Cherbourg, Nîmes : pour les vrais anges, il n’y a pas d’émeutes…

nimes-2489444_960_720

On ne connaît pas le prénom de la jeune femme qui, voici quelques semaines, a été atrocement violée par un « jeune » qui s'était introduit chez elle. On épargnera au lecteur les détails de son calvaire, déjà abondamment documenté par la presse, qui s'intéresse aux faits les plus sordides mais évite soigneusement de s'interroger sur leurs causes structurelles. On connaît, en revanche, le prénom du petit Fayed, 10 ans, qui se trouvait « au mauvais endroit, au mauvais moment », dans une cité de Nîmes, en proie aux règlements de comptes entre trafiquants, et qui a pris une balle perdue alors qu'il rentrait du restaurant avec ses parents. Tous deux seront oubliés et on rapporte même - comble de mépris de la Justice - que le trafic a repris dès le lendemain au pied de l'immeuble du garçon.

Oui, ils seront oubliés. Le train à grande vitesse des actualités les balaiera, comme des brins d'herbe sur une voie ferrée. Ils n'intéressent personne. Les raisons de ce silence, toutefois, diffèrent d'un cas à l'autre. Fayed, quoique son prénom ne figure pas dans le calendrier romain, n'a pas été victime de racisme et n'a pas été abattu par la police : ce n'est donc pas un « drame » et aucun Omar Sy, aucun Kylian M'Bappé ne tweetera sa consternation pour ce « petit ange » qui, à la différence du célèbre Nahel, n'avait en effet commis aucun crime, sauf celui d'habiter dans une des petites enclaves de tiers-monde fichées sur le sol de France.

La jeune femme de Cherbourg, dont le corps meurtri ne se remettra jamais, pour peu qu'elle survive, de sa rencontre avec ce « jeune », n'est pas étrangère et n'a pas été violée par un Français de souche, ce n'est donc pas une de ces « violences fetzofemmes » dont les associations féministes se font volontiers l'écho quand l'agresseur est un mâle blanc. Il y a les bons et les mauvais faits divers. Les petits anges, ce sont ceux qui sont abattus par la police en fuyant un contrôle routier, sans permis, dans une voiture de provenance douteuse. Ce ne sont pas les femmes innocentes, violées chez elles, ni les garçons de dix ans tués par balle. Il faudra s'y faire, car ce n'est pas près de changer.

Corollaire de ce silence, la paix des cités perdues est proprement aberrante. Stupéfiante, dirions-nous, si la crainte d'un mauvais jeu de mots ne nous retenait pas. Pour le petit Fayed, aucune voiture ne brûle, car cela reste une histoire interne. Pour la victime d'Oumar Ndiaye, ce barbare de dix-huit ans au cerveau calciné par le mal, c'est encore pire. Le corps des femmes n'a plus la même valeur qu'autrefois : la faute à la pornographie, peut-être ; la faute de certains issus de certaines populations qui n'ont jamais appris à respecter les femmes et qui importent leur comportement dans un pays qui ne se respecte plus lui-même, plus sûrement encore.

Pour les innocents, les vrais, il n'y a pas un bruit. Pas une étincelle de mortier. Pas un coup de Klaxon™ ni un coup de pied dans un Abribus™. Pas une voiture qui flambe. Pas un magasin pillé. Pas une pharmacie incendiée. Rien. Ça ne compte pas. D'ailleurs, imitant les racailles, la classe politique sélectionne soigneusement ses morts. Castaner trouvait normal de s'indigner de la mort de George Floyd. Macron a eu un mot pour Nahel et sa famille. Pour les Lola, les Axelle, pour Enzo, tué par deux « jeunes » pour un regard, pour cet homme massacré pendant les fêtes de Bayonne par trois « jeunes », pour ce retraité massacré en bas de chez lui par trois « jeunes », pour la femme de Cherbourg violée par un « jeune » et pour Fayed abattu par des « jeunes »... il ne dira rien. Le Jeunistan dicte ses lois.

C'est désormais à nous de nous indigner. Personne d'autre ne le fera. Il n'y a dans le bingo des éléments de langage de Darmanin, que Sarkozy voudrait bien voir à l'Élysée en 2027, que quelques lignes : « Avec la plus grande fermeté », « Je me rends sur place », « Ce crime ne restera pas impuni », « La République sera forte » et, plus récemment (il faut bien se renouveler), « J'envoie la CRS 8 ». Et puis, très vite, on passe à autre chose. On sait bien qui viole, qui vend de la drogue, qui poignarde pour un regard, qui viole en passant par les fenêtres. « Toujours les mêmes profils », disent les policiers. « Ne me demandez pas son profil », disent les victimes de gauche. « Encore un », disent les victimes de droite. Les élections européennes approchent. Plus loin, l'élection présidentielle. Ne pardonnons pas. N'oublions rien. La France bien élevée ne brûle rien, mais son cœur se consume dans l'impuissance d'une rage lente. Après-demain, il sera trop tard.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

26 commentaires

  1. Je serais déjà pour un châtiment corporel pour cet être ignoble et dehors vite fait, hors de France.

  2.  » Ne pardonnons pas, n’oublions rien » PUISSIEZ VOUS être entendu et votre recommandation suivie !!! Merci Monsieur FLORAC

  3. « Pas d’émeutes » et pas de déchainement médiatique et surtout, pas beaucoup de permission de commenter. Pourquoi cette frilosité? De quoi a-t-on peur? De l’implacable vérité?

  4. Quelle que soit la peine prononcée, le violeur psychopathe de 18 ans se retrouvera légalement libre à la quarantaine. Et il recommencera inéluctablement. Tous les psychiatres vous le diront.

  5. Gavés porno, à la violence des jeux vidéo, munis d’un QI à peine supérieur à la taille de leurs chaussures, nés sur le sol français et donc apparenté à des français, ces barbares prolifèrent de manière exponentielle. On nous avait promis des ingénieurs et des médecins, on est le réceptacle du la lie de l’humanité et du tiers monde en particulier. Ces populations ne s’intègreront jamais car elles ne le peuvent simplement pas. Un seul remède : la remigration… de masse.

  6. Je serais curieux de voir ce que diraient notre gouvernement et les médias « aux ordres », si ce qui se passe en France, se passait dans un pays comparable dit « démocratique ». Probablement que nous serions très critiques et donneurs de leçons, tellement nous avons la vue perçante pour voir la paille dans l’oeuil des autres et ne pas voir la poutre dans le notre. Pauvre France elle va au désastre!

  7. … « Cherbourg, Nîmes : pour les vrais anges, il n’y a pas d’émeutes… »
    Non, en effet, mais…
    Mais il y a une sourde fronde qui monte et qui réclame la loi du talion.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois