Christian Jacob fait de LR le « porte-bagages » de Macron et une guillotine alors que l’heure est au tractopelle !

Christian Jacob

Depuis des mois, la liste des villes où le candidat LR, nouveau ou maire sortant, est soutenu par LREM ne cesse de s'allonger : des grandes villes, comme Toulouse, jusqu'à une multitude de petites villes, comme la mienne, ici, à Villeneuve-sur-Lot. « En même temps », puisque tel est le langage obligé entre gens bien élevés, le parti de Christian Jacob coupe les têtes qui ont le malheur de regarder sur leur droite et vers cette union des droites que promeut Robert Ménard avec le succès que l'on sait. Hier encore, dans le Vaucluse, où la formule a pourtant le vent en poupe, le sénateur Alain Milon, président de la fédération LR, a sorti la guillotine sur la place du village : « Toutes les personnes qui se présenteront sur des listes “d’Union des droites locales” ne pourront en aucun cas se prétendre être membres des Républicains, et encourent des sanctions de la part du Comité départemental des Républicains allant jusqu’à une exclusion définitive. »

Christian Jacob n'a pas compris tout le parti qu'il aurait pu tirer d'un véritable « en même temps », tout de même mieux qu'un ni-ni. Surtout quand ce ni-ni n'en est pas un : on coupe des têtes d'un côté, on tend la main de l'autre. Ou plus si affinités.

C'est ce que viennent - enfin... - de dénoncer Julien Aubert, député de Vaucluse et rival malheureux de Christian Jacob pour la présidence du parti, et d'autres élus LR, excédés de cette complaisance pour le parti d'Emmanuel Macron. Qui n'en demandait pas tant... Avec Xavier Breton et Sébastien Pilard, Julien Aubert a envoyé une lettre à la direction du parti dénonçant ce deux poids deux mesures. À la fois incohérent et à contresens de l'Histoire, surtout au moment où l'étiquette LREM fonctionne comme un véritable repoussoir et où l'électorat de droite plaide pour des unions à droite. Certes, Julien Aubert ne va pas jusque-là, mais trouve tout de même un peu fort de café ce copinage avec une majorité présidentielle en difficulté : « La conclusion logique de ce processus d’alliances ne pourra être qu’une satellisation de notre parti par LREM, et un soutien apporté à Emmanuel Macron au moment de l’élection présidentielle. C’est une question politique, je suis attaché au “ni-ni”, ni En Marche !, ni union des droites. » Je ne sais pas si le ni-ni est une bonne stratégie (en fait, si, on le sait, c'est très mauvais), mais ce qui est certainement bien vu, c'est la satellisation, la marginalisation, l'extinction.

Évidemment, autour de Christian Jacob, on a retrouvé les vieux réflexes de camaraderie dont ce parti a le secret : selon Le Monde, Julien Aubert a été traité de mauvais perdant et... d'« emmerdeur ». Mais la nouvelle direction, entre deux procédures d'exclusion menées par le jeune député du Lot Aurélien Pradié, a tout de même dû s'expliquer sur toutes ces listes où se côtoient candidats LR et LREM. Serait en cause la « stratégie du porte-bagages » du parti présidentiel. Explication : « Comme ils sont incapables de faire des listes, quand ils identifient des candidats qui pourraient gagner, ils se précipitent. » Et visiblement, des petits candidats LREM sur son porte-bagages, ça ne le gêne pas plus que ça, Christian Jacob. Comme dans les Yvelines, où LREM vient d'apporter son soutien au maire sortant de Sartrouville Pierre Fond. Personne n'a vu la guillotine LR arriver sur la place de la deuxième ville du département...

Encore une fois, c'est Éric Zemmour qui a donné, le 6 décembre dernier, la morale de la fable dans son édito « La faute de Christian Jacob » : « Les chiraquiens ont retourné l’antique principe “pas d’ennemi à droite” en “pas d’ennemi à gauche”. »

Mais comment Christian Jacob, qui n'est pas capable d'entendre les avertissements qui montent de son propre parti, pourrait-il écouter Éric Zemmour ?

En tout cas, pendant que Christian Jacob pédale avec des LREM de plus en plus encombrants sur son porte-bagages, un certain BoJo a, lui, foncé avec son tractopelle dans les murs de la bien-pensance. Sans faire du « ni-ni » ou du « en même temps ».

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