[CHRONIQUE] Macron s’en va en guerre mironton, mironton, mirontaine…

Sourcil froncé, œil noir, rouflaquettes hérissées. L’heure est grave, comme le souligne la mise en scène présidentielle. Pendant plus d’un quart d’heure, Emmanuel Macron a enfilé les formules comme d’autres enfilent les perles. Certes, avec l’élection de Donald Trump, la donne a changé. Est-ce donc une surprise ? En mars 2014, à Amsterdam, Barack Obama avait affirmé que la sécurité collective nécessitait un partage du fardeau et rappelé : « Comme nous l’avons souvent dit à nos alliés européens, nous voulons voir plus de pays européens tenir leurs engagements en termes de dépenses militaires. » Apparemment, les Européens avaient pensé que « c’était pour de rire ». Et voilà que le nouvel occupant de la Maison-Blanche siffle la fin de la récréation, avec la brutalité qui lui est propre.
De surcroît, Trump, obsédé par l’idée de laisser à l’Histoire l’image d’un « faiseur de paix », veut l’obtenir par la force, quitte à bousculer sans ménagements et ses alliés et l’Ukraine, dont le président ne semblait pas saisir que le monde changeait, tant l’Union européenne et les États-Unis l’avaient si longtemps poussé à l’intransigeance, prêts à faire la guerre jusqu’au dernier Ukrainien.
L’Ouest a encouragé tous les mouvements hostiles à la Russie
« La Russie est devenue une menace pour la France et pour l’Europe », relève le Président Macron. N’a-t-on pas raté l'occasion de la réintégrer dans le concert européen, comme elle l’était avant 1914, et de tenter de bâtir une « Europe de l’Atlantique à l’Oural » ? Sans doute n’était-ce pas la volonté des États-Unis. Et les nations d’Europe de l’Est, tout récemment encore opprimées par l’Union soviétique, étaient, on le comprend, méfiantes. Zbigniew Brzeziński avait écrit, en 1997 : « L’Ukraine constitue […] l’enjeu essentiel. Le processus d’expansion de l’Union européenne et de l’OTAN est en cours » (Le Grand Échiquier, Pluriel, p. 160), ce qui ne pouvait qu’alimenter la paranoïa de l’encerclement propre à la Russie, que traduisit bien le discours prononcé par Vladimir Poutine, le 10 février 2007 à Munich, lors de la conférence sur la sécurité en Europe.
Il y affirmait que « l’élargissement de l’OTAN n’a rien à voir avec la modernisation de l’alliance, ni de la sécurité en Europe. Au contraire, c’est un facteur représentant une provocation sérieuse et abaissant le niveau de confiance mutuelle. Nous sommes légitimement en droit de demander ouvertement contre qui cet élargissement est opéré. » Que l’on réfute ou non l’analyse de Poutine, il eût été prudent d’y prendre garde afin d’éviter l’engrenage fatal qui a conduit à l’agression russe.
Le Président français joue donc sur la dramatisation et la peur et se rend soudain compte qu’il est impératif, pour la France et l’Europe, de se réarmer. Croyait-il que les États-Unis allaient continuer indéfiniment à financer la sécurité des Européens à leur place, quand leurs enjeux stratégiques se sont déplacés vers le Pacifique ? Alors qu’il a conduit la France dans une situation financière calamiteuse, le voici qui appelle à mobiliser de nouveaux financements « sans augmentation d’impôts » pour assurer notre réarmement, après que nos Présidents de droite comme de gauche ont abandonné depuis des décennies la politique d’indépendance nationale et de non alignement de De Gaulle, au nom du nirvana européen et de l’atlantisme, et sacrifié le budget de la défense, simple variable de l’incurie budgétaire.
