[Chronique] Le gouvernement découvre le déficit public de la France !

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Soudainement, le président de la République et le Premier ministre semblent découvrir le déficit public de la France ! Panique à bord, réunion de crise à l’Élysée… Le déficit public devrait passer à 5,7 % du PIB en 2024 et à 5,9 % en 2025. Voilà qui est pour le moins inquiétant car ils sont aux affaires depuis sept ans et ont donc laissé filer la dépense publique « à l’aveuglette ». D’après un article de Toute l’Europe (21/2/2024), le déficit moyen de l’ensemble de l’UE se situe à 2,8 % du PIB. Le Danemark, Chypre, le Portugal et la Croatie ont un excédent de plus de 2 %. L’Allemagne est proche de l'équilibre, avec un déficit de 0,9 % de son PIB. Il n’y a donc pas de fatalité.

La réforme de l’assurance chômage ne résoudra pas le problème

Recette immédiatement trouvée par M. Attal : une nouvelle réforme de l’assurance chômage et un moindre remboursement de certains frais médicaux. Marine Le Pen a aussitôt publié, sur X : « La réforme de l’assurance chômage est une escroquerie… pour renflouer les comptes de l’État qui sont en déficit à cause de l’impéritie du gouvernement. » Le Premier ministre a répliqué que M. Mélenchon et Mme Le Pen avaient le même « logiciel du tout allocation ». En réalité, c’est Mme Le Pen qui a raison. La réforme de l’assurance chômage ne résoudra pas le problème au fond. Réfléchir à un mécanisme d’indemnisation et de lutte contre le chômage plus pro-actif, avec une action de formation professionnelle forte, comme cela se pratique aux Pays-Bas et en Suède, est légitime, mais les raisons du déficit public sont autres.

Des programmes électoraux qui se résument très souvent à un catalogue de dépenses nouvelles

L’État et les collectivités locales font preuve de manque de tempérance et bien des hommes politiques pensent que gouverner, c’est dépenser toujours plus. Le personnel politique détient une lourde part de responsabilité car les programmes électoraux se résument très souvent à un catalogue de dépenses nouvelles pour séduire telle ou telle portion de l’électorat. De surcroît, bien des élus s’acharnent à offrir aux citoyens des services ou des prestations qu’ils ne demandent nullement. Tout cela crée bureaucratie, paperasserie et embauches, donc impôts. Un bel exemple est la création d’une subvention pour faire ravauder ses chaussettes ou réparer sa cafetière ! Plutôt que ponctionner les revenus des Français pour leur redistribuer ensuite une part de ces revenus, amputée des frais de gestion, en allocations pas forcément utiles ou vertueuses, il serait préférable de leur laisser la libre disposition du fruit de leur travail pour l’investir là où ils le souhaitent. D’autant que la lourde fiscalité française frappe en priorité la classe moyenne, qui est le moteur du développement économique et un facteur essentiel de la stabilité démocratique.

Trop de normes et donc trop de bureaucrates

La vraie cause du déficit réside dans la sur-administration française. D’après le Panorama des administrations publiques 2023 de l’OCDE, il y a 88 fonctionnaires pour 1.000 habitants en France, 56 en Allemagne. La part de l’emploi public représente 21 % de l’emploi total en France, 14 % en Italie et 11 % en Allemagne. Et chacun sait que la France additionne les niveaux d’administration : communes, communautés de communes, départements, régions, État, UE, et multiplie ainsi les bureaucraties et les impôts. Il y aura toujours quelqu’un pour dire : « Vous trouvez qu’il y trop d’infirmières ou d’agents de police ? » Évidemment non, mais trop de normes qui entraînent trop de bureaucrates pour les mettre en œuvre, et donc de contraintes sur la part productive de la nation.

L’incapacité à réduire les déficits publics traduit une incapacité à gouverner.

Gouverner ne se réduit pas à tenir un guichet de bienfaisance avec l’argent des autres. Gouverner, c’est avoir une ambition pour la France et les Français, c’est se projeter dans l’avenir. C’est exercer pleinement ses devoirs régaliens de sécurité extérieure et intérieure, de justice, de puissance internationale, offrir une instruction de qualité, publique ou privée, proposer un service de santé robuste, savoir libérer les énergies et les forces économiques pour créer de la richesse, condition de la sécurité matérielle des personnes et de l’État. Gouverner, c’est d’abord remplir ses devoirs de gouvernement de façon rigoureuse avant que d’inventer des motifs de dépenses supplémentaires.

Il est assez divertissant de recevoir des leçons d’économie de la part de gens qui ont porté la dette de la France à 110,6 % du PIB (INSEE 2023), soit 3.101,2 milliards d'euros, ce qui correspond à plus de 44.000 euros par habitant, et détenue à 50 % par des investisseurs étrangers, ce qui pose une vraie question de souveraineté. Les mêmes ont porté le taux d’imposition à 43,5 % du PIB (INSEE 2023), la dépense publique à 57,3 % du PIB et le déficit commercial à 99,6 milliards (douanes 2023). En ce temps pascal, cela rappelle la parabole : « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil à toi ? »

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Stéphane Buffetaut
Chroniqueur à BV, élu de Vendée, ancien député européen

Vos commentaires

56 commentaires

  1. Notre « expert » de la finance aurait mis une PME florissante en faillite. Il n’est qu’un agent de l’étranger venu pour détruire le pays.

