[CHRONIQUE] 2025 : que souhaiter à la France et aux Français ?

Capture écran Le Figaro sur YouTube
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Jamais, sans doute, depuis l’origine de la Ve République les Français ont-ils été aussi éloignés du monde politique et administratif. Ils oscillent entre résignation et exaspération et n’attendent rien ni de l’État et de son armée de bureaucrates, ni des collectivités locales tout aussi enkystées dans la bureaucratie et la manie normative. Quant au personnel politique lui-même, ils ne lui accordent aucune confiance et ne lui confient les rênes du pouvoir que par défaut.
À l’été dernier, les électeurs avaient la chance de changer le logiciel politique du pays. Ils n’en ont pas saisi l’occasion. Il est vrai que des décennies de désinformation et de diabolisation ne s’effacent pas en un tournemain. Et de façon assez singulière, les journalistes du système, associés aux hommes politiques dans le discrédit, semblent avoir encore quelque efficacité dans le matraquage idéologique.

Churchill considérait que lorsqu’on ignore l’Histoire, l’on s’expose à la connaître de nouveau. Or, une telle disposition d’esprit, entre abattement et révolte, a déjà été connue, dans l’histoire chaotique de nos Républiques. Pratiquement tout l’entre-deux-guerres a baigné dans cette ambiance délétère, tout comme la fin de la Quatrième République. Même oscillation entre exaspération et résignation, même rhétorique sur le péril « fasciste », même fin lamentable. En 1958, de Gaulle sut enterrer le régime des partis et la République, quatrième du nom, sans guerre civile. Mais ses prétendus héritiers se sont acharnés avec constance à détruire l’édifice institutionnel, dans sa lettre comme dans son esprit.

Le débat sur la démission du président de la République qui a un peu agité les rédactions et le petit monde politique avait quelque chose de surréaliste. Henri Guaino a estimé que si l’on poussait le Président à la démission, ce serait la fin de la Ve République. Ce gaulliste de stricte obédience semble avoir oublié que le général de Gaulle lui-même a démissionné, alors que rien ne le contraignait à le faire sur le plan constitutionnel. Mais le fondateur de nos institutions considérait que l’esprit de celles-ci importait plus que la lettre. Imagine-t-on le « grand Charles » en cohabitation ? La présente situation politique n'est que la conséquence de l’oubli total de l’esprit de la Constitution de notre République depuis Mitterrand. Conçue pour assurer la grandeur et l’indépendance de la France en même temps que sa stabilité institutionnelle, elle a été systématiquement déconstruite.

Dans la situation désastreuse où nous nous trouvons sur le plan politique, financier, économique, culturel, la seule issue qu’ont trouvée Macron et Bayrou a été d’appeler aux affaires ceux qui avaient lamentablement échoué. Depuis Manuel Valls, fossoyeur, avec Hollande, de notre industrie nucléaire pour obtenir le soutien électoral des Verts, et responsable d’une désastreuse circulaire à laquelle il a attaché son nom, à Élisabeth Borne en passant par le bavard et agité Gérald Darmanin, pour lequel l’art politique semble réduit à l’art oratoire, c’est la litanie de ce que les Français ne supportent plus.

Alors, que souhaiter à nos compatriotes ? De redécouvrir que quand l’espoir s’évanouit, reste encore l’Espérance. La petite sœur chère à Péguy. Et rappeler les écrits de De Gaulle : « Vieil homme recru d’épreuves, détaché des entreprises, mais jamais las de guetter dans l’ombre la lumière de l’Espérance. »

Comme les royalistes disaient « vive le roi quand même ! », bonne année quand même ! Abordons 2025 dans l’Espérance.

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Stéphane Buffetaut
Chroniqueur à BV, élu de Vendée, ancien député européen

Vos commentaires

61 commentaires

  1. La question est bonne, on peut critiquer à raison et à l’infini les actions de Macron et de Bayrou, mais que souhaiter de bon pour la France de 2025 ?

    Évidemment, la chute du gouvernement Bayrou entraînant la démission de Macron serait le souhait le plus cher d’une majorité de Français dont je fais parti.

    Les chances que ça arrive étant peu probable, on peut aussi souhaiter une dissolution de l’Assemblée nationale et une nouvelle élection donnant une majorité confortable à la droite forte du RN, de Reconquête et des quelques autres petits partis souverainistes.

    Mon vœu le plus cher étant que la France se sorte de ce marasme le plus rapidement possible.

    Je souhaite le meilleur et tous mes vœux à la France, aux Français, à Bvoltaire et à ses lecteurs.

  2. Pour espérer faut se battre, se battre pour gagner et risquer sa peau. Mais les veaux, pardon les français, ont à manger. Et pourvu qu’ils aient quelques miettes , ils se soumettront. Et même celles-ci épuisées je ne les vois pas se rebeller.. Mais les rebellions sont venues de peu de gens déterminés à vivre autrement…

  3. Que souhaiter : tout d’abord un président digne de ce nom , un président qui a l’amour de la France et des français , un président capable de défendre les intérêts du pays et du peuple , de redonner au pays sa souveraineté dans tous les domaines . Celà ne peut se faire tant que Macron et sa clique s’accroche au pouvoir donc le plus urgent est de se débarrasser de tous ces élus indignes de leurs fonctions , du pays et du peuple .

  4. L’espérance ? Non car cela signifie « compter sur les autres ». Ce que je souhaite aux français pour 2025 : sortie de l’UE, de l’euro, de l’Otan, de la CEDH ; ne compter que sur son travail, se retrousser les manches pour la nation et retrouver l’envie de la liberté (plus jamais de pass, d’obligation vaccinale, de sanctions, de manichéisme, de culpabilisation climique…). Viva la libertad, carajo.

  5. Vous écrivez:  » Darmanin fait au ministère de la Justice ce qu’il savait le mieux faire à Beauvau : de la communication.  » Bientôt, il va pouvoir communiquer sur quatre faits: 1) la Société de Courtage des Barreaux (SCB), courtier du Conseil National des Barreaux (CNB) a lancé en 2024 un appel d’offres auprès de 10 assureurs: 8 n’ont pas répondu, 2 ont décliné l’invitation; 2) au 1er janvier 2025, la prime d’assurance Responsabilité Civile Professionnelle (RCP) augmente de 50 %; 3) quand la compagnie Les Mutuelles du Mans Assurances (MMA) ne parviendra plus à équilibrer ses comptes, elle résiliera sa police de groupe, ce qui interdira l’accès des Cours d’appel aux 76.274 avocats; 4) ce n’est pas grave, nous sommes en justice 24 carats: 99,99 % de justice pénale, 0,01 % de justice civile.

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