tous bords », des voix s’élèvent pour fustiger ces mesures non pas sanitaires mais « punitives » et « humiliantes ». Et d’appuyer qu’elles « seraient risibles si la situation n’était pas si grave » à l’heure où le personnel est désormais contraint de reporter les opérations et trier les patients.
❌Réintégrez les #SoignantsSuspendus ou proposez leur un licenciement mais stop à cette situation humainement insupportable et injustifiable ! C'est le sens du courrier que j'ai rédigé à @FrcsBraun avec @MullerBronnL, cosigné par de nombreux collègues sénateurs de tous bords. pic.twitter.com/qAGRJRoKL8
— Sylviane NOËL, Sénatrice de la Haute-Savoie (@noel_sylviane) November 17, 2022
Le 16 novembre, LFI proposait devant la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale une loi visant à réintégrer ces soignants suspendus. Mais le texte n’a pas été adopté par la commission ; pour ses opposants, le protocole proposé était jugé difficile à mettre en œuvre. Ainsi, le député du Doubs Éric Alauzet (Renaissance) de s'exprimer en ces termes : « Rien ne nous assure que les personnes concernées, qui ne sont pas par nature les plus collaboratives, auront un comportement irréprochable à chaque instant de la journée, qu'elles se priveront des pauses cigarettes, du repas avec les collègues, toutes circonstances désormais bien identifiées à risque. » Malgré le recul et les connaissances sur le vaccin, les incohérences demeurent bien ancrées dans les mentalités et les députés continuent d'assener des inepties aussi injustes qu'injustifiées.
J’étais le responsable de texte du groupe Renaissance en commission des affaires sociales pour empêcher le projet de réintégration des soignants non-vaccinés dans les établissements médicaux et médico-sociaux, une proposition qui allait à l’encontre même de l’avis de la HAS ! pic.twitter.com/nr63jlSfBv
— Éric Alauzet (@ericalauzet) November 16, 2022
Cette question sera débattue le 24 novembre lors d'une discussion en séance publique à l’Assemblée nationale. Peut-on s'attendre à un nouveau rebondissement ?
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« Il y a un problème d’éthique à réintégrer le personnel soignant non vacciné » Il y a un gros problème d’éthique à suspendre les soignants non vaccinés, en violation du code du travail.