[CHRONIQUE] Soixante ans de laxisme migratoire : le Grand Effacement ?

Capture d'écran YT JL Mélenchon
Capture d'écran YT JL Mélenchon

Soixante ans de laxisme migratoire peuvent-ils effacer 1.500 ans d’Histoire de France et 2.000 ans de civilisation ?

Jean-Luc Mélenchon, Danton d’opérette sur la forme et robespierriste sur le fond, aime la provocation. Mais dans la provocation même peut surgir une vérité que la gauche bêlante, le centre timoré et la droite amortie ont farouchement niée, minimisée ou dissimulée durant des décennies : par le jeu d’une législation sur la nationalité inadaptée à la réalité migratoire contemporaine, qui octroie la nationalité de façon automatique, a été créée de toute pièce comme une autre France composée de Français de droit mais pas nécessairement de cœur. En 1973, déjà, avec Le Camp des saints, Jean Raspail imaginait la submersion migratoire d’une France incapable de réagir. En 1996, Samuel Huntington annonçait Le Choc des civilisations (Odile Jacob). En 2015, Renaud Camus alertait sur « le Grand Remplacement » en cours. Et Michel Houellebecq décrivait la société française en train de sombrer dans Soumission (Flammarion). En 2019, Jérôme Fourquet décrivait la France éclatée en archipels.

Ce que beaucoup de politologues, sociologues, démographes et écrivains percevaient si bien, et depuis longtemps parfois, le système politique refusait de le voir par idéologie et vouait aux gémonies ceux qui avaient le malheur d’être lucides. Dignes héritiers de Jean-Jacques Rousseau, ils auraient pu dire comme lui : « Commençons donc par écarter tous les faits, car ils ne touchent point à la question » (Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes). Mais « les faits sont têtus » (Lénine).

« Ce rêve fou de Français de souche »

À Toulouse, le week-end dernier, Jean-Luc Mélenchon a lancé : « Oui, M. Zemmour, oui, M. Bayrou, il y a un Grand Remplacement. Celui d’une génération qui vient et qui ne ressemblera jamais à la précédente. » Et de continuer : « Il y a une nouvelle France, et cette nouvelle France, c’est la nôtre, cessez d’imaginer une France du passé qui n’est plus là, acceptez celle qui est là et dites-vous bien, comme je le dis à chacun des jeunes gens dont je sais qu’ils sont nés comme moi au Maghreb » ou bien encore, ailleurs : « Cette partie du pays est à nous. C’est là que naîtront vos enfants, c’est là que naîtront vos petits-enfants. Voilà pourquoi je parle de nouvelle France. » Et de dénoncer « ce rêve fou de Français de souche ».

Au-delà du ton véhément de Mélenchon, il reste une revendication d’appropriation qui correspond à une stratégie électorale, mais aussi à une réalité juridique et démographique due à l’inconséquence et à l’aveuglement de l’oligarchie politico-administrative de gauche comme de droite.

Choc de civilisations

Or, la question n’est pas une question ethnique mais de choc entre deux civilisations qui ne reposent pas sur les mêmes valeurs et qui n’ont pas produit des cultures qui se concilient aisément. Depuis l’origine, l’islam est en guerre avec la chrétienté et, aujourd’hui, avec un Occident qui a apostasié le christianisme mais, même s’il le récuse, y puise ses racines.

Or, ce que méconnaît Mélenchon, c’est qu’une nation, ce n’est pas qu’un espace géographique, c’est d’abord une culture née d’une civilisation donnée. Si l’on considère le territoire de l’ancien Empire byzantin alors qu’il était devenu ottoman, il est patent que là où était Istanbul n’était plus Byzance. Ce qu’il méconnaît encore, c’est que les sociétés multiculturelles sont beaucoup plus difficiles à faire vivre en harmonie que les sociétés avec un fort corps homogène. Comme le prouvent les exemples du Rwanda, de l’ex-Yougoslavie, de l’Espagne et du Pays basque ou de la Catalogne, de l’Irlande du Nord, de la Wallonie et de la Flandre...

Mais en bon marxiste, il n’en a cure car il pense que « l’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire des luttes de classes » (Marx), et lorsque celles-ci s’éteignent, il faut en allumer d’autres. Le prolétariat n’étant plus un moteur révolutionnaire, la gauche a trouvé dans les minorités culturelles un vecteur de luttes à exploiter. Choix assumé par le think tank [laboratoire d'idées, NDLR] Terra Nova dès 2011. Jusqu'à assumer des revendications identitaires et le risque d'une guerre civilisationnelle, demain, peut-être, civile ?

