[Chronique] Budget 2025 : mais où va la République ?
Chateaubriand affirmait que « l’Histoire est une galerie de tableaux où il y a beaucoup de copies et peu d’originaux ». La cause initiale de l’effondrement de l’Ancien Régime fut une crise budgétaire causée par un déficit que le gouvernement ne parvenait pas à résorber, en raison du blocage de l’oligarchie d’alors, qui se refusait à engager les réformes structurelles nécessaires. « Toute ressemblance avec des faits et des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite et ne pourrait être que le fruit d’une pure coïncidence. »
Devant la situation budgétaire laissée par la Macronie, qui avait hérité d’une situation dégradée mais qu’elle a fortement empirée, le gouvernement Barnier s’apprête à imposer 19,3 milliards de hausse d’impôts. Personne ne sera épargné. Citons, entre autres, l’augmentation de la taxe sur l’électricité. Particulièrement emblématique, parce que les hausses calamiteuses de cette énergie à laquelle tous sont invités - ou obligés - de recourir sont le fait des règles européennes du marché de l’électricité dont nous n’avons pas osé sortir. Et que le gouvernement va donc aggraver la situation alors que toute l’oligarchie européenne n’a que le mot « transition décarbonée » à la bouche !
Les Français n’en ont pas pour leur argent
Il faut rappeler que la France est « championne du monde des impôts » (Le Point, 13/12/2023). En 2022, ils représentaient, selon l’INSEE, 45 % du PIB, mais 46,9 % selon l’OCDE et 48 % selon Eurostat. Contre 41,7 % pour la zone euro, 41 % pour l’UE et 34 % pour l’OCDE. Pour 2023, l’INSEE ramène le taux des prélèvements obligatoires à 43,2 %, « hors cotisations sociales imputées et crédit d’impôt » (tableau de bord de l’économie française, 30/8/2024).
Le moins que l’on puisse dire est que les Français n’en ont pas pour leur argent lorsque l’on considère l’état des services publics régaliens, de l’hôpital ou de l’enseignement public. Au demeurant, le Conseil des prélèvements obligatoires, rattaché à la Cour des comptes, indiquait, en janvier de cette année, que 75 % des Français jugeaient le niveau d’imposition trop élevé et 76 % d’entre eux le niveau des cotisations sociales également trop élevé.
Mais où part donc tout cet argent qui est le nôtre ? Car l’argent public n’existe pas, il n’est que l’argent que les collectivités publiques viennent prélever dans les poches des Français et, notamment, ceux qui travaillent, souvent dur, et qui peinent « à joindre les deux bouts ».
Notre argent se perd donc dans les trous sans fond de l’État central, des organismes de Sécurité sociale, des collectivités locales, des « organes divers d’administrations centrales », telles les agences régionales de santé, et qui sont au nombre de 700 ! Ce mille-feuille administratif dépense sans compter, notamment pour engraisser une bureaucratie qui enserre la vie des Français. Déjà, le sinistre Saint-Just notait : « Tout homme en place ne fait rien par lui-même et prend des agents secondaires. Le premier agent secondaire a les siens et la République est en proie à vingt mille sots qui la corrompent et la saignent ». Et de poursuivre : « La prolixité de la correspondance et des ordres du gouvernement est une marque de son inertie ». Rien de nouveau sous le soleil républicain.
Comme un pied de nez aux Français, l’Élysée augmente son budget
Le plus scandaleux est que des politiques et des technocrates incompétents font payer la note de leur incompétence aux Français. Les collectivités locales hurlent, car il est question de réduire leurs dotations. Mais en vérité - et c’est un élu local qui écrit -, elles sont souvent gérées en dépit du bon sens car nombre d’élus pensent que pour exister, il faut dépenser, souvent pour créer de nouveaux emplois à l’utilité douteuse. Les effectifs de la fonction publique territoriale ont augmenté de 46 %, de 1997 à 2022 ! Et les effectifs des trois fonctions publiques ensemble (État, collectivités locales, hôpitaux) ont augmenté de 23 % alors que les effectifs dans le secteur privé ont augmenté de 18 % et la population de 14 % sur la même période (Fipeco, 17/4/2024). Là réside la cause principale de notre déficit public, « l’éléphant dans la pièce » que ni les politiques ni les technocrates ne veulent voir. Parce que ce sont eux-mêmes les responsables. Et si l’on y ajoute les dépenses d’un système de protection sociale aussi généreux qu’ouvert au monde entier, il est aisé de comprendre la faillite française. Et comme un pied de nez aux Français, l’Élysée augmente son budget de 2,45 % et les deux assemblées de 1,7 %.