  2. Commençons par voir du côté de l’immigration, des aides aux assos parasites, des syndicats politiques si bien qu’ils n’ont pratiquement plus d’adhérents, cessons l’aide à l’Afrique qui ne se prend pas en main, etc…

  3. Nos hommes politiques de la macronie sont tellement surdoué qu’ils nous ont augmenter la dettes de 1000 milliards mais ce n’est pas de leur fautes c’est le peuple et le RN,et pourtant le Mozart de la finance en 2017 criait c’est notre projet et voilà ou nous en somme avec son PROJET.

  4. A vomir …ces personnages incompétents et prétentieux…qui se moquent totalement des français et de notre pays ..

  5. Réduire le déficit commençons par la suppression de la chambre des sénateurs un bouffe pognon qui ne sert à rien curieux de savoir combien nous coûte ce machin !

  6. Notre MOZART de la finances fait pas mal de COUACS !!! J’espère que c’est Brigitte qui gère les finances du foyer sinon ils sont bons pour faire une déclaration d’endettement !!!! Je pense qu’ils n’en sont pas là !!

  7. « La vraie cause du déficit réside dans la sur-administration française. « — oui, eh bien moi , je vois autre chose! —- Il suffirait de supprimer l’envoi d’armes dans des pays en guerre (guerres qui ne nous concernent pas). —- Arrêter les subventions pour des causes idiotes. —– Arrêter de subventionner des ONG qui nous ramènent des personnes qui viennent uniquement pour toucher des allocations que les français ne touchent pas, —- et donc de supprimer aussi ces allocations.—– Arrêter de rembourser les frais médicaux de ces personnes (sauf bien sûr des soins d’urgence vraie)…. Je suis certaine que cela irait assez vite à réduire le déficit!

  8. Juste deux pistes d’économies sérieuses : 1 stopper l’immigration, 2 réduire drastiquement la contribution à l’europe. Un petit bonus, rendre responsable sur leurs biens tous ces gestionnaires d’opérette. C’est moins simple de dilapider son argent que celui des autres.

    • OUI. Rendre responsables financièrement sur leurs biens personnels tous ces « Mozart » du grand n’importe quoi.

    • Rémunérer nos élites d’après leurs mérites est également une voie à suivre. Je pense que là, actuellement, on ferait des économies non négligeables.

  9. Comprenez que l’objectif de Macron est de laisser au RN un pays en ruines de telle sorte qu’il puisse démontrer que le dit RN est incapable de gérer

    • C’est exactement ce que je pense. Détruire au point que l’on ne puisse plus rien reconstruire. « Après moi, plus rien ».

    • Sur les grands sujets que la France devrait régler, que ce soit le RN pour qui je vote sans illusion, ou tout autre, les marges de manœuvre qu’aura un gouvernement seront très restreintes, entre les lois françaises, européennes et internationales, qui viendront les empêcher, sans compter que ceux qui tentent de vouloir gouverner un pays surendetté, sont tout de suite contrés par ses créanciers. Voir madame Meloni en Italie.

  10. Pour diminuer le déficit, il convient d’effectuer moins de dépenses au prix de grandes réformes que Macron et son gvt sont dans l’incapacité de faire car ce sont des gamins qui n’ont aucune envergure politique et trop de nos médias sont inféodés au macronisme donc trop silencieux, si au moins cela pouvait nous servir de leçons pour les futures élections…

  11. Si c’était vrai, qu’ils avaient laissé filer les déficits à l’aveuglette, on pourrait les qualifier d’incompétents et les pardonner, car ils ont été réélus, donc…. En réalité, je pense que tout ça est fait selon la feuille de route des USA sponsors de Macron, pour détruire la France en tant que dernière nation indépendante en europe et nous asservir définitivement à nos créanciers, soit en gros aux USA, et si Macron réussit, il sera le gouverneur d’un nouvel état Américain, que sera devenue l’ancienne Europe.

  12. Il aura fallut 7 ans de présence de Bruno Lemaire au ministère de l’économie, nommé par le « Mozart de la finance » à l’Elysee pour en arriver là. 1000 milliards de plus de dette pour atteindre 3 000 milliards… Ils veulent raboter les indemnités chômage, diminuer les remboursements de médicaments, inventer, encore et toujours de nouvelles taxes… Pour tenter de trouver les 50 milliards qui manquent. Mais rien pour combler le trou de 64 milliard de fraude à la sécu, pour faire cesser le scandale des 75 millions de cartes vitales pour 68 millions d’habitants, les retraites qu’on continue à payer à des retraités retournés au bled et dont certains dépassent les 130 ans selon les livres de la caisse de retraite… on continue à laisser rentrer des gens à qui on verse des subventions, qu’on loge, qu’on nourrit, qu’on soigne à fonds perdus… Bref pour compenser son incurie, le gouvernement punit ceux qui font marcher l’économie… Et plutôt que résoudre ces problèmes il s’epuise à dénoncer le RN…

  13. Malheureusement, le mois prochain, on sera passé à autre chose, pour ne pas affoler les cervelles d’oiseaux des électeurs, et on parlera de nouveau de l’Ukraine à laquelle le Mozart de la finance continuera à envoyer des milliards empruntés le jour d’avant à de nouveaux créanciers, des JO qui battront au moins un record, celui de la corruption des organisateurs, qui s’empilent dans un mille-feuille administratif avec autant de couches de parasites qu’un HLM de la Courneuve, Elysée, ministère, région, Paris, etc… Parler de la dette est trop déprimant.

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