Christine Kelly, encore victime du racisme de gauche

Elle n’a pas sa langue dans sa poche. Très active sur le réseau X, la journaliste Christine Kelly a fait parler d’elle cette semaine en relayant une image teintée d’humour noir. On y voyait une jeune femme en larmes, venant tout juste d’apprendre le décès de son mari. Mais contrairement à ce qu’elle s’était manifestement imaginé, le malheureux n’a pas été tué par « Poutine », sur le champ de bataille ukrainien, mais tout banalement par « un Algérien sous OQTF dans les toilettes de la gare de Montélimar ». De quoi remettre certaines pendules à l’heure.
Qui a fait ça ? pic.twitter.com/kjgTeK9kLP
— Christine KELLY (@christine_kelly) March 13, 2025
Vu près de quatre millions de fois et enregistrant à ce jour 15 000 « likes », le tweet de la présentatrice de l’émission Face à l’info a été largement apprécié sur les réseaux sociaux. Mais il a aussi fortement déplu à une minorité qui a tenu à le faire savoir. « Ça ne tourne pas rond dans votre tête pour poster de telles saloperies. (…) Et vous vous dites journaliste ? Vous n’êtes qu’une courroie de transition de l’extrême droite ! », s’est par exemple ému Brice. « Vous êtes totalement tarée », a renchéri Antoine, rejoint par quelques autres qui ont dénoncé une « horrible image de propagande ». Il faut croire qu'affirmer, à l’aide d’un dessin, que nos militaires et forces de l’ordre sont plus fréquemment assassinés par des criminels étrangers que par des soldats russes relève d’une fake news « à la limite de la diffamation »…
Le procès en racisme
L’attaque la plus virulente est venue d’un certain Salim Djellab, ancien militant macroniste, qui a accusé Christine Kelly de racisme, ni plus ni moins. « Pour comprendre le racisme de Christine Kelly, il faut lire Peau noire, masques blancs de Frantz Fanon, a-t-il ainsi tweeté. Une analyse des mécanismes psychologiques du racisme et de l’aliénation. »
Pour comprendre le racisme de @christine_kelly , il faut lire Peau noire, masques blancs de Frantz Fanon. Une analyse des mécanismes psychologiques du racisme et de l’aliénation. pic.twitter.com/3j7zAac4DI
— Salim DJELLAB (@SalimDjellab) March 13, 2025
À ce sujet — Avec Christine Kelly, l’élégance a désormais un nom
Quel est donc cet ouvrage cité en référence ? Il s’agit du livre de chevet des décoloniaux. L’essayiste Frantz Fanon y avance l’idée selon laquelle certains Noirs auraient « internalisé » le racisme du colonisateur blanc et été contraints d’adopter ses comportements et valeurs afin d’être acceptés par lui.
Voilà ce qui est reproché à Christine Kelly. En relayant cette image, elle aurait repris à son compte une rhétorique raciste et perpétué les structures d’oppression coloniale. La journaliste de CNews aurait ainsi trahi sa communauté ethnique. En termes moins polis, elle serait une « Bounty ».
L’assignation identitaire
Ce n’est pas la première fois que la Guadeloupéenne est attaquée en raison de sa couleur de peau. Au lancement de l’émission Face à l’info, en 2019, plusieurs s’étaient indignés de voir une femme d’un tel profil donner la parole à Éric Zemmour. Journaliste de gauche, Daniel Schneidermann, notamment, l’avait très élégamment qualifiée de « servante ». « Femme, noire, ex-sage du CSA, Christine Kelly est la caution idéale pour faire passer les saillies racistes d’Éric Zemmour », s’était même permis Télérama, cantonnant la talentueuse journaliste au rôle dégradant d’alibi.
Telerama : "Femme, noire, ex-sage du CSA, Christine Kelly est la caution idéale pour faire passer les saillies racistes d’Éric Zemmour." - https://t.co/ET2Ck7GhJr pic.twitter.com/8qf6FZmNnH
— Fdesouche.com est une revue de presse (@F_Desouche) June 25, 2021
Toute femme noire serait-elle ontologiquement vouée à être de gauche, en colère et haineuse envers le mâle blanc ? À gauche, on semble le penser. C’est en tous cas à cette même assignation ethnique que certains ont voulu soumettre Rachel Khan, une autre figure de CNews. « On m'a dit "enfin, tu es noire, comment peux-tu penser ça ?". Certains voudraient m'imposer le fait que, vu ma couleur de peau, ma pensée ne m'appartiendrait pas, mais appartiendrait à ma communauté », déplorait-elle en 2021.
Christine Kelly, Rachel Khan, mais aussi Sonia Mabrouk, Abdoulaye Kanté, Fatiha Agag-Boudjahlat, ou encore Amine El Khatmi, font partie de ces « racisés » qui refusent de servir aveuglément une quelconque « cause » communautaire, de se conformer au discours anti-« blanchité », de se dire discriminés. Ils sont les erreurs 404 de l’antiracisme : en rejetant le statut ontologique de victime qu’on leur avait prédestiné, ces dissidents font bugger le logiciel racialiste.

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33 commentaires
tout mon soutien à Christine Kelly notre merveilleuse journaliste et présentatrice sur C News.
Tout ce qui ne leur ressemble pas est attaqué. La beauté, la douceur, l’intelligence, la compétence.
Tous ces racistes devraient savoir qu’en France il n’y a pas de communauté, il n’y a que des français, ouimais ça c’était avant
C’est pas facile de supporter quelqu’un qui est intellectuellement au dessus de tout ces esprits faibles. Bravo madame Kelly, surtout ne changez rien.
Suite de mon commentaire :
Ce sont donc eux les véritables racistes.