[CHRONIQUE] 2025 : que souhaiter à la France et aux Français ?
Jamais, sans doute, depuis l’origine de la Ve République les Français ont-ils été aussi éloignés du monde politique et administratif. Ils oscillent entre résignation et exaspération et n’attendent rien ni de l’État et de son armée de bureaucrates, ni des collectivités locales tout aussi enkystées dans la bureaucratie et la manie normative. Quant au personnel politique lui-même, ils ne lui accordent aucune confiance et ne lui confient les rênes du pouvoir que par défaut.
À l’été dernier, les électeurs avaient la chance de changer le logiciel politique du pays. Ils n’en ont pas saisi l’occasion. Il est vrai que des décennies de désinformation et de diabolisation ne s’effacent pas en un tournemain. Et de façon assez singulière, les journalistes du système, associés aux hommes politiques dans le discrédit, semblent avoir encore quelque efficacité dans le matraquage idéologique.
Churchill considérait que lorsqu’on ignore l’Histoire, l’on s’expose à la connaître de nouveau. Or, une telle disposition d’esprit, entre abattement et révolte, a déjà été connue, dans l’histoire chaotique de nos Républiques. Pratiquement tout l’entre-deux-guerres a baigné dans cette ambiance délétère, tout comme la fin de la Quatrième République. Même oscillation entre exaspération et résignation, même rhétorique sur le péril « fasciste », même fin lamentable. En 1958, de Gaulle sut enterrer le régime des partis et la République, quatrième du nom, sans guerre civile. Mais ses prétendus héritiers se sont acharnés avec constance à détruire l’édifice institutionnel, dans sa lettre comme dans son esprit.
Le débat sur la démission du président de la République qui a un peu agité les rédactions et le petit monde politique avait quelque chose de surréaliste. Henri Guaino a estimé que si l’on poussait le Président à la démission, ce serait la fin de la Ve République. Ce gaulliste de stricte obédience semble avoir oublié que le général de Gaulle lui-même a démissionné, alors que rien ne le contraignait à le faire sur le plan constitutionnel. Mais le fondateur de nos institutions considérait que l’esprit de celles-ci importait plus que la lettre. Imagine-t-on le « grand Charles » en cohabitation ? La présente situation politique n'est que la conséquence de l’oubli total de l’esprit de la Constitution de notre République depuis Mitterrand. Conçue pour assurer la grandeur et l’indépendance de la France en même temps que sa stabilité institutionnelle, elle a été systématiquement déconstruite.
Dans la situation désastreuse où nous nous trouvons sur le plan politique, financier, économique, culturel, la seule issue qu’ont trouvée Macron et Bayrou a été d’appeler aux affaires ceux qui avaient lamentablement échoué. Depuis Manuel Valls, fossoyeur, avec Hollande, de notre industrie nucléaire pour obtenir le soutien électoral des Verts, et responsable d’une désastreuse circulaire à laquelle il a attaché son nom, à Élisabeth Borne en passant par le bavard et agité Gérald Darmanin, pour lequel l’art politique semble réduit à l’art oratoire, c’est la litanie de ce que les Français ne supportent plus.
Alors, que souhaiter à nos compatriotes ? De redécouvrir que quand l’espoir s’évanouit, reste encore l’Espérance. La petite sœur chère à Péguy. Et rappeler les écrits de De Gaulle : « Vieil homme recru d’épreuves, détaché des entreprises, mais jamais las de guetter dans l’ombre la lumière de l’Espérance. »
Comme les royalistes disaient « vive le roi quand même ! », bonne année quand même ! Abordons 2025 dans l’Espérance.
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Un vert manteau de mosquées
61 commentaires
Emmanuel, c’est un peu un marchand de voitures qui n’aurait pas le permis et qui donnerait des conseils en même temps, confondant sans cesse le progrès avec sa prétention, du haut de sa culture bobo intramuros. Ce soir comme beaucoup je n’y serai pas car La République évènementielle télévisuelle n’a pas de sens sauf pour l’autosatisfaction d’un personnage qui restera effectivement comme une erreur monumentale historique.
« La propagande est à la démocratie ce que la violence est à la dictature ». Noam Chomsky ( certes anar gauchiste, personne n’est parfait ! )
Il faut d’abord commencer par informer le peuple de manière équilibrée, c’est ce qu’Elon Musk a bien compris.
C’est dans l’échange libre des opinions et la confrontation des idées que naît la lumière…
Ensuite les personnes pourront se faire leur propre opinion, et agir au quotidien, et voter en conséquence.
Petit exemple concret : depuis 2023 plus un kopeck pour Wikipédia de ma part. C’est une encyclopédie en principe, pas une tribune politique.
Le curé d’Ars disait de prier pour ceux qui sont tout proche en distance, 7 lieux au maximum, que chacun commence par cela, faire de ses mains, de ses paroles le bien là oû les choses sont à sa portée. Pourquoi une certaine mentalité gauchiste prône des choses qu’elle ne s’applique pas à elle-même ?
Et encore, M. Buffetaux est bien gentil ! Darmanin ajoute à ses nombreuses qualités celle de pouvoir mentir avec une audace à nulle autre pareille (les supporters britanniques au stade de France, par exemple…).