Le projet de loi de finances ne résoudra rien, car il ne s’attaque pas aux causes du désastre budgétaire de la France. C’est toute une logique de fonctionnement de l’administration et du personnel politique qu’il faut changer. Il y faudrait l’énergie d’un Bonaparte Premier consul. Faudra-t-il attendre l’effondrement sur lui-même du système. Ou peut-être le hâter ?
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37 commentaires
Où va la république ???… à vau-l’eau ! Il est grand temps que les choses soient prises en mains sérieusement pour arrêter cette dérive. Et ceux qui ont été écartés osent encore donner des avis.
Très bon article ! Il n’y a rien à rajouter.
Comment traduire mafia en français ?
Politik, peut-être ? !!…
Des strates et encore des strates administratives qui ne servent à rien. Ne serait-ce que dans le domaine de la santé, les ARS dont les médecins seraient plus utiles dans les hôpitaux , des Régions , des départements, des communautés de communes qui ont multiplié leurs agents pour encore moins d’efficacité. Des budgets communication qui n’intéressent que peu de gens tellement il y a d’informations impossible à consulter chaque jours. Des subventions a des associations qui n’ont aucune utilité publique et à celles favorisant la submersion migratoire devraient être supprimée, les subventions à la presse également. L’AME que l’on ne va pas toucher alors que les français vont encore payer davantage leurs soins.
Des pistes il y en a à profusion mais nos politiques plus enclins à sauver leur poste et se gaver les ignorent ou font semblant de les ignorer. La colère monte , la marmite va exploser il reste à savoir quand.
Vendre du vent ça rapporte gros : Le modèle économique qui est aujourd’hui imposé à EDF par les politiques et la technocratie est en complète contradiction avec les intérêts de la France et des Français. Initialement EDF, entreprise d’état était un monopole au service de le nation et des usagers français, même si certains syndicalistes faisaient semblant de l’oublier, cette situation avait permis aux Français de disposer d’une énergie au prix le plus compétitif d’Europe. La volonté de faire entrer l’énergie électrique dans une pseudo logique de marché a conduit à imposé à EDF d’être au service des affairistes et autres spéculateurs.
Pile je gagne, face tu perds : EDF est obligé d’acheter l’énergie éolienne à 82 € le MW/h aux affairistes. EDF est aussi obligé de leur vendre 25 % de sa production nucléaire à 42 € le MW/h, qui eux la revendent aux usagers à plus de 80€ le MW/h. Pour combler les conséquences de ces spoliations, différentes taxes ont été ajoutées aux factures des usagers.
En plus, l’éolien ne sert à rien ou presque.
j’ignore combien de personnes pensent comme moi mais il me viens souvent a l’esprit que la disparition de la France est quelque part programmé tant de l’intérieur probablement surement de l(extérieur. Peut être que certains ont d’autre intérêts que ceux de la France malgré les belles paroles lignifiantes.
Tristesse
Les politiques progressistes ont prouvé leur amateurisme, leur nocivité, il est temps de les remplacer par des gens sérieux.
42 Ministres avec leur suite et conseillers qui se gavent majoritairement pour RIEN sauf des dépenses et pour assurer leur grosse RENTE Républicaine à vie, Les grosses publiques et toutes les couches locales qui continuent à gonfler et qui elles aussi vont présenter de nouvelles factures et en regardant autour de moi un peu partout en France les glandeurs Républicains toujours plus nombreux qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs. La vie Républicaine est belle pour tout ce monde majoritairement gauchiste. Le monde des pilleurs et destructeurs de la France depuis la Révolution.
Et vous oubliez tous les quémander qui viennent d’ailleurs et qui n’ont aucun droit à la gamelle qu’ils dégustent sans vergogne.