Née avec le roi Clovis et l’évêque Remi, couronnée de lys, emportée par les aigles ou affublée du bonnet phrygien, la France nous semble aussi naturelle que l’air que nous respirons. Le citoyen Mélenchon vient nous rappeler qu’il n’en est rien. Voulons-nous réagir ou reprendre l’apostrophe de Déroulède à Barrès : « Jeune homme, la France se meurt, ne troublez pas son agonie ! »

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Stéphane Buffetaut
Chroniqueur à BV, élu de Vendée, ancien député européen

Vos commentaires

37 commentaires

  1. Mélenchon a investi dans le vote d’étrangers francisés . C’est un calcul qui, a échéance, ne peut qu’être gagnant avec l’aide du ventre mou centriste . Une seule parade : procréer de véritables Français convaincus de survivre .

  2. « une autre France composée de Français de droit mais pas nécessairement de cœur » !! mais, surtout, pas de DEVOIRS ….
    Aussi prenons garde, qu’en 2027, tenant compte du nombre de Français d’origine immigrés, ajoutant, d’ici là, ceux qui deviendront majeurs et donc en droit de voter plus tous les franchouillards gauchistes qui boivent les paroles de Mélenchon, que ce dernier fasse le grand chlem et ramasse la mise !!

  3. Comme quoi ,la fin de l’Algérie française ,organisée sur une victoire militaire française, par la clique gaulliste et ses polices ,à été un gigantesque fiasco dont nous payons les conséquences ..et ce n’est pas fini.
    Mélenchon en bon trotzkiste utilisera toutes les contradictions .

    • La. France a cessé de progresser des 1974 avec le regroupement familial de Giscard d’Estaing et s’enfonce de jour en jour vers le néant. Le révolution oui mais une révolution de droite sera nécessaire . Elle pointe son nez dans toute l’Europe et aux USA. Prenons vite le wagon avant de mourir.

  4. Vous me permettrez, M. Buffetaut, de compléter, peut-être même de corriger votre propos.
    Vous semblez admettre comme critère fondamental d’émergence d’un pays le fait institutionnel. Comme beaucoup d’historiens, de sociologues, tant qu’il n’y a pas d’Etat, on ne peut pas parler de « pays ». Il faut attendre la première constitution, ou pour le moins suffisamment d’institutions étatiques, collecteurs d’impôts, juges, armée permanente … pour promouvoir un territoire en État.
    L’époque où un ensemble est suffisamment constitué pour mériter la qualification d’Etat fait évidemment débat. Pour notre pays les uns admettront notre existence depuis Philippe Auguste. D’autres prétendrons que les institutions étaient alors beaucoup trop laches et qu’il faut attendre Philippe IV le Bel. D’autres prétendront aussi que tant que notre pays n’est pas établi dans son espace actuel, ce n’est pas encore la France, etc… Très bien.
    Je considère moi, et je ne suis pas seul Dieu merci, qu’il y a « une France avant le France »: c’est celle du sang et de la culture. Certes on n’appellera pas France ce large espace qui accueillait les celtes 7 siècles avant JC, mais ce sont bien nos ancêtres. Et nous sommes nombreux à en descendre, à 100%, 80%, 50% ou 20%, car nous venons bien de quelque part. Et les apports bénéfiques de sang étrangers, essentiellement goths (Francs saliens, burgondes …), sont pour autant marginaux. Les historiens èvaluent, à très gros traits autour de 200 000, la population Franque qui s’intêgrega parmi les gallos-romains (c’est â dire pour l’essentiel des gaulois romanisés). Récemment nous avons encore bénéficié d’apports slaves (Polonais), mèditèranéens (Italiens, Portugais , Espagnols…), dans cet échange gagnant-gagnant) qui a renforcé notre pays.
    Car ces apports se sont confondus dans une culture commune, y compris religieuse d’ailleurs, l’ont enrichie sans pour autant la mutiler.
    Voilà donc: notre civilisation est avant tout la construction d’une culture par un peuple tout au long de multiples siècles. Elle n’est pas d’abord le fruit de la construction d’une culture État.

    • Je pense pour ma part que notre nation va ressembler au titre du livre du général Jouhau concernant l’Algérie française  » O mon pays perdu ». Une majeure partie des français, à force d’avoir peur de son ombre,de « l’extrême-droite », majorité contaminée par les mensonges de la diversité et du vivre-ensemble du gauchisme et du wokisme, a signé corps et bien notre disparition programmée et actée maintenant par le traître Melanchon et ses nombreux partisans.Et surtout ne croyons pas que les politiciens nous sortiront de cette situation inévitable car ils ne font que parler, débattre, condamner fermement,faire des colloques, organiser des commissions, faire des réunions, chercher des solutions aux problèmes en évitant soigneusement de prendre les mesures sensées qui s’imposeraient par le simple bon sens.Non, le cancer et la gangrène sont bien là et le corps entier va périr,et bien plus vite qu’on ne le pense. C’est juste un simple effet de la boule de neige qui dévale une pente,qui grossit, devient de plus en plus lourde tout en allant plus vite pour tout détruire sur son passage.En plus,pour les ouvriers qui ont construit un mur pour la stopper, ceux-ci ont été virés de leur poste par leurs chefs. C’est cuit je vous dit. La solution n’est plus dans les politiques.

