Charte de bonne conduite pendant les mariages : une stigmatisation… de qui ?

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La mairie de Brive-la-Gaillarde a décidé de faire signer une charte de « bien vivre ensemble » aux couples qui vont se marier. Le texte entrera en vigueur le 1er juillet prochain. Les mariages qui tournent mal, dans cette ville jadis chantée par Brassens, ne dépassent pas la dizaine. Mais quand cela se passe mal, les événements sont les mêmes que partout ailleurs en France. « 22 infractions ont été constatées dans la ville pour un même mariage : non-port de la ceinture de sécurité, circulation sur la voie de gauche, rodéo urbain, vitesse excessive… », relève Carine Voisin, élue municipale. Rien que de très habituel, en somme, dans beaucoup de mariages de banlieue. Les futurs mariés s'engageront donc, au nom du cortège, à respecter les règles. Ça semble plutôt facile à comprendre.

C'était sans compter sans un chevalier sans peur et sans reproche, qui a immédiatement enfourché le destrier de la rectitude morale et du refus de la stigmatisation. Il s'appelle Omar Slaouti, il est élu municipal d'opposition (divers gauche) à Argenteuil et il a réussi, dans sa propre commune, à faire annuler une charte du même acabit en trouvant un vice administratif. Les motivations de cet honnête homme sont simples et ne s'embarrassent guère de circonlocutions : interdire et réprimer certains comportements, ce serait tout simplement stigmatiser certaines personnes. Mais qui donc, demanderez-vous en toute innocence, amis lecteurs ? « Pour l’opposant, ce règlement s’inscrit dans la continuité de la loi contre le séparatisme qui stigmatise certaines catégories de la population, dont les musulmans », rapportait un article du Parisien, en 2022.

Il va falloir nous expliquer, tout de même, un de ces jours. On se tue à nous dire que les musulmans, et plus généralement les Français d'origine étrangère (au cas où ces catégories ne se superposent pas), ne sont pas surreprésentés dans les troubles à l'ordre public... et, « en même temps », prendre des arrêtés pour que les mariages ne se terminent pas par des rodéos, des concerts de klaxons, des blocages d'autoroute et tutti quanti, ce serait une manière de stigmatiser les musulmans ? Est-ce une tradition musulmane que de mettre à sac la commune dans laquelle on vient de se marier ? Y a-t-il le même genre de débordements en Arabie saoudite, au Pakistan ou en Algérie ? Y a-t-il des hadiths qui mentionnent que les « salaf », les anciens, avaient pour habitude de brandir la bannière omeyyade après un mariage, en faisant cabrer leurs chameaux et en poussant des cris dans toute la ville ? Il semble bien que non.

En cherchant à éviter la stigmatisation, Omar Slaouti braque précisément le projecteur là où il ne voulait pas. Bien sûr que ce sont les mariages « communautaires » qui occasionnent des troubles à l'ordre public. Bien sûr que c'est toujours pour se protéger des mêmes que les pouvoirs publics prennent des arrêtés prétendument généralistes. Bien sûr que les « minorités » qui empoisonnent la vie de la majorité sont bruyantes, violentes et se croient tout permis. Ils se stigmatisent eux-mêmes.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

24 commentaires

  1. Bien sûr, bien sûr…Attendons de voir la mise en application des mesures « énergiques »…Je suis impatient.

  2. « Est-ce une tradition musulmane que de mettre à sac la commune dans laquelle on vient de se marier ? » Oui, entre autres. La principale tradition musulmane, liée au nomadisme, est l’agression, le meurtre et le pillage de ceux qui ne veulent ou ne peuvent se défendre. Elle disparaît instantanément à la moindre velléité de résistance armée.

  3. Des mesures qui vont s’imposer à tous alors que les vrais fauteurs de trouble sont issus d’une communauté bien ciblée , elle va une fois de plus se victimiser .

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