Les » causes du désastre budgétaire de la France. C’est toute une logique de fonctionnement de l’administration et du personnel politique qu’il faut changer. » Oui certes mais cause la plus grave c’est la mondialisation, la financiarisation et la Bruxellisation voulues par nos 4 derniers présidents anti France et anti République. 3 ou 4 referendum modifiant constitution pour la remettre au sommet des lois et l’herbe reverdira
« Gouvernement de rupture » et « renverser la table ». Je n’y crois déjà plus. Sur le budget la montagne a accouché d’une souris, et le rinçage fiscal va trouver le moyen de s’accroître. Pour le cas particulier de l’électricité, si l’on se donne la peine de regarder sa facture, on verra sans peine que le produit électricité ne coûte rien; la vaste part de la galette sont l’abonnement et les taxes. En fait, la taxation de l’électricité en fait
une variable d’inflation fiscale, génératrice d’une TVA monstrueuse: avec l’IR, la CSG, elle est le troisième impôt sur le revenu. Les impôts montent très fort, en vous faisant croire que c’est l’énergie qui coûte.
Pourquoi se gêner, il y en a qui approuve, c’est pourtant une honte, un scandale. Barnier 270000 euros de retraite et c’est lui qui ose préparer un budget de rigueur, bien sûr sauf pour sa pomme et ses amis de la politique.
On attendait des grands coups de hache dans les effectifs pléthoriques de la fonction publique, le démantèlement du mille-feuille administratif, la fin des subventions aux associations inutiles, dont certains dirigeants mènent un train de vie de ministre sur le dos du contribuable (23 milliards annuels), la chasse aux fraudeurs, notamment étrangers, qui plombent les comptes sociaux de la nation de plusieurs dizaines de milliards chaque année, la fin des hébergements à l’hôtel pour les clandestins (650 hôtels pour 50 000 hébergements d’urgence chaque nuit, dont une grande partie au profit d’étrangers), alors que 4 millions de Français sont mal logés. On attendait une autre politique pour les 50 000 mineurs isolés qui coûtent chacun 50 000 euros par an au contribuable, tandis que 50 % des familles ne partent plus en vacances. On attendait la fin de l’AME, qui soigne les sans-papiers mieux que les Français, dont la moitié diffèrent leurs soins faute de moyens. On attendait la fin du tourisme médical et de toutes les usurpations d’identité qui coulent notre système de santé (fausses cartes vitales).
Le fardeau de l’immigration est devenu insupportable, car des légions d’immigrés non qualifiés, voire illettrés pour certains, émargent au guichet social.
Barnier n’est pas le sage plein d’expérience qu’on attendait. Il nous fait une politique de gauche, laquelle n’aime ni les riches, ni les patrons, ni les propriétaires, ni les épargnants, ni les investisseurs, ni les boursicoteurs, ni les rentiers, ni les héritiers, ni la presse indépendante.
La gauche n’aime que les assistés. Et c’est bien l’assistanat qui nous a ruinés.
Bravo ! Voilà un texte qui résume bien l’ensemble du gâchis des dépenses de notre république ! Je ne comprends pas que Barnier ne s’attaque à aucune de ces dépenses inconsidérées !
Tout y est ! Bravo.
L’autre jour, j’ai entendu sur CNews, Geoffroy Lejeune ( JDD) dire « comprendre l’augmentation que s’accorde l’Elysée », malgré les déficits abyssaux de la France, au prétexte « que nos élus sont moins bien payés que ceux des autres pays voisins ». Les bras m’en sont tombés depuis. Est-ce que cela peut s’entendre aujourd’hui un tel argument ? En avons-nous les moyens ? Et pendant ce temps-là, les Français, dont une grande partie a des difficultés à joindre les deux bouts, seront obligés de se serrer la ceinture – ils le font déjà depuis longtemps – pénalisés par la gabegie de ceux qui sont au pouvoir ? Aussi éculée qu’est cette expression, je le redis : on marche sur la tête
Si les élus sont mal payés, ils peuvent toujours changer de métier. Peu de cadres ont un salaire équivalent à celui d’un député.
Geoffroy Lejeune, comme tous les cadors de l’empire Bolloré cumule les ménages et ne peut même pas imaginer comment on peut vivre avec seulement 5000 €.
Il ne faut pas s’étonner que les journalistes soient au moins autant détestés que les politiques !