Chasse aux sorcières conservatrices au groupe Bayard (La Croix, J’aime lire)

Lundi 2 décembre, le groupe Bayard a plié, face à l’intersyndicale CFDT, CFTC, CFE-CGC-CSN, CGT et SNJ. Le groupe a renoncé à recruter Alban du Rostu, « ancien bras droit du milliardaire d’extrême droite Pierre-Édouard Stérin », lit-on, chez France Info. Alban du Rostu, outre cette fréquentation peu recommandable aux yeux des syndicats, avait été directeur général du Fonds du bien commun, une organisation philanthropique dont l’objectif est de « bâtir une société libre, juste et unie permettant le développement intégral de l’Homme et la transmission du meilleur de la civilisation européenne. [...] » On comprend facilement ce qui déplaît à nos chers syndicats !
Contre « la bête immonde »
Une fois de plus, un front commun - oserait-on dire un « front républicain » ? - des syndicats et des salariés s’est levé pour protester contre « la bête immonde », et ils ont obtenu gain de cause. Se servant, notamment, du Salon du livre jeunesse qui se tenait à Montreuil la semaine dernière, les salariés ont déployé une banderole « Chez Bayard, aucune place pour l’extrême droite – Les salarié.es du groupe Bayard ». Fermez le ban, ils ont sorti l’épouvantail : « Nous savons ce que l'on défend par ces mouvements, nous savons ce que nous voulons apporter aux enfants, aux ados : une vision du monde moderne, tolérante, inclusive. Ce ne sont pas les valeurs du RN, de Stérin ou de du Rostu », affirme Thomas Hamon, délégué syndical CFDT et secrétaire du CSE de Bayard Éditions, sur le site ActuaLitté. Annoncé pour intégrer la direction de la stratégie, Alban du Rostu (en photo) n’avait peut-être pas le bon profil pour un groupe d’édition et de presse qui se revendique catholique...
Le groupe Bayard, qui appartient depuis 1876 à la congrégation religieuse des Augustins de l’Assomption, édite La Croix, Notre Temps mais aussi Pomme d’Api, Astrapi, Okapi ou J’aime lire, autant de titres qui se revendiquent de l'héritage chrétien social. À peu près tous les élèves de France et de Navarre ont eu l’occasion de croiser ces titres dans leurs centres de documentation (CDI). Et nombre de paroissiens peuvent trouver un de ces journaux à l’entrée de leurs églises. Les salariés de Bayard auraient craint qu’Alban du Rostu ne soit le bras armé de son ancien patron pour développer le projet Périclès : un innommable complot pour porter l’hideuse extrême droite au pouvoir, si l’on en croit L'Humanité.
Ainsi, la censure syndicale a frappé. Contacté par BV, Alban du Rostu précise qu’il n’a pas « renoncé » et que son départ a été décidé d’un commun accord avec le groupe Bayard. La chasse aux sorcières dont il était le bouc émissaire a tout de même fait une victime. Dans Le Parisien, on lit en effet qu'Alban du Rostu, « [...] conscient de la situation créée par sa nomination, a proposé de renoncer à son entrée dans le groupe ». Bayard et Alban du Rostu seraient « convenus d’un commun accord de ne pas procéder à son embauche pour mettre fin à la campagne injuste dont il était victime ». Au Point, Alban du Rostu explique : « C'est du complotisme de penser que je suis envoyé par des milliardaires pour racheter Bayard. On parle d'une "entreprise à mission", déclarée incessible par son propriétaire, et je vis ma carrière indépendamment de qui que ce soit. » Loin de tout projet idéologique, il explique encore qu'il « venait pour ouvrir des parcs Petit Ours brun ou un musée immersif Okapi, pas pour jouer un rôle éditorial : ce n'est simplement pas mon métier ». Quant au projet Périclès, d'après des documents que BV a pu se procurer, il n'y joue aucun rôle, contrairement à ce qu'a prétendu l'Humanité. En bref, une éviction pour présomption d'éventuelle culpabilité...