  5.  » Je vous remercie pour votre signalement. Pourriez-vous être plus précis concernant ces tags antisémites ?
    Je suis passé ce matin à la faculté et je n’ai pas réussi à les repérer. Il y a des tags anti-trump, anti-Bolloré, pro-Palestine, qui vont être prochainement enlevés.
    Pourriez-vous me dire de quel tag il s’agit ?  »

    Sans commentaire.

  6. Monsieur de Mélenchon ramasse le combat de l’internationale communiste alliée désormais à l’islamisation de l’Europe qu’a porté le communisme stalinien des années vingt aux année quatre vingt. Soixante ans ou le PCF, totalement inféodé à Moscou, avec un temps long ou le premier secrétaire du PCF n’était pas Maurice mais Eugène, n’avait de cesse de vouloir pour les français la dictature du prolétariat. Aujourd’hui, Mélenchon et les siens, ses alliés socialistes qui occupent le pouvoir et font rentré 520 000 étrangers inféodés eux au coran et à la charia, rêve de voir à l’Elysée, à Matignon des islamistes au pouvoir. Ils arrivent et le statut des vrais français sera celui d’esclaves ou de dhimmi. Quand l’islam occupe un terrain ceux quine sont pas musulman se voit offrir un statut de sous homme. C’est notre destin, voulu par la classe politique depuis 1981 avec une forte augmentation depuis que Macron est arrivé. Il a choisi son camp. Plutôt le politburo de Bruxelles et l’islamisation de la France au détriment de notre civilisation. D’ailleurs il ne parle plus de la France mais de l’europe de Bruxelles. Demain, il fera les cinq prières.

  7. Si la vraie France ne plait pas à Mélenchon, puisqu’il se plait à dire qu’il est né en Algérie, qu’il retourne y vivre, et en vitesse…..à condition que l’Algérie accepte d’accueillir un illuminé pareil, ce qui est loin d’être certain…..!

  8. Outre cet excellent article de M. Buffetaut, je rajouterai enfin l’outrecuidance dont, à chaque fois, fait preuve Mélenchon avec ses propos dédaigneux sur la tradition, la nôtre. Allant jusqu’à supposer que des auteurs comme Rabelais, Ronsard, ou encore Marie de France dans ses lais, etc… seraient inaccessibles, dans les textes d’origine, à l’entendement des Français. Je peux lui affirmer qu’il n’en est rien mais qu’il est certain que ceux qui nous viennent d’ailleurs, en grande majorité, ne savent ni parler correctement, ni lire et encore moins comprendre notre belle langue. Quant aux traditions françaises dont celles provenant de notre civilisation chrétienne, choses qu’il ridiculise, il est cependant très perméable aux traditions venues d’ailleurs telles le marché halal, le port du voile, l’édification des mosquées, les prêches d’imams, voire les prières de rue, etc…, empressé qu’il est de faire respecter ces dernières au nom de la liberté en traitant de racistes tous ceux qui s’opposent à ce qu’elles remplacent des valeurs existant depuis toujours sur notre sol. Voilà ce qu’est ce Mélenchon qui n’a de cesse de travailler au malheur de la France.

  9. à croire qu’à l’université de Toulouse il n’y avait pas de petits gascons ou languedociens, nés dans leur pays (au sens de paysan, précisons) ; mais ceux-ci, tellement déculturés, avec leurs camarade compatriotes (au sens de nation) , n’ont rien trouvé à redire !!!!!

  10. MELENCHON GRAND REMPLACEMENT

    En août 2016 Mélenchon, lors de diverses entrevues, avait condamné les « militantes provocatrices en burkini ». « Nous sommes face à une offensive politique de l’islamisme, et nous ne sommes pas dupes ». Néanmoins restait une certaine ambiguïté.
    En septembre 2021, il avance le concept de créolisation.
    Le 29 novembre 2021 Houria Bouteldja du Parti des Indigènes de la République (PIR) annonçait dans une émission media au cours de laquelle elle confirmer la stratégie d’entrisme politique des « décoloniaux » : « Dans ce magma, il y a un butin de guerre qui s’appelle Mélenchon ».
    Que, ces derniers jours, Mélenchon dise haut et fort que, effectivement, le « Grand Remplacement » existe ne devrait surprendre personne.
    Et pourtant, si ! Il faut « gratter » les actualités pour trouver la duplicité d’hommes politiques de son genre : accuser les autres de mettre en avant ce que, secrètement, il espérait
    Or, chacun, consommateur heureux (regarder bien les publicités) vit dans son coin et, un jour, il se retrouve « grosjean comme devant ».
    C’est De Gaulle qui disait : « les Français sont des veaux ».

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