[Chronique] Ursula et Emmanuel : le couple infernal

MACRON VON DER LEYEN

Les tracteurs sont retournés aux champs et les agriculteurs à leurs exploitations. Qu’ont-ils obtenu ? Ce que pouvait encore maîtriser la République française : pas d’augmentation de la taxe sur le gazole non routier, la suspension du plan Ecophyto II (réduction des pesticides), l’application de la loi EGAlim, la promesse de simplification des procédures et d’accélération du versement des aides de la PAC, le déblocage de 400 millions d'euros d’aides. Qu’en est-il des problèmes structurels de l’agriculture française et européenne, qui tiennent aux accords commerciaux de l’UE et à sa politique écolo-climatique ? Existe-t-il une réelle volonté de les régler ? Non, car la présidente de la Commission n’entend nullement remettre en cause son idéologie mondialiste et climatique. Tout comme le président de la République. Quant au « choc de simplification », voilà trente ans qu’il nous est promis !

Un exemple illustratif. Mme von der Leyen, comme le commissaire au commerce Valdis Dombrovskis, souhaitent toujours une signature rapide de l’accord avec le Mercosur. Macron affirme ne pas vouloir le signer « en l’état ». Le sujet sera « mis en pause » jusqu’aux élections européennes et ressurgira du chapeau ensuite, car l’Allemagne veut cet accord. Le problème est que la Commission, dans son zèle libre-échangiste, accepte des accords déséquilibrés en matière de contraintes sociales, sanitaires et environnementales, et instaure ainsi une concurrence déloyale à nos producteurs.

Le logiciel de la Commission est le mondialisme. Elle le dit et elle l’écrit : « Nous soulignons la nécessité de renforcer le système multilatéral et de promouvoir une gouvernance mondiale… » (point 7 de la déclaration communes des rencontres UE/États latino-américains, juillet 2023).

Il en va de même pour le pacte sur la migration et l’asile dont la Commission soulignait qu’il traduit « la volonté de gérer les migrations d’une manière équitable et ordonnée » (communiqué de presse du 20 décembre 2023). Mme von der Leyen assurait que l’Europe disposait désormais « des instruments nécessaires pour gérer les migrations ». Il n’est pas question de contrôler, de choisir ou de prévenir les migrations, mais seulement de les « gérer ». Tout ceci s’inscrit dans le droit fil du pacte de Marrakech, qui vise à organiser des migrations « sûres, ordonnées et régulières »(point 13), car « nous reconnaissons qu’à l’heure de la mondialisation, elles sont facteurs de prospérité, d’innovation et de développement durable... »(point 8). Comme la situation des banlieues françaises le prouve abondamment !

Il serait bien naïf de croire que la révolte paysanne européenne ait changé en quoi que ce soit les objectifs idéologiques et politiques d’Emmanuel et d’Ursula. Ils procèdent seulement à un repli stratégique à quelques mois d’une échéance électorale qui sera cruciale pour l’avenir de l’Union européenne. Celle-ci peut-elle être autre chose qu’un « canton » de la mondialisation sous influence géopolitique américaine ? Brzeziński remarquait : « Une Europe vraiment européenne n’existe pas… L’Europe de l’Ouest reste dans une large mesure un protectorat américain et ses États rappellent ce qu’étaient jadis les vassaux et les tributaires des anciens empires » (Le Grand Échiquier, Éd. Pluriel, p 88). Les choses n’ont guère changé depuis. Elles ont sans doute empiré.

Pourtant, une autre conception est possible. L’ancien marché commun reposait sur deux piliers : le tarif douanier commun et la préférence communautaire. C'est-à-dire une concurrence entre pays de développements économique et social comparables mais sans ouverture naïve à la concurrence de pays n’ayant pas les mêmes règles du jeu. Une Union européenne de projets d’intérêt commun, à l’image de Galileo (GPS européen) ou des réseaux transeuropéens. Une Union européenne au service des États membres sans vouloir les transformer en province d’un empire de normes souvent ubuesques et porteur d’une idéologie woke et post-démocratique.

Ne nous laissons pas abuser par les vocalises « souverainistes » de M. Attal, elles se concluent par une ode européiste que n’auraient pas désavouée les « cabris » sautant sur leur chaise en criant « l’Europe, l’Europe, l’Europe » (de Gaulle, 1964). Quant à Macron et von der Leyen, ce sont des adeptes de « l’ambiguïté constructive », cette hypocrisie européenne quasi officielle qui consiste à dissimuler les objectifs réels des politiques européennes. Il faut les battre sans appel lors des élections européennes. Aucune élection n’est gagnée d’avance. Ne nous laissons pas endormir par des sondages favorables à ceux qui croient encore en la France : « Aux urnes citoyens ! »

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Stéphane Buffetaut
Chroniqueur à BV, élu de Vendée, ancien député européen

Vos commentaires

42 commentaires

  1. « Le problème est que la Commission, dans son zèle libre-échangiste, accepte des accords déséquilibrés ». Elle les accepte sur ordre de l’Allemagne qui y voit son propre intérêt économique.

  2. Jupiter et Ursula sont copains comme cochons c’est du foutage de gueule en langage populaire. Elle est issue du parti RENEW auquel a adhéré notre guignol ! Vous pensez que ça va changer ?? Si elle reste présidente de la commission elle va faire passer la majorité relative et plus aucun pays ne pourra s’opposer à rien. Ce sera une catastrophe et pas seulement pour les pauvres paysans français. Il faut voter et faire voter pour virer cette folle dangereuse qui ne roule que pour les allemands bien sûr même si elle a des casseroles dans son pays depuis son passage au ministère sans oublier les dizaines de milliards gaspillés pour faire plaisir au labo surtout à son pote de Pfizer qui a du lui verser une jolie commission.