L'ombre du rachat de l’école de journalisme ESJ Paris
Mais ce n’est pas tout. Il s’agissait d’évincer Alban du Rostu, mais aussi de faire plier le président du nouveau directoire, nommé le 24 octobre dernier, François Morinière. Celui-ci était attendu au tournant par les salariés. L’annonce du rachat de l’école de journalisme ESJ Paris aux côtés d’un « consortium de conservateurs catholiques », comme le décrivait la CFDT Journalistes, et en particulier aux côtés de « l'homme d'affaires réactionnaire Vincent Bolloré », n’avait pas plu. D’aucuns craignaient « l’entrisme de l’extrême droite ». Le projet est donc jeté au bûcher lui aussi puisque Bayard a indiqué « quitter le tour de table de l’ESJ Paris en revendant [sa] participation », une décision qui « devra être confirmée par le conseil de surveillance », lit-on, dans Sud-Ouest. Ces renonciations auraient été décidées dans « un souci d'apaisement et d'unité », peut-on lire dans le communiqué de presse du groupe Bayard, qui prétend pourtant que « [leur] ouverture d'esprit qui [les] conduit à créer des liens fertiles entre tous sans exclusive, dans le pluralisme des opinions de chacun et le refus des extrémismes, n'est pas non plus [négociable] »... On en viendrait presque à croire que « la raison du plus fort est toujours la meilleure ».
Libération évoque « un cadeau de Noël » pour ceux qui défendent de « bonnes fêtes » bien laïques. Un comble !

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29 commentaires
Encore un scandale de plus : l’édition catho vendue aux gaucho-wokes.. Plus rien n’a de valeur , sauf notre intime foi et conviction..
En dehors même du fait que le principal concerné se défende de toute volonté d’agir pour révolutionner quoique ce soit chez Bayard presse ,Ils parlent de l’entrisme de l’extrême droite comme d’un scandale alors que l »éléphant dans le couloir » c’est le scandale du fait que des salariés de gauche s’invitent à donner leu avis sur la ligne éditorialiste d »un gourpe de presse à vocation catholique pour lequel il travaillent .
L’entrisme des trotskistes, il a déjà eu lieu dans le groupe bayard presse et c’est cela la plus grand scandale.
Des journaux d’extrême droite devraient pouvoir être imprimés sans que les salariés qui le fabriquent puissent en contester la ligne éditoriale . La pluralité de l’information est le fondement même de la démocratie. Mais il est vrai que nous sommes en régime totalitaire. Il n’ya a qu’à se rendre compte dela façon dont sont financés les partis politiques . Marine Lepen en fait les frais ,elle qui a été contrainte de passer par des banques étrangères pour se trouver des crédits pour le RN . Premier parti de France!
Jusqu’où la France tombera-t-elle dans les abysses de l’indécence ?
En quoi le parti politique serait il un critère d’embauche dans un groupe catholique ?? Ne serait il pas plus pertinent de considérer la religion et d’évacuer ainsi les anti catholiques, les adeptes du transgenrisme etc…
Ces réactionnaires, à rabâcher ils en deviennent rances. Le monde se fera sans eux. Ils en viendront à regarder les trains passer comme de bons vieux bovins. Ce qui ne se fait pas chez eux se fera par ailleurs. Quelques souvenirs d’un passé tout autant chaotique me reviennent. Là aussi, ils croyaient détenir le pouvoir …. SNCF, grèves à répétitions du fret alors que notre entreprise devait être alimentée quotidiennement par quatre à cinq wagons de marchandises indispensables. Notre livreur local, en possession des dits wagons ne prétendait pas leur faire traverser la rue qui nous séparait de leur dépôt. Leçon apprise. Du jour au lendemain nous avons fait le choix du transport routier et avons invité nos sous-traitants à nous suivre. Livraisons continues, assurées. Aujourd’hui, le fret SNCF pleure.
Un catholique qui défend la GPA, la PMA, l’euthanasie, l’avortement, le mariage pour tous n’est tout simplement plus catholique : il est communiste. Beaucoup le sont sans le savoir.
Pas d abonnement à Okapi pour ma petite fille donc. Tanpis je l abonnerais au Panache du Puy de Fou
Bravo !
Il s’agit au contraire, comme d’habitude (cf la bronca quand Geoffroy Lejeune a repris le JDD), d’un entrisme d’extrême gauche qui a infesté toutes nos institutions, y compris l’Eglise. Le journal LA CROIX, et le Secours Catholique défendent des « valeurs » de gauche qui n’ont rien de catholique !