Christine Kelly-Karim Rissouli : indignations médiatiques à géométrie variable

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C’est l’histoire d’une indignation à géométrie variable. Mardi 25 juin, Karim Rissouli, journaliste sur France 5, où il présente l’indigente émission C ce soir, a dévoilé sur Instagram le contenu d’un courrier anonyme « reçu à son domicile ». « Pas au travail. Pas sur les réseaux. Chez moi », a-t-il souligné, au-dessus d’une photo de la lettre, dont voici un extrait : « Franchement Karim, tu n’as pas compris le vote du 9 juin. […] la seule et unique raison fondamentale du vote RN, c’est que le peuple français historique en a plein le cul de tous ces bicots, le reste, c’est du bla-bla. Le Souchien ne t’acceptera jamais, ni toi, ni tes frérots, et même malgré le nombre vous ne posséderez jamais la France. ».

Depuis, le concert des condamnations bat son plein. Chacun dénonce un courrier haineux, signe d’une intolérable « libération de la parole raciste ». Mais, outre les indignations surjouées par les partis de gauche et l’instrumentalisation politique opérée par Karim Rissouli lui-même - qui décide de publier, à quelques jours d’élections décisives, ce courrier qui, de son propre aveu, n’est que le dernier d’une longue liste -, c’est l’extraordinaire relais médiatique que trouve cette affaire qui choque le plus. De Mediapart à Quotidien en passant par Brut, Le Parisien, La Croix, Le Monde, Libération ou Le Huffington Post, l’ensemble de la presse bien-pensante a embrayé comme un seul homme et accordé au fâcheux courrier, évidemment injustifiable, une couverture de première classe.

La colère de Christine Kelly

Face à cette belle solidarité corporatiste, une seule voix discordante s’est fait entendre : celle de Christine Kelly. La journaliste star de CNews, ancienne « sage » du Conseil supérieur de l'audiovisuel devenu Arcom, n’a pu s’empêcher de constater un certain deux poids deux mesures dans les condamnations de ses confrères. « Nous avons tous reçu des menaces. On serre les dents. Est-ce que, pour autant, on va en faire tout un plat ? », a-t-elle dénoncé, jeudi matin, sur le plateau de Jean-Marc Morandini sur CNews, rappelant le silence médiatique auquel elle avait été confrontée lorsqu’elle avait dû être placée sous protection policière. « Personne ne m'a soutenue ! Aucun média ne m'a appelée. L'AFP ne m'a pas appelée, Brut ne m'a pas appelée. Personne ne m'a contactée pour me soutenir. Je me suis retrouvée seule. »

Mais, comme Christine Kelly l’analyse fort justement, elle est « du mauvais côté ». Elle travaille sur CNews, la chaîne honnie de Vincent Bolloré, pas sur le service public. Surtout, elle avait été menacée de mort lorsqu’elle avait commencé l’émission Face à l’info et donné la parole, quotidiennement, à Éric Zemmour, alors qu’il n’était encore qu’un journaliste. Ce simple fait rend l’élégante quinquagénaire moralement coupable et justifie aux yeux de ses confrères de gauche les insultes reçues.

Par ailleurs, Christine Kelly est guadeloupéenne. Elle n’est pas issue de l’immigration maghrébine. Elle n’est pas musulmane non plus. Dans un esprit gangrené par l’idéologie woke, la journaliste ne coche donc pas toutes les cases de la victime à secourir.

Enfin, l’indifférence de l’espace médiatique aux malheurs de la présentatrice s’explique aussi par le profil de ses tourmenteurs. Il ne s’agissait pas de Français se présentant comme des « Souchiens » mais d’islamistes et de nervis d’extrême gauche. Des individus pour lesquels de nombreux journalistes nourrissent une grande bienveillance. Parmi ceux qui avaient menacé Christine Kelly de décapitation figurait, notamment, un certain Patrick K., présenté dans la presse comme un « militant antiraciste ». Nul doute que ce grand humaniste fait partie de ceux qui se sont offusqués du courrier reçu par Karim Rissouli…

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

57 commentaires

  1. Il est plus que navrant de voir des journalistes ou éditorialistes menacés de mort par des crétins. Quant aux deux personnes citées dans cet article, il n’y pas de comparaison entre la qualité et l’intelligence de Christine Kelly et celle de Karim Rissouli. La première devance le second.

  2. J’adore écouter avec intérêts les émissions de Christine Kelly, son comportement doux, le ton de ses paroles calmes et quant bien même je ne serait pas d’accord, rarement, avec ses dires çà ne change rien mais ses menaces qu’elle a reçus, c’est vrais qu’elles n’ont pas élevés d’immenses contestations dans les médiats montre fort bien qu’il est grand temps qu’un gouvernement soit il reprenne un contrôle rigoureux surtout quant on vois la banalisation des menaces de mort que la justice ne condamne pas au niveau qu’elle devraient le faire.

  3. A quoi perdre son temps à s’indigner de ce genre de sectarisme? Depuis longtemps, et on le sait, le 2 poids 2 mesures est la règle utilisée par la gauche. Le milieu de l’information fonctionne comme ça, les média de gauche ne font pas semblant d’être justes et équitables puisque leurs lecteurs, auditeurs ou spectateurs n’attendent, de toute façon, pas autre chose. Après, n’oublions pas que tous ces gens ne se parlent qu’entre eux et que, pendant ce temps là, ceux qui ne pensent pas comme eux ne cessent de voir leurs rangs grossir, si l’on en juge par les résultats électoraux.

  4. L’autre « melon » , compte tenu de sa « position » de Journaliste qui ne trouve rien de plus intelligent que de publier une telle lettre , va mettre combien de temps à comprendre que sa réaction apportera les résultats inverses à ce qu’il en attend ?

  5. Comment s’en étonner ? La haine fascisante et raciste a toujours été à l’extrême gauche, il y a un siècle comme aujourd’hui. Les personnalités comme Christine Kelly, mesurées, soucieuses à la fois de liberté et de solidarité, celles qui sont centristes, dérangent beaucoup les extrêmes, violents par nature.

  6. Tous ces gens ont réussi un coup de maître réussir à se présenter comme étant le camp du bien donc inattaquable alors qu ils projettent les plus vils desseins pour notre peuple. Le mal se parant de ses plus beaux atours.

  7. Ils n’ arrivent pas à la cheville de notre Christine Kelly donc forcément ça les mets en rage . Et nous sommes habitué à ce genre de traitement selon que l’on soit de gauche ou de droite les attaques et les injures n’ont pas la même signification , pareil pour les attaques , ces journalistes montent en épingle les faits selon votre origine ou couleur de peau . Mais tout ça devrait bientôt prendre fin , certains sans subventions , ne pourront plus médire et mentir .

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