  3. L’UE est bourrée de contradictions mais impose des règes communues à des pays au réalités complètement différentes . Les pays sont contraints de faire non pas avec mais contre l’UE et défendre leurs précarré chacun dans leurs coin. J’ai un peu compris cela hier en écoutant Marion Maréchal sur BFM qui éfendait son ralliement au groupe ECR de Méloni , les journalistes esayant de la piéger sur le fait que Méloni veuille faire venir 400000 étrangers dans son propre pays . Hors la malhonnêteté de ces interviewers vient du fait qu’ils font semblant d’ignorer que l’UE n’a pas applani les différences entre les pays mais parfois les a exacerbé . L’Italie n’est pas un pays d’immigration et les migrants ne font que transiter pour se rendre en réalité dans le pays de l’assistanat social et l’argent facile . L’italie est en proie au vieillissement de sa population et il lui manque rééllement des bras dans certaines parties de son tissu économique . Par contre il faut souligner que le droit du sol n’existe pas , ni la double nationalité, Donc ces travailleurs n’auront pas vocation à rester sur le territoire transalpin . Le cas de la France est totalement différent . il n’empêche que nous pouvons partager des valeurs communes concernant notre identité et nos racines issues des mêmes souches si je puis dire de racines judeo chrétiennes et de cuture greco latine et comprendre ceux qui parmi des cultures différents veulent défendre leur particularismes Magyars pour les hongrois , ou slaves pour les polonais .

  4. Bien sûr, nos agriculteurs on négligé le dernier coup de pioche. Ils avaient la population derrière eux. Ils assiégeaient le bâtiment de l’Union. Il leur fallait obtenir des avancées concrètes dans l’instant, matérialisées par des documents. Macron et Ursula n’ont pas de parole. L’un trahit son peuple en développant une idéologie contraire à ses intérêts et en se soumettant aux dictats d’une administration. L’autre n’a qu’un objectif, se faire valoir en mondialisant l’Europe pour le profit des étrangers en leur accordant des prises sur nos économies. Le tout coiffé par une immigration massive incontrôlée laquelle se substituera aux populations de souche tout en affaiblissant nos économies. L’Europe se meurt. Poutine en est conscient et patiente dans l’attente de l’effondrement. Les US aussi en sont conscients? Il se retirent sur la pointe des pieds, à commencer par l’Ukraine qui restera à la charge unique de l’Europe pour ce qui est du conflit. On les retrouvera au moment de la reconstruction. Affaiblie, l’Europe sera incapable de saisir les marchés fondamentaux.

  5. Tous ces dirigeants sont les maladies vénériennes de l’Europe ! Ils détruisent, de façon machiavélique, les pays d’Europe privilégiant le pognon de quelques uns et l’envahissement de l’Europe par des populations dont la culture conquérante n’a rien à voir avec celle du continent européen.

  6. Avant l’abstention pressentie en juin 2024, ou un Frexit possible en 2027, les présidences “Ursule Macren et Emmanuela von der Leyon” avouent une entente faustienne quant au Mercosur (lithium ≠ autos d’outre-Rhin …).
    “Exit” paysans et terroirs, “amen” ouvriers agricoles pour alimentation de masse et réseaux ad hoc (distributeurs, banques, syndicats maison …). Une “servitude volontaire” et “fatale” ?

  7. Il aspire à lui succéder. Elle aspire à succéder à Stoltenberg à la tête de l’OTAN. Trump, élu, il mettra, selon ses dire, un terme au conflit Russie-Ukraine en deux jours et l’Europe devra payer pour l’OTAN, autant dire cette fois la vraie mort cérébrale de cette organisation terroriste de l’Atlantique Nord. Elle sera à la tête d’une coquille vide, car les États européens ne paieront pas ou si peu, il présidera une commission en lambeaux devenue impuissante grâce à l’article 5 devenu obsolète. Que du plaisir en perspective!

    • L’OTAN est une catastrophe avec une seule idée en tête : encercler la Russie et envoyer des milliers d’Européens se battre. Manière comme une autre de diminuer l’humanité.

  8. Voilà donc les deux complices fossoyeurs de l’Europe menteurs et manipulateurs aussi bien un que l’autre quel soulagement lorsqu’ils seront virés

    • Vous oubliez tous les autres diables de Davos qui n’ont qu’une idée en tête, nous asservir avant de nous éliminer. Ça va être dur dur de les virer car « Un pour tous, tous pourris » comme je ne cesse de le répéter!

  9. Malheureusement je pense qu’aller tous aux urnes ne suffira pas pour faire en sorte que bruxelles se comporte démocratiquement, il faudrait un soulèvement général des populations européennes, pour VIRER tous ces pourris non élus qui prennent des décisions arbitraires, avec à leur tête von der leyen, mais pas que.

  10. A l’heure où de plus en plus de voix commencent à évoquer des perspectives de guerre dont l’insatiable appétit de conquête de l’ogre russe serait la cause, on oublie toujours que les peuples européens n’ont pas de plus grands ennemis que ceux qui les dirigent et les sacrifient sans retenue sur l’hôtel du Bruxelles.

    • Je dirais plutôt l’autel de Bruxelles, mais « le lecteur autre que moi aura lui aussi corrigé ».
      Pour autant, vous avez parfaitement raison car je ne vois pas l’ogre russe se jeter sur la Pologne ( grosse armée) après ses déconvenues et bévues en Ukraine. Pour les autres genre baltes et finlandais, je crois que l’affaire n’est pas faite non plus…

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