Chasse aux « sionistes » dans un festival LGBT de Paris

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Dans certains milieux d’extrême gauche, l’antisionisme et la haine d’Israël sont désormais des prérequis. C’est ce dont la militante Julia Layani vient de faire l’amère expérience. Alors qu’elle avait été conviée au sein du jury du festival de cinéma LGBT Chéries-Chéris, la jeune femme en a été exclue pour la simple raison qu’elle est juive et qu'elle voulait évoquer le sort des otages israéliens à Gaza. « Notre société est malade. J’en ai été victime hier soir », réagit-elle, sur Instagram.

Tout avait commencé par la rumeur d’une tribune anonyme contestant sa place dans le jury du festival. Pour quelle raison ? Parce que Julia Layani serait une « sioniste d’extrême droite ». « Le choc est tel devant l’association de ces deux termes : pourquoi moi ?, s’étonne-t-elle. J’ai pris la décision, il y a un an, de ne plus parler de ce conflit qui m’attriste tous les jours, vu les horreurs qui se passent des deux côtés. J’ai toujours dit mon empathie envers les deux peuples et je me suis toujours exprimée contre les agissements du gouvernement israélien. » Et la militante de s’interroger : « La question qui me taraude est la suivante : que vient faire ce conflit dont je ne parle jamais dans un argument visant à me virer d’un festival LGBT ? Quel est l’indice de mon sionisme, puisque je ne le mentionne jamais ? » La réponse est évidente, mais Julia décide alors de faire profil bas.

Sus aux « sionistes » !

Lors du dîner de délibération des prix, selon elle, une jurée lance à la cantonade : « S’il y a des sionistes dans les équipes des films, ça serait bien de le savoir ! » Julia, sidérée, garde encore le silence. Le jour de la cérémonie de clôture du festival, les organisateurs lui refusent catégoriquement de mentionner les otages sous prétexte que « ce n’est pas le sujet », alors même que les membres du jury ont prévu de prendre la parole pour évoquer la situation à Gaza, au Liban et en Iran ! On lui interdit aussi de monter sur scène. Ce qu’elle finit néanmoins par faire, se saisissant du micro pour dénoncer les attaques et tentatives d’intimidation dont elle a été la cible. « C’est bien ce que je pensais, je suis censurée, silenciée, exclue, excommuniée. Je suis victime d’antisémitisme », constate-t-elle avec douleur.

Alertée sur la situation, la région Île-de-France a immédiatement annoncé suspendre sa subvention au festival Chéries-Chéris. « Ce qui s’est passé est révoltant, une honte ! Et, hélas, pas surprenant », a réagi, sur X, Florence Mosalini Portelli, vice-présidente LR de la région. Mêmes condamnations du côté du ministre de la Culture : « Les pressions dont a fait l'objet Julia Layani, jury de Chéries-Chéris, en raison de sa confession religieuse sont une atteinte grave aux valeurs de notre République. » Interpellée, la chaîne de cinémas mk2 a également exprimé son « indignation », assurant qu’elle défendra « toujours la pluralité de points de vue ».

L’infiltration indigéniste

Sauf que tous les « points de vue » ne se valent pas. Parmi les individus qui s’en sont pris à Julia Layani figurent plusieurs personnalités pour le moins problématiques. À commencer par Amandine Gay, militante décoloniale dont le combat contre la « blanchité » lui vaut de fréquentes tribunes sur les antennes de Radio France. Il y a aussi la délicieuse Lissia Benoufella, alias « habibitch », très active sur les réseaux sociaux où, dès le 20 octobre 2023, elle appelait à décoloniser la Palestine, « from the river to the sea ». Une ambition qu’elle partage avec les terroristes génocidaires du Hamas.

Quel lien, entre la lutte pour les droits LGBT et la défense de Gaza ? Aucun. Ces deux combats semblent au contraire plutôt contradictoires, tant l’homophobie règne en territoire palestinien. Mais ce n’est pas la première fois que la mouvance LGBT est parasitée par des combats qui lui sont étrangers. En avril 2024, déjà, l’association Act Up-Paris s’était déchirée sur la question du Proche-Orient. Les tensions étaient telles que son conseil d’administration avait été contraint de publier un communiqué afin de présenter ses excuses aux victimes. « Ces derniers mois, Act Up-Paris a été confrontée en interne à des manifestations d’antisémitisme. Des propos racistes ont été tenus lors de réunions, des écrits de même nature diffusés sur les canaux de communication internes, par des membres de l’association. » L’association avait dénoncé les « comportements extrêmement problématiques » de certains de ses membres qui avaient demandé à d’autres militants de « se positionner sur le conflit au Proche-Orient, sous peine d’être "complices du génocide" ».

Après les syndicats, les universités, les partis politiques et les associations, c’est donc au tour des événements culturels d’être infiltrés par la mouvance décoloniale, antisioniste et anti-occidentale. Toute la gauche est désormais touchée par ce Grand Remplacement militant. Au grand dam des activistes restés attachés au combat originel de leur mouvement...

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

26 commentaires

  1. Il est vrai que ce « combat » est pour le moins lunaire : des militants pro palestiniens défendent et soutiennent les droits des LGBT devant des musulmans par essence homophobes, puisque l’homosexualité est interdite et passible de peine de mort en islam. Une situation qui paraît ubuesque à toute personne sensée, sauf à eux !

  2. C’est une question de panoplie ; comme naguère pour les enfants. Rien ne doit « jurer » quant à l’aspect de cette panoplie. La tenus de Batman ne souffre pas d’être mêlée ou confondue avec celle de Zorro. Nous en sommes à ce niveau. Quant aux « idées »… Posture et intransigeance donc.

    • France qu’est tu devenue ? Toutes les valeurs de travail de famille et de patrie disparaissa’ent sous les coups du wokisme destructeur. Nous touchons le fond et nous croisons encore. La France se regarde mourir et ne fait rien.

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