Et voilà que Macron en appelle à la patrie
Macron dénonce une menace russe existentielle, alors qu’il en ignore une autre sur notre sol même sous la forme de l’islamisme conquérant. Lui qui n’est pas capable d’expulser vers leur pays d’origine des étrangers frappés d’obligation de quitter le territoire et laisse la France se faire humilier par l’Algérie s’en va en guerre contre la Russie pour se remettre dans le jeu politique. Si, en effet, Moscou combat nos intérêts en Afrique, en Nouvelle-Calédonie et ailleurs, les chars russes qui piétinent en Ukraine depuis trois ans ne sont pas encore aux portes de Paris, mais il est contre-productif d’entrer dans une surenchère martiale dont nous n’avons pas les moyens. Et voilà que cet adepte du comique involontaire en appelle à la patrie et à la nation, lui qui ignorait qu’il existât une culture française, et qui s’acharne à brader la souveraineté française contre une souveraineté européenne qui est un mythe autant qu’un leurre. Mais l’Union européenne voit dans cette crise le moyen inespéré de se saisir de la compétence militaire et d’enterrer, ainsi,
définitivement les souverainetés nationales. Elle ne semble pas souhaiter une paix rapide, car « une bonne guerre » n’est-elle pas le meilleur moyen de parvenir à ses fins ?
Le président de la République aime agiter le vocabulaire guerrier et les ressorts de la peur (rappelons-nous le Covid-19). Permettez-moi de lui préférer un vrai grand homme, géant de l’Histoire contemporaine, profondément attaché à sa patrie, chantre des nations et néanmoins grand Européen, saint Jean-Paul II : « Levez-vous, n’ayez pas peur ! »
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71 commentaires
L’islamisme radical est plus dangereux que la Russie.
Au moment où nous échangeons savez-vous qu’un astéroïde se dirige vers la terre c’est aussi un risque qui doit si nous le pouvons être combattu tous comme l’islamisme qui bien sûr est lui aussi un danger existentiel ? Le combat et les moyens à mettre en œuvre pour cela ne sont pas les mêmes. Poutine ne cache pas ça volontés hégémonique de conquête aucun gouvernement en occident ne parle de l’attaquer, anticiper, si préparer militairement tenter de le dissuader et ne plus pour cela dépendre des américains qui nous lâchent est de la responsabilité ultime des politiques. Que dirions nous s’il ne le fessaient pas, comme a put le faire en 1958 le général de Gaulle avec le programme nucléaire milliaire pour lequel déjà à l’époque la gauche socialistes étaient contre. Et nous a fait bénéficier de 70 ans de paix. Pour finir je répéterai l’expression si souvent entendue actuellement « si vis pacem, para bellum » qui signifie que pour maintenir la paix, il est souvent nécessaire d’être préparé à se défendre contre d’éventuelles menaces.
» la paranoïa de l’encerclement propre à la Russie » !! Cette paranoïa n’est-elle pas une réalité ? N’est ce pas factuel, comme on dit aujourd’hui ? La Russie n’est-elle pas encerclée par les missiles de l’OTAN, La Finlande et la Suède ne viennent elles pas d’intégrer cette organisation ? « L’impératrice » Ursula ne veut elle pas à toute force faire entrer Ukraine dans l’UE et par voie de conséquence dans l’Otan ? Enfin, est-ce être Poutinien et Russophile, ou mieux « traitre à la « Nation » que de dire une vérité qui dérange bien des cerveaux embués de ceux qui nous gouvernent ? Simple question qui pour moi est un constat.
Tout est dans le titre, rien a rajouter.
« Si, en effet, Moscou combat nos intérêts en Afrique » = selon la presse africaine, ce serait plutôt du donnant – donnant avec la Russie, mais de l’exploitation avec les occidentaux.
N’habitant pas en Afrique, je ne peux confirmer (peut être les infos qu’ils donnent sont aussi fausses que celles que donnent les médias français, mais, avec le recul, je constate que les infos africaines sont plus justes que les française, donc, cela me fait penser que oui, ils préfèrent tout simplement les russes.
L’Algerie doit trembler alors, vous vous rendez compte, un pays qui a mis l’économie russe à genoux et va n’en faire qu’une bouchée.
