Christian Jacob exclut toute alliance avec LREM pour les municipales : enfin de la clarté ?
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L'annonce est tombée ce dimanche 4 août dans le JDD : Christian Jacob, chef des députés LR et candidat favori à la présidence du parti, a exclu toute alliance avec le parti d'Emmanuel Macron pour les municipales de mars prochain :
« Il n'est pas question de nouer des accords avec LREM. [...] Nous serons candidats partout sous nos couleurs. »
Cette clarification en plein cœur de l'été était devenue nécessaire alors que, partout dans les villes - petites ou grandes -, les tractations vont bon train pour préparer les listes. Le parti présidentiel, en manque d'implantation locale, mais fort de son score des européennes et de la déconfiture de LR, mettait la pression sur beaucoup de maires sortants ou de têtes de liste pour imposer une telle alliance, arguant de la menace du RN.
Christian Jacob a le mérite d'avoir tranché et les militants LR devraient lui en savoir gré lors du vote interne. Il l'a fait intelligemment, en soulignant les conséquences qu'auraient des listes communes LR-LREM pour les sénatoriales suivantes :
« La composition des listes municipales aura un impact direct sur les sénatoriales. Il n'est donc pas question de laisser se nouer des accords cachés avec LREM qui contribueraient à faire battre nos candidats aux sénatoriales. »
Christian Jacob a vu plus loin que le bout des municipales de 2020. Cela devrait rappeler à Gérard Larcher, le président du Sénat qui semble parfois prêt à tous les accommodements, de qui il tient son pouvoir et sa majorité.
Néanmoins, quelques zones floues subsistent et Christian Jacob, s'il veut capitaliser sur cette image de clarté, devra rapidement les dissiper.
D'abord, il a rappelé la tradition des alliances vers le centre. « Une tradition d'accords avec les partis de centre droit », et c'est bien le pluriel de tous ces partis qui pose problème : entre l'UDI, Agir, le MoDem et une pléthore de petites coquilles - vides d'électeurs, mais pleines d'ambitieux et proches de LREM -, la galaxie centriste est foisonnante. À tel point que certaines personnalités, élues il y a deux ans sous l'étiquette macroniste LREM, ont, depuis, subitement changé de couleur. Ainsi, par exemple, le député de la 3e circonscription du Lot-et-Garonne, Olivier Damaisin, député LREM pendant deux ans et soudainement devenu délégué national de... l'Alliance centriste ! Est-il devenu LR-compatible ? Les ficelles sont énormes et les électeurs et les militants LR peuvent légitimement se poser des questions sur ces stratégies de camouflage qui sentent les arrangements électoraux en vue des municipales.
Ensuite, Christian Jacob devra trancher dans le vif des manœuvres, plus visibles, dans des villes plus importantes, comme à Nice, où le cas Estrosi ne cesse de défrayer la chronique, sollicitant selon les jours l'investiture LR ou le soutien de LREM. Christian Jacob a déclaré à ce sujet : « Il existe à Nice une tension locale que je n'ignore pas. Si Jean Leonetti n'est pas parvenu à une solution d'ici là et si je suis élu, je prendrai mes responsabilités dans les jours qui suivront mon élection. »
Si Christian Jacob parvient aussi à mettre de l'ordre dans cette salade niçoise, il aura effectivement mérité son élection.
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