Chauffeur de bus tué à Bayonne : un ministre des Transports champion du « hors-sujet »
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Deux jours après l'agression qui a coûté la vie au chauffeur de bus de Bayonne, déboule de nulle part un ministre délégué aux Transports. Jeune et dynamique. Un certain Jean-Baptiste Djebbari. Déclaration devant les micros des médias. L'homme est venu sur place, sans doute porteur d'un message fort.
Alors qu'il en va de la sauvagerie en tous lieux et toutes circonstances, la décision d'envoyer un responsable des transports était, en soi, un détournement du vrai sujet. Les propos de l'envoyé spécial vont démontrer que le gouvernement a misé sur le bon cheval. L'homme est titulaire d'une maîtrise en « parler pour ne rien dire » et d'un bac+8 en « évitement de sujet qui fâche ».
Morceaux choisis :
« On voit bien qu'il y a différents sujets. » Ah ! Nous allons forcément aborder celui de l'explosion de la délinquance. Attendons la suite : « Il y a des sujets d'équipements, notamment pour avoir un accès facilité à la régulation et puis derrière aux services de sécurité. » Mais encore ? « Il y a peut-être des points de blocage qui sont pas très bien identifiés sur lesquels il faut travailler en lien avec... » Une voyante ? Pas du tout.
Il poursuit : « En lien avec les services de sûreté, peut-être de la sûreté privée […] pour voir quels points nécessitent aujourd'hui d'avoir plus de présence humaine. » Il est vrai que si chaque voyageur (et chaque chauffeur) était encadré par deux vigiles tenant en laisse un pitbull, nous n'en serions pas là.
Le chapitre « soumission à la violence ambiante » arrive ensuite : « En revanche, j'ai vocation à dire que les services de l'État, le préfet et évidemment les services de sécurité sont là pour s'adapter à la nouvelle situation. » Curieusement, aucun chauffeur présent (qui devra donc s'adapter et, par là même, subir cette violence) n'est venu enduire le jeune freluquet de goudron. Une énigme.
Puis le ministre affirme doctement : « On nous dit que la clientèle évolue... » Les tueurs se voient assimilés à « une clientèle qui évolue ». Des propos de force 8 sur l'échelle de l'indécence qui en compte 8. C'est la grande forme !
Le virtuose part ensuite en figure libre avec une tentative de raccrochage au Covid-19. « On voit bien que la crise du Covid est aussi une donnée nouvelle... » À ce stade, nous avons perdu notre Jean-Baptiste dans les brouillards de la pensée macronienne. Il aurait pu évoquer le rhume des foins ou les hémorroïdes... Visiblement en surchauffe, l'improvisateur se hâte d'ajouter, dans un éclair de lucidité : « Avec des agressions qui, semble-t-il, sont croissantes. » Semble-t-il. Il n'est pas au courant.
D'après le site FranceTVinfo, l'équilibriste des transports aurait également affirmé (sans rire) : « On a eu affaire à une scène d'une violence extrême, dont on ne peut expliquer l'origine. »
À ce jour, l'identité des assaillants a été classée « secret défense ». Au fait... la marche n'était-elle pas un peu trop blanche ?
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