Vous allez voir si notre virilité guerrier de Macron se fache
Tartarin, Rantanplan, Don Quichote, au choix !
Bonjour à tous, nous y voici, je veux parler du souhait de macron de rester au pouvoir au-delà de ses deux quinquennats d’une durée totale de 10 ans en 2027. Macron va se servir de l’article 16 de la constitution qui stipule que en période de guerre, grâce à la condition de cet article, en cas d’ envoie de troupes sur le front ukrainien, le président en place peut faire annuler les élections présidentielles à venir et conserver le gouvernement en place. Pour rappel, il a déjà fait une tentative dans ce sens en période de COVID où il avait annoncé que nous étions en guerre ( contre un virus). Déjà à ce sujet ( le COVID) qui nous dit que le virus de cette pseudo pendémie, n’a pas été balancé volontairement dans le public mondial. Voir plus ci-contre un passage de cette article 16 de la constitution française : » Du fait des pouvoirs exceptionnels accordés au président, le constitutionnaliste Jean Gicquel qualifie le déclenchement de l’article 16 d’une « dictature temporaire en période de nécessité « .
Cet extrait montre bien la volonté de macron ( et il ne se gènera pas) de se servir de cette fenêtre de la constitution et d’en profiter à son avantage.
À partir du moment où des troupes de l’armée française seront sur place sur le front ukrainien, cela voudra dire que notre pays la France sera en guerre et que pendant toute cette période de guerre macron restera en place à la tête du pouvoir… 5/10 où 15 ans ceci tant que durera la guerre.
Mais payez lui des soldats de plomb qu’il puisse jouer à la guéguerre tout seul dans son palais de l’Elysée, et qu’il nous f… la paix
Trump brutal ? Je dirais plutôt « spontané » ou sans fard. Du moins il a parfaitement identifié ses interlocuteurs. Quant à macron, celui qui crie très fort de loin et s’écrase quand le danger approche, il ferait bien de se mettre en tête que les Français ne suivront pas ses délires guerriers. Si il veut tant la guerre, qu’il la fasse, il a tout un entourage d’hommes jeunes, intelligents et plein de courage. Ils feront merveille assurément.
Avec le Président français et le Président Ukrainien ,on a bien Laurel et Hardy.
BONNE CHANCE
le pantin Va-t-en-guerre veut vraiment nous pousser à faire la guerre à la Russie , avec quel fric , il a mis la France en faillite , avec quel fric il va nous réarmer ? si il y a une guerre il parait qu’on à trois ou quatre jours de munition, il n’oserait quand même pas se servir de l’arme nucléaire, ça fait peur quand on pense que c’est lui qui a le doigt sur le bouton !
Ce n’est pas la Russie qui m’inquiète mais bien le fait d’être » gouverné » par un président solipsiste !
Le va en guerre se trompe de cible.
Il ferait mieux de s’occuper de la guerre civile qui couve chez nous.
Il ferait bien aussi de récupérer les bijoux de famille qu’il a bradé aux américains et aux allemands depuis qu’il est rentré au gouvernement, on n’en serait que plus forts.
Décidément, il a tout faux depuis le début.
Avec Philippe de Villiers, ça nous fait deux vendéens, ce monsieur Buffetaut ! Deux vendéens avec une hauteur de vue qui honore la France, la vraie, et qui appelle un chat un chat. Je souscris à 100% à votre analyse, Monsieur, parce qu’elle est parfaitement juste, lucide, sans faux-fuyant et de nature à remettre les pendules à l’heure pour les gens qui sont un peu perdus dans ce dédale d’interprétations et de lectures de l’actualité. Il serait souhaitable de vous voir sur les médias comme CNews, Europe1 et autres, votre parole est d’or.
Il en a rien à faire de la France et des français
Son seul but c’est l’UE
n’oublions pas que depuis 2015 il a vendu toute notre industrie de pointe et sensible aux américains et aux allemands